En physique, le carré apparait dans de nombreuses formules comme pour la cinétique de la chute libre ou la relation d’Einstein E = mc².
Opération numérique
Notation et premiers exemples
Un calcul de carré
Le carré est défini pour tout nombre n comme le résultat de la multiplication de ce nombre par lui-même, et on le note avec un chiffre 2 en exposant : n2 = n × n.
Premiers carrés parfaits sur la diagonale principale de la table de multiplication
×
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
2
3
4
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6
7
8
9
10
2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
3
0
3
6
9
12
15
18
21
24
27
30
4
0
4
8
12
16
20
24
28
32
36
40
5
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
6
0
6
12
18
24
30
36
42
48
54
60
7
0
7
14
21
28
35
42
49
56
63
70
8
0
8
16
24
32
40
48
56
64
72
80
9
0
9
18
27
36
45
54
63
72
81
90
10
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Priorité du carré sur le changement de signe
Le carré d’un nombre a la même valeur que le carré de son opposé en vertu de la règle des signes. Mais les conventions sur l’ordre de priorité des opérations font qu’un signe moins (−) (associé par exemple à la notation d’un entier relatif) ne sera pas pris en compte dans le carré en l’absence de parenthèses. De la même manière, toute expression composée avec au moins un opérateur (somme, produit, fraction…) doit être encadrée par des délimiteurs (parenthèses ou crochets) avant d’être notée au carré.
Le carré d’une fraction est obtenu en calculant le quotient du carré du numérateur par le carré du dénominateur. Cette propriété est parfois transportée de façon erronée dans le calcul du carré des nombres décimaux.
L’identité de Brahmagupta permet d’exprimer le produit de deux sommes de deux carrés comme une somme de deux carrés : quels que soient les nombres a, b, c, d,
Un exemple de nombre dont le carré est strictement inférieur
Cette inégalité est encore valable pour tous les nombres réels supérieurs à 1, ainsi que pour tous les négatifs, mais elle est fausse pour les réels entre 0 et 1. Ce phénomène se visualise sur la courbe de la fonction carré, qui est au-dessus de la première bissectrice sur ]−∞, 0] ∪ [1, +∞[ mais en dessous sur l’intervalle]0, 1[.
De même, l’élévation au carré préserve les inégalités entre réels positifs :
mais elle renverse les inégalités entre réels négatifs, et il n’y a pas de règle simple de passage au carré pour une inégalité entre réels quelconques. Ces propriétés correspondent au fait que la fonction carré est croissante sur R+ et décroissante sur R−.
Équation
Une équation de la forme x2 = a, d’inconnue x, n’a de solution réelle que si le paramètre a est positif.
Si a = 0, la seule solution est donnée par x = 0.
Si a > 0, il y a deux solutions réelles opposées définie avec la racine carrée :
ou .
Ces solutions ne sont entières que si a est un carré parfait, et ne sont rationnelles que si a est un quotient de carrés parfaits. En particulier, cette propriété implique l’irrationalité de la racine carrée de 2.
Si a < 0, il existe deux solutions complexes qui peuvent s’écrire
et .
Plus généralement, si a est un nombre complexe s’écrivant sous forme exponentiellea = r.eiθ, alors l’équation x2 = a a deux solutions complexes opposées et .
Inéquation
Les inéquations de la forme x2 < a,
x2 ≤ a, x2 ≥ a, x2 > a peuvent se résoudre à l’aide d’un tableau de signes de la différence x2 − a :
Arithmétique
Dans l’ensemble des entiers naturels
Les carrés parfaits forment une suiteinfinie de nombres entiers (suite A000290 de l'OEIS) de densité nulle, dont les différences entre termes consécutifs forment la suite des entiers impairs, et dont la série associée est définie par les sommes partielles :
En arithmétique modulaire, si p est un nombre premier impair, l’ensemble des carrés modulo p non nuls forme un sous-groupe d’indice 2 dans le groupe Fp∗ des résidus non nuls modulo p, appelés résidus quadratiques. La détermination du fait qu’un résidu r constitue un carré modulo p se formule avec le symbole de Legendre : . La détermination des résidus quadratiques modulo un entier naturel n quelconque repose sur le symbole de Jacobi.
La recherche des solutions d’une équation x2 ≡ 1 modulo un entier n est équivalente à la décomposition en facteurs premiers de n.
Autres domaines
Ensemble de couples
Étant donné un ensemble E, son carré E2 = E × E est l’ensemble des couples d’éléments de E. Si E est fini, son cardinal s’écrit card(E2) = (card(E))2. En particulier, pour un graphe avec un grand nombre de sommets n, l’ensemble des arêtes est décrit par une partie d’un ensemble de n2 éléments. Par exemple, si chaque sommet représente un site internet, comme il y a plus d’un milliard en 2021[1]), les liens entre eux peuvent être représentés par une matrice de plus d’un milliard de milliards d’éléments.
Pour une endomorphismeu sur un espace vectorielE, le carré représente en général son itéré, c’est-à-dire la composée u2 = u ∘ u de l’endomorphisme avec lui-même. Si l’endomorphisme est représenté par une matrice carrée M, son carré u2 est représenté par M2.
Un projecteur est un endomorphisme pidempotent, c’est-à-dire satisfaisant la relation p2 = p. Un symétrie vectorielle est un endomorphisme sinvolutif, c’est-à-dire satisfaisant la relation s2 = id.
La résolution d’une équation de la forme u2 = v dans l’ensemble des matrices carrées peut être facilitée si l’endomorphisme v est diagonalisable. Dans ce cas, les espaces propres de v sont stables par u, et si les valeurs propres sont des carrés, chaque solution est définie par une famille de symétries vectorielles sur ces sous-espaces.