Le corpus separatum (en latin : corps séparé) était la proposition d'internationalisation de Jérusalem et de ses environs dans le cadre du plan de partage des Nations Unies pour la Palestine, adopté à une majorité des deux tiers par l'Assemblée générale des Nations Unies en novembre 1947[1]. Selon ce plan, Jérusalem et ses environs, dont Bethléem, devaient être, en raison de leur importance religieuse pour les trois monothéismes, placés sous un régime international leur conférant un statut spécial. Cette idée était notamment soutenue par le Saint-Siège et trouve son origine dans la protection des lieux saints chrétiens en Terre Sainte sous l'Empire ottoman.
Le plan n'a pas été mis en œuvre : il a d'abord été rejeté par les dirigeants palestiniens et arabes, puis rendu sans objet par la guerre israélo-arabe de 1948, à l'issue de laquelle Jérusalem s'est retrouvée divisée entre une zone de contrôle jordanien et une zone israélienne[1]. Les tentatives pour l'appliquer se sont poursuivies jusque dans les années 1950 puis ont été abandonnées[1].
Le plan de partage de la Palestine voté par les Nations unies définit de la manière suivante le corpus separatum :
« La Ville de Jérusalem sera constituée en corpus separatum sous un régime international spécial et sera administrée par les Nations unies. Le Conseil de tutelle sera désigné pour assurer, au nom de l'Organisation des Nations unies, les fonctions d'autorité chargée de l'administration.
La Ville de Jérusalem comprendra la municipalité actuelle de Jérusalem plus les villages et centres environnants, dont le plus oriental sera Abu Dis, le plus méridional Bethléem, le plus occidental Ein Karim (y compris l'agglomération de Motsa) et la plus septentrionale Shu'fat[3]. »
↑Jean-Philippe Mochon, « Le Consul Général de France à Jérusalem ; aspects historiques, juridiques et politiques de ses fonctions », Annuaire Français de Droit International, vol. 42, no 1, , p. 929–945 (DOI10.3406/afdi.1996.3421, lire en ligne, consulté le ).