Au XVIe siècle, Carbini était à la fois une piève et une communauté. La pieve de Carbini relevait du diocèse d’Aléria et était enclavée dans celui d'Ajaccio.
« [...] nous trouvons la piève de Carbini, la seule du Delà des Monts qui soit soumise à la juridiction de l'évêque d'Aléria. Cette piève n'avait que cinq villages, dont le plus connu est Levie, parce qu'il y résidait des gentilshommes. L'église titulaire de la piève est celle de S. Giovanni de Carbini, qui a un très beau clocher ; elle possède un troupeau considérable de juments, mais leur taille est petite. Ce pays a eu beaucoup à souffrir des incursions des corsaires avant que Portovecchio fut habité. Quoique situé à une distance de vingt bons milles, Portovecchio fait partie de cette même piève. C'est de nos jours que l'Office a colonisé cet endroit, et le pays s'est ainsi trouvé admirablement défendu. »
Vers 1520 elle avait pour lieux habités : Garbeni, Lune, la Sonza, Pagiadunoto et Sangavino[2].
La piève de Carbini occupe la vallée du Fiumicicoli et la rive droite de la haute vallée du Rizzanese. Elle constitue la partie orientale de l'Alta Rocca.
Le territoire de l'ancienne piève de Carbini correspond aux territoires des communes actuelles de :
Au début du XVIIIe siècle, l'abbé Accinelli dans un rapport adressé à Gênes, écrivait :
« Al mezzogiorno del fiume Valinco è la provincia di Sartene, continene questa 4 Pievi, Viggiano, Attalà, Scopamene, e Carbini, che compreso il luogo di Sartene fanno 6500 abitanti circa. [...] Cinque Ville frà le quali le Vie, S.Gavino, e Sonza con 1400 Abitanti formano la Pieve di Carbini ultima di questa Giurisditione circondata da montagne, che la dividono da Portovechio, dal quale ne è distante 20 miglia »[3].
Piève judiciaire
Au début du XVIIIe siècle, Carbini était une pieve relevant de la juridiction génoise de Bonifacio Porto-Vecchio. Puis, avant de passer sous l'administration militaire française en 1769, Carbini releva de la juridiction génoise de Sartène. La Corse était alors divisée en dix provinces et quatre fiefs : six provinces du « Deçà des monts », Capo Corso, Calvi, Bastia, Balagna, Aléria, et Corte, et quatre du « Delà des monts », Vico, Ajaccio, Sartène, et Bonifacio. Trois fiefs sont au Cap Corse : Nonza, Brando, et Canari, et un du « Delà des monts », le fief d'Istria[Note 1]
En 1789, la Corse devient française. La pieve devient le canton de Levie, composé avec les communes de Carbini, Figari, Levie, San-Gavino-di-Carbini et Zonza.
En 1790, les anciennes communautés ou paroisses deviennent communes.
Au Moyen Âge, Carbini était l'une des cinq communautés de la piève. Elle en était le centre.
L'église piévane
L'église titulaire de la piève est celle de San Giovanni de Carbini, classée Monument historique le [4].
Pour approfondir
Bibliographie
Lucien Auguste Letteron, Histoire de la Corse - Tome I, Bastia, Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier, , 502 p. - Tome I lire en ligne sur Gallica.
Lucien Auguste Letteron, Histoire de la Corse - Tome II, Bastia, Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier, , 170 p. - Tome II lire en ligne sur Gallica.
Lucien Auguste Letteron, Histoire de la Corse - Tome III, Bastia, Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier, , 245 p. - Tome III lire en ligne sur Gallica.
↑[1] Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres - Recherches de A.-D. Monti sur une préface de J. Fusina ADECEC
↑ a et bFrancesco Maria Accinelli in L’histoire de la Corse vue par un Génois du XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes p. 225- ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974