Comité d'urgence anti-répression homosexuelle

Comité d'urgence anti-répression homosexuelle
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Le Comité d'urgence anti-répression homosexuelle (CUARH) est une « structure de coordination des groupes homosexuels » française créée en 1979 et disparue en 1987.

Histoire et actions

La première « Marche nationale pour les droits et les libertés des homosexuels et des lesbiennes », organisée par le CUARH le 4 avril 1981 à Paris.

Le CUARH est créé lors des premières Universités d’été homosexuelles de 1979[1]. Il compte parmi ses créateurs Geneviève Pastre, Hervé Liffran, Mélanie Badaire, Jan-Paul Pouliquen (père du Pacs) et Jacques Fortin. En 1980, il regroupe plusieurs associations homosexuelles souvent mixtes, parmi lesquelles les Groupes de libération homosexuelle (GLH), David et Jonathan, Beit Haverim, le Centre du Christ libérateur, le Mouvement d'Information et d'expression des lesbiennes (MIEL), etc.

Son objet est de lutter contre l'homophobie et les discriminations, notamment dans le travail et face à l'adoption. Le CUARH réclame la suppression du classement de l'homosexualité parmi les troubles mentaux dans la classification internationale des maladies (CIM-9) de l'OMS.

Il demande aussi la même majorité sexuelle pour les personnes homosexuelles et hétérosexuelles, soit un seuil de consentement uniforme de 15 ans. Par le biais de manifestations et d'une pétition nationale en 1980, il contribue à inciter le Parti socialiste français à prendre position.

Le a eu lieu la première « Marche nationale pour les droits et les libertés des homosexuels et des lesbiennes » en France : 10 000 personnes manifestent de Maubert à Beaubourg à l’appel du CUARH, et le candidat à l’élection présidentielle François Mitterrand, le , s’engage et déclare : « Personnellement, je n’accepte pas que les attentats homosexuels soient réprimés plus sévèrement que les autres, ça me paraît anormal. Il y a là une négation de l’égalité des citoyens devant la loi ; nous n’avons pas à nous mêler de juger les mœurs des autres — d’ailleurs, le groupe parlementaire a déposé un recours au Conseil constitutionnel contre cette disposition législative »[2], engagement qu'il honorera l'année suivante[3].

Après le succès de la marche du 4 avril 1981, le CUARH organise une nouvelle marche pour les droits des homosexuels et lesbiennes en juin 1982.

Structure fédérative, le CUARH prend ses décisions lors de coordinations nationales. Le groupe parisien créé sous la dénomination CUARH-Paris héberge également le comité de rédaction du mensuel Homophonies.

Le CUARH diffuse le mensuel Homophonies à partir de novembre 1980. D'abord diffusé par le réseau militant, le mensuel prendra son essor à partir de sa diffusion en kiosque sur Paris (mai 82, no 19) puis dans toute la France (février 83, no 28). Homophonies cessera de paraître en février 1987[4].

Références

  1. Mathias Quéré, « « Et que vivent nos amours ! », une histoire du Comité d'urgence anti répression homosexuel de 1979 à 1986. », Revue Masques,‎ (lire en ligne [PDF])
  2. Idier 2013, p. 163.
  3. En effet, la majorité sexuelle était fixée à 18 ans pour les rapports homosexuels contre 15 ans pour les rapports hétérosexuels. Mais l'alinéa 2 de l'article 330 du Code pénal, qui faisait de l'homosexualité une circonstance aggravante dans le cas de l'outrage public à la pudeur, avait été abrogé en décembre 1980.
  4. Catherine Gonnard et Jean-Michel Rousseau, « Homophonies : une sonorité différente », dans Actes du colloque international, Sorbonne 1er et 2 décembre 1989, Cahiers GKC, 1990.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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