La collégiale Saint-Prix de Livron-sur-Drôme est une ancienne collégiale située à Livron-sur-Drôme, construite à la fin du XVe siècle et aujourd'hui en grande partie ruinée.
La collégiale fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques en 1926 en même temps que l'ensemble du cimetière dans lequel ses vestiges sont conservés[1].
La collégiale est partiellement dégradée à l'occasion des guerres de religions, la ville comptant une importante population protestante. Les soldats protestants détruisent en 1562 les portes de la collégiale, ses statues et son autel[4]. Une tentative de restauration du culte catholique est menée en 1568 par le baron de Gordes, lieutenant général du Dauphiné qui fait revenir le prêtre, exilé à Valence. La collégiale est à nouveau dégradée en 1568 et le culte catholique a lieu dans un autre local au moins à partir de 1570[2].
Les consuls, majoritairement protestant, rendent la collégiale, ruinée et partiellement réparée avec un couverture de bois, aux catholiques en 1576. Elle fait alors uniquement office d'église paroissiale et non plus de collégiale. En 1632 les catholiques romains, redevenus majoritaires, abandonnent la collégiale et occupent de force l'ancien temple protestant pour en faire leur église paroissiale. Elle le restera jusqu'en 1937-1938[2].
Les restes de la collégiale sont englobés dans le cimetière municipal et servent de carrière en se dégradant progressivement. Ne sont conservés au début du XXIe siècle que les trois murs formant le chœur à chevet plat ainsi que les vestiges d'une chapelle coté nord. Le mur de chevet était ouvert d'un triplet de baies en lancette et les murs latéraux était également ouvert de baie en lancette. Les vestiges de la maison consulaire sont situés à quelques dizaines de mètres à l'ouest de ceux de la collégiale, en bordure du cimetière[2]. On peut de nos jours visiter les ruines librement[5]. Des tombes des XIXe et XXe siècles sont présentes à l’intérieur des ruines du chœur.
En 2015 les ruines de la collégiale ont fait l'objet d'une étude archéologique par Quentin Rochet (Archeodunum) en amont d'une stabilisation par les services municipaux[2],[6].
Baie axiale du chœur de la collégiale et tombes installées dans le chœur
L'entrée du cimetière au premier plan et les vestiges de la collégiale
Mur nord du chœur
vestige de la chapelle nord
Voir aussi
Bibliographie
Jean-Noël Couriol, 100 sorties pédagogiques dans la Drôme. Regards sur le Patrimoine départemental, CDDP de la Drôme, 1998. (ISBN2-86622-466-3) Note 6 p. 159.
Jean-Pierre Bernard, Livron, place forte protestante (1562-1633), première partie dans la revue d’études drômoise, v. 4-1978, Association universitaire d’étude drômoise, Valence, 1978, p. 3-13.[lire en ligne (page consultée le 26 novembre 2023)]
Jean-Pierre Bernard, Livron, place forte protestante (1562-1633), seconde partie, dans la revue d’études drômoise, v. 1-1979, Association universitaire d’étude drômoise, Valence, 1979, p. 4-13. [lire en ligne (page consultée le 26 novembre 2023)]
Jean-Pierre Bernard, Haut-Livron .... à la découverte de son patrimoine, coll. Village perché, Val de Drôme, Office de tourisme de Livron, s.d., p. 14.
Quentin Rochet, Livron-sur-Drôme, Collégiale Saint-Prix, rapport de recherche, Archeodunum, 2015 [lire en ligne (page consultée le 25 novembre 2023)]
↑Jean-Pierre Bernard, « Livron, place forte protestante (1562-1633), première partie », revue d’études drômoise, vol. v. 4-1978, , p. 3-13 (lire en ligne [PDF])