En opposition avec l'astrophysique actuelle[4] qui, selon lui, se perd dans une modélisation aveugle oublieuse de la complexité des étoiles réelles, Christian Magnan poursuit alors un effort de communication à l'extérieur des circuits conventionnels de publication (livres, articles dans des magazines, conférences, puis plus tard son site web) et est amené à travailler les grands sujets de vulgarisation dont la cosmologie[5]. Qualifié d'« empêcheur de tourner en rond » par une journaliste scientifique[6], il présente contre les thèses des cosmologistes officiels des critiques que l'on peut résumer ainsi[7] :
l'infini : étant admis par tous les physiciens que la notion mathématique d'infini n'a pas de signification physique, on peut contester que les cosmologistes acceptent de considérer des modèles infinis d'univers comme s'appliquant à la réalité. Comme l'Univers visible s'étend sur seulement 17 puissances de 10 lorsque l'on prend la seconde-lumière pour unité, il est absurde et injustifié de vouloir étendre ce domaine sur des millions ou des milliards de puissances de 10[8].
la matière noire : alors que toute hypothèse doit être construite sur une théorie solide et des observations incontestables, il n'existe aucune théorie de la matière noire et les observations ne sont pas concluantes[9].
l'énergie noire : alors que par manque de théorie convenable les cosmologistes sont incapables de faire la distinction entre ce qui est en expansion et ce qui ne l'est pas, et par conséquent incapables de mesurer proprement l'expansion de l'espace à partir de la mesure de vitesse des galaxies, il est absurde de dire que l'expansion (inconnue) est accélérée[10]. De ce fait l'attribution du prix Nobel de physique 2011 aux découvreurs de la prétendue accélération de l'expansion est selon lui un faux.
Cet inventaire sans concession de l’astrophysique est présenté en détail de façon scientifiquement argumentée dans son livre Le théorème du jardin.
Implications dans le domaine philosophique et culturel
En interrogeant la façon dont le discours cosmologique officiel s'appuie sur des concepts introduits arbitrairement sans suffisamment les interroger (par exemple le concept de matière noire) Christian Magnan se livre à une approche critique dont les enjeux débordent du champ strict de la cosmologie pour intéresser la philosophie et notamment l'épistémologie. C'est la raison pour laquelle deux de ses ouvrages ont été publiés dans la collection « Épistémologie et philosophie des sciences » dirigée par Angèle Kremer-Marietti. L'astrophysicien contestataire dénonce aussi la confusion entre l'univers des concepts et l'Univers réel, par exemple par la notion d'infini, objet mental ne correspondant à rien de réel dont il démontre les paradoxes de la croyance en sa réalité. Il insiste également sur le fait que les lois théoriques et symboliques de la physique n'atteignent pas l'essence de la nature. La science abstraite, remarque-t-il, est en particulier incapable de faire venir le monde réel à l'existence.
Christian Magnan se déclare profondément féministe et fait un parallèle entre le pouvoir que les hommes s'approprient indûment pour asservir les femmes et les prétentions des cosmologistes à dominer le monde par leurs équations[13]. Dans son livre la nature sans foi ni loi il incite les savants à reconnaître au contraire leur entière dépendance vis-à-vis du monde des choses.
Enfin niant le caractère scientifique du principe anthropique il défend une position radicalement matérialiste et rationaliste et regrette que de trop nombreux cosmologistes se fassent complices de préjugés spiritualistes[14].
↑voir par exemple C. Magnan, Is our universe exceptionally flat?, Comments in Astrophysics, 17, 285-295 (1994) référence en ligne
↑Azar Khalatbari, Christian Magnan : L'empêcheur de tourner en rond, Ciel et Espace, décembre 1998
↑on pourra trouver des critiques extérieures sur Christian Magnan par Jean-Paul Baquiast sur le site des automates intelligents et comme commentaires d'un livre Pour un principe matérialiste fort