Le château de Louisbourg ou château de Ludwigsburg (en allemand : Residenzschloss Ludwigsburg), situé à Louisbourg dans le Land de Bade-Wurtemberg, en Allemagne, compte parmi les plus grandes résidences baroques d'Europe. Il fut construit selon les vœux du duc Eberhard-Louis de Wurtemberg (règne de 1693 à 1733). Le château possède quatre parties, compte 452 pièces et plus ou moins 2 000 fenêtres. C'est l'un des plus grands châteaux d'Allemagne en superficie.
Le somptueux ensemble fut créé entre 1704 et 1733 par les maîtres d'œuvre Johann Friedrich Nette(de) (1672-1714) et Donato Giuseppe Frisoni (1683-1735).
La conception du château est marquée par l'architecture de Bohême et d'Autriche. Les salles richement décorées magnifient les succès guerriers du duc et ses bienfaits pour les arts.
À partir de 1718, Louisbourg devint la résidence officielle du duc et la ville édifiée après 1709 fut élevée au rang de capitale du Wurtemberg.
« Le palais des splendeurs »
Le départ, du duc Eberhard-Louis de Wurtemberg souhaitait seulement construire un pavillon de chasse. C'était un prince glorieux grâce à ses victoires militaires pendant la guerre de Succession d'Espagne, aussi les visites des châteaux du prince-électeur de Bavière en 1705-1706 et enfin sa nomination au titre de feld-maréchal de l’Empire stimulèrent-elles son ambition.
Outre son ascension dans la hiérarchie de l´Empire, d´autres circonstances le poussèrent à favoriser la fondation nouvelle de Louisbourg et à éviter Stuttgart, l’ancienne capitale. À cause de sa maîtresse, Christine Wilhelmine Friederieke von Grävenitz (1685-1744), il prit ses distances vis-à-vis de son épouse Johanna Elisabetha et fit de Louisbourg sa retraite et son refuge.
« Jadis, aucune cour n’était semblable à celle du Wurtemberg », jugeait en 1763 le baron Wimpffen, qui avait pourtant beaucoup voyagé. Louisbourg devait cette réputation au duc Charles II de Wurtemberg (règne de 1737 à 1793). Ses appartements privés, situés à l’étage supérieur du nouveau corps de logis principal, sont d’une élégance raffinée. Ils furent dessinés en 1757-1758 par Philippe de la Guêpière dans le style baroque français. En 1758, Charles-Eugène fonda la manufacture de porcelaine de Louisbourg. La manufacture actuelle a installé son atelier de fabrication et sa galerie de vente, ouverte au public, dans le château.
La ville et les jardins furent l’objet d’agrandissements considérables. Des pavillons de plaisance furent élevés, à l'instar du château de Monrepos, construit au bord d’un lac, et le théâtre fut transformé.
L’époque la plus prestigieuse de Louisbourg commença lorsque Charles-Eugène déplaça de nouveau sa résidence de Stuttgart à Louisbourg, en raison de conflits avec la diète wurtembergeoise. Pour les célébrations de l´anniversaire du duc, en 1763-1764, la cour d’honneur fut transformée par une architecture pompeuse en « palais des splendeurs ».
Résidence d’été du premier roi
Le duc Frédéric II (règne de 1798 à 1816) voulait utiliser Louisbourg en résidence d’été. Autour de 1800, il commença par faire planter les jardins, jusqu’alors laissés à l’abandon, qui furent ainsi complètement aménagés pour la première fois depuis le début de la construction du château.
Lorsque l´empereur Napoléon Ier fit élever Frédéric II au titre de roi, en 1805, Nikolaus von Thouret commença à modifier le château dans l’esprit du style Empire français. Ses transformations ont surtout subsisté dans le nouveau corps de logis principal et dans le théâtre.
Ces travaux furent achevés par la transformation des appartements de la reine Charlotte-Mathilde, qui conserva Louisbourg en tant que résidence, après la mort du roi en 1816. Jusqu’à nos jours, les enfilades de pièces du château résidentiel, devenues un musée avec leurs précieux meubles, tableaux et sculptures, reflètent l’histoire mouvementée des lieux, dominée par trois souverains wurtembergeois majeurs. Elles peuvent être admirées tous les jours dans le cadre de visites guidées.
Un Jardin des contes a été aménagé dans le parc du château.
Nécropole ducale puis royale
Dans la crypte situés sous la chapelle du château se trouvent les cercueils des membres de la famille de Wurtemberg :
Henrik Bäringhausen, Helmut-Eberhard Paulus, Susanne Rott, Wolfgang Wiese (Hrsg.): raumkunst – kunstraum. Innenräume als Kunstwerke – entdeckt in Schlössern, Burgen und Klöstern in Deutschland. Schnell & Steiner Verlag, Regensburg 2005, (ISBN3-7954-1732-5).
Walter Baumgärtner: Die Erbauung des Ludwigsburger Schlosses : ein Beispiel staatlicher Bauwirtschaft im 18. Jahrhundert. Triltsch, Würzburg-Aumühle, 1939.
G. Dehio: Handbuch der deutschen Kunstdenkmäler. Baden-Württemberg. 1979, (ISBN3-422-00360-6).
Ute Esbach: Die Ludwigsburger Schlosskapelle: Eine evangelische Hofkirche des Barock. Studien zu ihrer Gestalt und Rekonstruktion ihres theologischen Programms. Manuskripte für Kunstwissenschaft in der Wernerschen Verlagsgesellschaft 38. Wernersche Verlagsgesellschaft(de), Worms 1991. (ISBN978-3-88462-937-6)
Eberhard Fritz(de): Schloss Ludwigsburg als Sommerresidenz. Friedrich von Württemberg und seine Hofhaltung im frühen 19. Jahrhundert. In: Ludwigsburger Geschichtsblätter. 58 (2004). S. 189–236.
Eberhard Fritz: Der württembergische Hof im frühen 19. Jahrhundert. Zur Lebenswelt der Hofbediensteten in der Regierungszeit des Königs Friedrich von Württemberg. In: Ludwigsburger Geschichtsblätter 61 (2007). S. 43–62.
Eberhard Fritz: „Ich kann es kaum erwarten, bis wir nach Ludwigsburg gehen“. Schloss und Gärten in den Briefen der Charlotte Mathilde von Württemberg an ihren Vater König Georg III. von England. In: Ludwigsburger Geschichtsblätter 71 (2017). S. 87–122.
August B. Rave: Barockgalerie im Schloss Ludwigsburg, Hatje Cantz Verlag, Ostfildern 2004, (ISBN978-3-7757-1476-1).
Richard Schmidt: Schloss Ludwigsburg. München : Hirmer, 1954.
Daniel Schulz: Verborgene Spuren in Schloss Ludwigsburg. Graffiti und Depotfunde als Zeugnisse der Baugeschichte, Ausstattung und Nutzung. WBG Darmstadt, 2018. (ISBN9783534401383)