Le terme « colobe » s'applique en français aux espèces africaines de la sous-famille des Colobinae (« colobinés africains ») qui étaient historiquement toutes classées dans le genre unique Colobus. Les différences morphologiques puis génétiques observées au sein de ce groupe ont conduit, dès la fin du XIXe siècle, à la séparation de certains taxons dans les genres Procolobus et Piliocolobus.
La place exacte et le rang occupés par les nombreux spécimens décrits ne font pas encore consensus parmi les spécialistes, de même qu'est encore peu claire la question des liens qu'entretiennent ces primates avec les colobinés asiatiques.
Étymologie et dénominations
« Colobe » est la transcription en français du latin scientifique Colobus, terme choisi par le zoologiste allemand Johann Illiger en 1811 pour classifier ces primates. Le mot est construit à partir du grecκολοϐός qui signifie « mutilé », car on observe un fort rétrécissement du pouce par rapport aux autres doigts de la main[1]. Le genreColobus est à l'origine de plusieurs termes comme l'ancienne famille des colobidés (Colobidae)[1] et l'actuelle sous-famille des colobinés (Colobinae).
Le Trésor de la langue française informatisé (TLFI) décrit le colobe comme étant un « singe d'Afrique » caractérisé par « l'atrophie du pouce des membres antérieurs ». Il précise aussi que « les poils sont utilisés dans l'industrie de la fourrure »[1].
Noms français et noms scientifiques correspondants
Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[2] en français. Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.
Les caractéristiques générales des colobes sont celles des Colobinae, avec des différences pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations, notamment sur leur constitution physique ou leur mode de vie respectif.
Par « colobes » on désigne communément des singes arboricoles d'assez grande taille, munis de longues queues non préhensiles vivant en Afrique subsaharienne des genresColobus et Procolobus. Cependant, la distinction est mince avec leurs équivalents asiatiques qu'on dénomme semnopithèques et langurs, dont le représentant le plus connu est probablement l'entelle. En effet, ils ont les mêmes caractéristiques physiques, à savoir une taille comparable, une longue queue susceptible de servir de balancier dans la locomotion arboricole et surtout le régime alimentaire. Celui-ci est fait presque exclusivement de feuilles et nécessite des adaptationsanatomiques proches de celles des ruminants au niveau de la division de l'estomac en plusieurs poches afin de parvenir à digérer la cellulose. La principale conséquence comportementale de ce régime alimentaire peu énergétique est la forte proportion de temps alloué à soit recueillir la quantité de nourriture suffisante, soit à digérer. L'activité sociale de ces espèces est donc moins riche que chez des singes proches morphologiquement comme les cercopithécidés mais qui eux bénéficient d'un régime alimentaire composé de fruits, plus énergétiques et digestibles.
Répartition géographique et habitat du colobe
Classification
Évolution de la classification des espèces de colobes
↑ abcdefgh et iMeyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
↑ abcde et fLucie Etienne et Martine Peeters, « Origine du VIH, une réussite émergentielle », Virologie, no 3, vol. 14, (ISSN1267-8694, lire en ligne)
↑Annexes au Journal officiel des Communautés européennes du 18 décembre 2000. Lire en ligne.
↑Annie Gautier-Hion, Marc Colyn et Jean-Pierre Gautier, Histoire naturelle des primates d'Afrique Centrale, ECOFAC, , 162 p. (lire en ligne), p. 131
↑Pascal Picq, Et l'évolution créa la femme, Odile Jacob, , p. 88
↑(en) P. Grubb, T. M. Butynski, J. F. Oates, S. K. Bearder, T. R. Disotell, C. P. Groves et T. T. Struhsaker, « Assessment of the Diversity of African Primates », International Journal of Primatology, vol. 24, no 6, , p. 1301-1357.
↑(en) Colin P. Groves, « Order Primates », dans Wilson, D.E. & Reeder, D.M., Mammal Species of the World : Third Edition, Baltimore, Johns Hopkins University Press, , p. 111–184.