En 2017, la température terrestre dans l'Arctique a surpassé de 1,6 °C la moyenne de la période 1981-2010, sans atteindre toutefois le niveau de 2016. L’étendue maximale de la glace en mer Arctique, au début du mois de mars, a été la plus faible depuis le début des observations satellitaires en 1980. Son étendue minimale, en septembre, était inférieure de 25 % à la moyenne de la période de référence[4].
Le , la base canadienne d'Alert (point habité le plus au nord de la planète, à 817 km du pôle Nord) a battu son record absolu de température en atteignant 21,0 °C soit 1 °C de plus que le record précédent (). C'est la température la plus haute jamais relevée au-dessus du 80e parallèle nord[5].
Selon un rapport de l’Agence atmosphérique et océanique américaine (NOAA) établi en 2023, cette même année détient le record de chaleur estivale enregistrée en Arctique , soit une moyenne de 6,4 °C[7].
Effets
L'élévation des températures est plus importante au pôle Nord que sur le reste de la planète en raison de l'amplification polaire.
Selon le sixième rapport d'évaluation du GIEC, paru en 2023, la banquise arctique a atteint sa plus faible superficie depuis 1850 durant la période 2011-2020, avec une diminution de son emprise au mois de septembre de 40 % depuis 1979, et une superficie estivale la plus basse depuis au moins mille ans[8],[9],[10]. Les cinq scénarios d'émissions futures de GES établis par le GIEC estiment que la banquise sera probablement quasiment inexistante au mois de septembre à au moins une reprise avant 2050 ; le niveau futur des émissions de GES déterminera cependant si la fonte se poursuivra ou se stabilisera dans la seconde moitié du siècle[11],[12],[13],[14].
La période de 1995 à 2005 a été la décennie la plus chaude dans l'Arctique au moins depuis le XVIIe siècle, avec des températures de 2 °C au-dessus de la moyenne enregistrée entre 1951 et 1990[19]. Certaines régions de l'Arctique ont connu une augmentation encore plus rapide : en Alaska et dans l'Ouest du Canada, la température s'est ainsi élevée de 3 à 4 °C[20].
Ce réchauffement a été causé non seulement par la hausse des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi par le dépôt de suies sur les glaces de l'Arctique qui en réduit l'albedo et accentue le transfert thermique vers le sol[21].
Un article publié en 2013 dans la revue Geophysical Research Letters a montré que les températures dans la région n'ont jamais été aussi élevées qu'à la date de parution, et ce depuis au moins 44 000 voire 120 000 ans. Les auteurs concluent que « les gaz à effet de serre anthropique ont causé une augmentation régionale de la température sans précédent »[22],[23].
↑(en) M. Tedesco, T. Mote et al., « Arctic cut-off high drives the poleward shift of a new Greenland melting record », Nature Communications, vol. 7, , p. 11723 (DOI10.1038/ncomms11723).
↑(en) Rajmund Przybylak, « Recent air-temperature changes in the Arctic », Annals of Glaciology, vol. 46, , p. 316–324 (DOI10.3189/172756407782871666, lire en ligne [PDF])
↑(en) P.K. Quinn, T. S. Bates, E. Baum et al., « Short-lived pollutants in the Arctic: their climate impact and possible mitigation strategies », Atmospheric Chemistry and Physics, vol. 7, , p. 15669–15692 (lire en ligne).
↑(en) G. H. Miller, S. J. Lehman, K. A. Refsnider, J. R. Southon et Y. Zhong, « Unprecedented recent summer warmth in Arctic Canada », Geophysical Research Letters, vol. 40, no 21, , p. 5745–5751 (DOI10.1002/2013GL057188).
Bibliographie
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