Cette espèce vit dans les forêts[11] où elle construit sa toile dans le creux des vieux arbres[12] mais a développé une certaine synanthropie et elle peut habiter les champs de canne à sucre[13] ou les caves et les hangars[4].
Description
Le mâle, assez semblable à la femelle[12], mesure de 9 à 12,7 mm et la femelle de 9,5 à 13,3 mm[8].
Coras medicinalis est de couleur sombre avec l'abdomen marqué de points[14].
L'abdomen est ovale allongé, rougeâtre taché de brun. Il présente près du corselet sur le milieu du dos une tache ovale étroite entièrement brune plus claire
ou entièrement rougeâtre dans l'intérieur. Un espace rouge clair est présent de chaque côté de cette tache et la partie postérieure de l'ovale se continue par une
raie brune longitudinale médiane tout le long du dos détachant sur les côtés des traits bruns arqués qui forment trois taches ovales rougeâtres diminuant de grosseur
en s’approchant de l'anus. Les côtés de l'abdomen sont rouge fauve parsemés de points bruns[12].
Le corselet est rougeâtre avec deux raies brunes près des yeux suivies d'une rangée de points bruns de chaque côté[12].
Les pattes sont rouges annelées[15] de brun[12] ou marquées de points noirs[14].
Comportement
Toile
Coras medicinalis tisse une grande toile nappiforme[4] semblable à celle d'Agelenopsis naevia et qui comporte un tunnel de retrait[16].
Au moment de la ponte la femelle Coras medicinalis file au-dessus de la toile nappiforme, une petite toile étoilée pour y déposer son cocon[4].
Les sacs d’œufs de Coras medicinalis peuvent être infestés par Mantispa viridis qui y introduit ses larves[17].
Systématique et taxinomie
Cette espèce a été décrite sous le protonymeTegenaria medicinalis par l'arachnologiste américain d'origine française Nicholas Marcellus Hentz en 1821[14].
Elle a été dénommée medicinalis par Hentz car sa toile avait été à une époque considérée comme un narcotique et prescrite par quelques médecins aux États-Unis contre les fièvres[14],[4],[6].
En 1837, Charles Athanase Walckenaer la déplace dans le genre Clubiona[18] mais il révise le nom en Tegenaria nemorensis en 1841[12]. Hentz réaffirme sa nomenclature originale, Tegenaria medicinalis, en 1847[19] et en 1867[20] tandis qu'Eugen von Keyserling, en 1887, propose son placement dans le genre Coelotes, avec pour nom d'espèce Coelotes urbanus[15]. En 1898, Eugène Simon publie une révision plaçant l'espèce dans le genre Coras, donnant la priorité au nom établi par Hentz en 1821, Coras medicinalis[4]. James Henry Emerton décrit en 1902 l'espèce comme Tegenaria (Coelotes) medicinalis[21] mais John Henry Comstock reconnait en 1912 la révision de Simon[22] comme la majorité des auteurs depuis cette date.
Publication originale
Hentz, 1821 : A notice concerning the spiders whose web is used in medicine. Journal of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, vol. 2, p. 53-55 (texte intégral).
↑Muma, 1946 : North American Agelenidae of the genus Coras Simon. American Museum novitates, no 1329, p. 1-20 (texte intégral).
↑Wang, 2002 : A generic-level revision of the spider subfamily Coelotinae (Araneae, Amaurobiidae). Bulletin of the American Museum of Natural History, no 269, p. 1-150 (texte intégral).
↑ abcde et fSimon, 1898 : Histoire naturelle des araignées. Paris, vol. 2, p. 193-380 (texte intégral).
↑Roth & Brown, 1986 : Catalog of neartic Agelenidae. Occasional Papers, The Museum Texas Tech University, vol. 99, p. 1-21 (texte intégral)
↑ a et bDean, 2016 : Catalogue of Texas spiders. ZooKeys, no 570, p. 1–703.
↑Sierwald, Draney, Prentice, Pascoe, Sandlin, Lehman, Medland & Louderman, 2005 : The spiders species of the great lakes states. Proceedings of the Indiana Academy of Science, vol. 114, no 2, p. 111—206 (texte intégral)
↑ a et bPaquin & Dupérré, 2003 : Guide d'identification des araignées de Québec. Fabreries, Supplement, 11, p. 1-251.
↑Paquin & Buckle, Dupérré & Dondale, 2010 : Checklist of the spiders (Araneae) of Canada and Alaska. Zootaxa, no 2461, p. 1-170.
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↑ abcde et fWalckenaer, 1841 : Histoire naturelle des Insects. Aptères. Paris, vol. 2, p. 1-549.
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↑ a et bKeyserling, 1887 : Neue Spinnen aus America. VII. Verhandlungen der kaiserlich-königlichen zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien, vol. 37, p. 421-490 (texte intégral).
↑ a et bBilsing, 1920 : Quantitative studies in the food of spiders. Ohio Journal of Science, vol. 20, no 7, p. 215–260 (texte intégral)
↑Guarisco, 1997 : Coras medicinalis (Araneae, Amaurobiidae), a new host of the mantisfly, Mantispa viridis (Neuroptera, Mantispidae). Transactions of the Kansas Academy of Science, vol. 100, no 3/4, p. 166-167.
↑Walckenaer, 1837 : Histoire naturelle des insectes. Aptères. Paris, vol. 1, p. 1-682 (texte intégral).
↑Hentz, 1847 : Descriptions and figures of the araneides of the United States. Boston Journal of Natural History, vol. 5, p. 443-478 (texte intéral).
↑Hentz, 1867 : Supplement to the descriptions and figures of the araneides of the United States by Nicholas Marcellus Hentz (edited by S. H. Scudder). Proceedings of the Boston Society of Natural History, vol. 11, p. 103-111.
↑Emerton, 1902 :The common spiders of the United States. Boston, p. 1-225.
↑Comstock, 1912 : The spider book; a manual for the study of the spiders and their near relatives, the scorpions, pseudoscorpions, whipscorpions, harvestmen and other members of the class Arachnida, found in America north of Mexico, with analytical keys for their classification and popular accounts of their habits. Garden City, New York, p. 1-721.