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Le Congress of Industrial Organizations (CIO, Congrès des organisations industrielles) est une confédération syndicalenord-américaine issue d'une scission de l'AFL en 1938. Elle se réunifie avec l'AFL pour former l'AFL-CIO en 1955.
Les divergences entre le nouveau CIO, rebaptisé Congress of Industrial Organizations, et la Fédération américaine du travail ne concernaient pas seulement l'organisation des travailleurs, mais aussi le rapport à l'État. Le CIO, s'éloignant de la stricte neutralité, apporte son soutien au Parti démocrate lors des élections. De plus, elle lance une campagne d'organisation des ouvriers noirs, que le patronat utilisait souvent comme briseurs de grève. Mais les succès initiaux du CIO connaissent un tassement vers la fin des années 1930. Des grandes entreprises, comme Ford, résistent à la syndicalisation, et, loin de dépérir, les syndicats affiliés à la Fédération américaine du travail continuent à croître. Par ailleurs, alors que la majorité des ouvriers américains soutiennent la cause des Alliés, John L. Lewis retire son soutien à Franklin Delano Roosevelt en qui il voit un fauteur de guerre, au point d'appeler à voter pour le candidat républicain en 1940. Sa base le pousse à démissionner.
Après la démission de John L. Lewis, c'est le leader de la fédération des ouvriers métallurgistes (Steel Workers Organizing Committee) Philip Murray, qui prend la tête du CIO en 1940. Il profite de la législation mise en place pendant la guerre pour améliorer le sort des travailleurs et augmente la force de son syndicat. Il renforce aussi son implantation au Canada en fusionnant sa branche canadienne avec le Congrès pancanadien du travail pour former le Congrès canadien du travail. De plus, et contrairement à la Fédération américaine du travail, il participe aussi aux contacts préparant la Fédération syndicale mondiale dès 1945. Mais le CIO reste toujours la deuxième fédération américaine, avec 4,5 millions d'adhérents en 1945, contre 10 millions pour l'AFL.
Les lendemains de la guerre sont une période difficile pour le mouvement syndical américain, et particulièrement pour le CIO. Dès 1947, la loi Taft-Hartley, outre la remise en cause des avancées obtenues pendant la guerre, interdit aux dirigeants syndicaux d'être membre du Parti communiste, ce qui est le cas d'un certain nombre de membres du CIO. La direction du CIO décide d'épurer ses organisations, mais cette campagne l'affaiblit aussi considérablement. Au même moment, le CIO quitte la Fédération syndicale mondiale et participe à la création de la Confédération internationale des syndicats libres, dominée par la Fédération américaine du travail. Quand Philip Murray démissionne en 1952, la CIO est donc considérablement affaibli.
↑(en-US) Edward T. James (dir.), Notable American Women 1607-1950, vol. 2 : G-O, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press (réimpr. 2014) (1re éd. 1971), 659 p. (ISBN9780674288355, lire en ligne), p. 615-617
↑Denise Artaud, L'Amérique en crise. Roosevelt et le New Deal, Paris, Armand Colin, 1987, (ISBN2200371160), p. 149
Bibliographie
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(en) James C. McBrearty, American labor history and comparative labor movements, University of Arizona Press, 1973
(en) David Milton, The Politics of U.S. labor: from the Great Depression to the New Deal, Monthly review press, 1982
(en) Robert H. Zieger et Gilbert J. Gall, American workers, American unions: the twentieth century, the Johns Hopkins university press, 2002
(en) Robert H. Zieger, The CIO, 1935-1955, University of North Carolina Press, 1995