Le carmel d'Avignon est un couvent de carmélites déchaussées fondé à Avignon en 1612 par Claire de Pérussis, baronne d'Oppède[1] et veuve en 1598[2] de Jean de Forbin, qui fit donation de sa maison et jardin pour y établir une communauté de religieuses de cet ordre[3].
Histoire
Le pape Paul V accorda le un bref pour l'érection du couvent, consacré la même année par l'archevêque d'Avignon, Mgr Dulci, d'origine italienne. Les deux filles de la baronne de Forbin d'Oppède y prennent le voile. Le carmel était situé près de la rue de la Calade ; le séminaire Saint-Charles fut édifié au XVIIIe siècle juste à côté[3]. Les religieuses furent dispersées en [3] par la Révolution française, leurs biens saisis et le couvent détruit. Ses archives sont déposées au fonds départemental des archives du Vaucluse[3]. En 1801, des religieuses carmélites de l'ancienne communauté se regroupent rue du collège d'Annecy.
Le couvent est rétabli formellement en 1819[2] dans l'ancien couvent des récollets par une carmélite de cette communauté dispersée, Marie-Anne Manifassié[4]. Elle avait appris de sa cousine Marie Escudier (née en 1742) le travail de la cire ; cette dernière lui lègue à sa mort en 1818 tous ses moules servant à la fabrication de santons et qui sont toujours en usage aujourd'hui.
Le carmel d'Avignon se trouve au 3 rue de l'Observance[5] dans l'ancien couvent des récollets donnant sur un parc d'un hectare. Le couvent est fameux pour ses tapisseries du XVIIe siècle retraçant la vie de sainte Thérèse d'Avila[2]. Il fonde à son tour plusieurs couvents dont celui de Vans en Ardèche au milieu du XIXe siècle[6] (aujourd'hui transformé en hôtel-restaurant) et en 1892 le carmel d'Haïfa en Terre sainte[7]. En 1931, Mère Marie-Thérèse oriente la vocation du futur philosophe Gustave Thibon qui devient tertiaire du Carmel. Le carmel de Carpentras rejoint le carmel d'Avignon à la fin du XXe siècle. Le monastère vit aujourd'hui de produits artisanaux[8], dont toujours santons et crèches (avec des moules en plâtre), mais a interrompu la production de santons et Enfants-Jésus de cire, faute de transmission.