La classe Daphné était un type de sous-marins d'attaque à propulsion classique, de conception française, construits entre 1958 et 1970 pour la Marine nationale française et pour l'exportation. Ils étaient qualifiés à l'époque de sous-marins à hautes performances et communément appelés les « 800 tonnes ».
Caractéristiques et historique
Reprenant les caractéristiques relatives à l'appareil propulsif, la détection, le silence et la maniabilité des Aréthuse, dont ils étaient en quelque sorte une extrapolation, les spécifications de ces sous-marins océaniques mettaient l'accent sur la profondeur d'immersion (300 m) et l'armement (12 tubes lance-torpilles de 550 mm (8 à l'avant - torpilles longues ; 4 à l'arrière - torpilles courtes). Mais ils ne pouvaient pas recharger leurs tubes à la mer.
Ils ont été modernisés à partir des années 1971 pour recevoir le sonar DUUA2B (d'où un dôme d'étrave plus volumineux) et la DLTD3A permettant le lancement de torpilles filoguidées F17.
Un nombre important d'avaries eurent lieu à bord de ces sous-marins, des accidents notamment, qui causèrent la perte des sous-marins Minerve et Eurydice :
le , la Minerve est perdue corps et bien au sud-est du cap Sicié (Var), causant la mort de 52 sous-mariniers. Le début des recherches commence le 3 juillet 2019 et dès le 4 juillet 2019 à 19h10 l'épave de la Minerve est localisée par 2 350 mètres de fond[2] ; La Minerve sera officiellement retrouvée le 21 juillet par confirmation images drone sous-marin de la société Seabed Constructor qui faisait les recherches. La position est Est:718619,31m Nord:4730195,13m Profondeur:2247,3m.
le , l'Eurydice est perdue corps et biens au large de Saint-Tropez (Var), causant la mort de 57 sous-mariniers. Le début des recherches se fait l'épave de l'Eurydice est localisée et explorée en par 750 mètres de fond.
Les causes de ces deux accidents n'ont jamais été clairement identifiées.
Plusieurs marines étrangères portèrent un intérêt marqué à ce type de sous-marin et en firent l'acquisition :
4 unités furent commandées par le Portugal en 1964, dont une, le Cachalote (S165), qui sera revendue au Pakistan et prendra le nom de Ghazi (S134) ;
3 par le Pakistan en 1966. Parmi ces trois sous-marins, le Hangor (S131) fut le seul de ce type qui ait eu à mener une action de guerre, le , en torpillant et coulant la frégateindienneKhukri ;
Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN978-2-35678-056-0).
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, J.-M. Roche, , 591 p. (ISBN2-9525917-1-7).