Calamis (en grec ancien : Κάλαμις) est un sculpteurgrec du style sévère, actif au début du Ve siècle av. J.-C., entre -480 et -450 environ. Il ne doit pas être confondu avec un autre sculpteur du même nom, actif au début du siècle suivant[1],[2].
Calamis l'Ancien
Calamis dit « l'Ancien » travaille à Athènes, dont il est peut-être originaire[1],[3]. On ne connaît rien de sa vie. Claude Rolley indique que « Pythagoras, Onatas et Calamis, malgré leur grande célébrité dans l'Antiquité, ne sont guère pour nous que des fantômes ». Il n'évoque aucune sculpture attribuée à cet artiste dans le premier tome de son ouvrage monumental sur la sculpture grecque[4]. Aucune mention, non plus, dans La sculpture grecque de l'historien d'art, Bernard Holtzmann (2010)[5] ni dans le manuel de l'École du Louvre (1998-2011)[6].
La principale œuvre qui lui est attribuée est l'Apollon Alexikakos (protecteur) que Pausanias voit au Céramique d'Athènes au IIe siècle apr. J.-C.[7] On l'a reconnu dans divers types statuaires, comme l'Apollon de Cassel[8], l’Apollon à l'omphalos[9] ou encore des monnaies en bronze d'Athènes. On lui attribue une autre statue d'Apollon, haute de près de 13 mètres, commande de la cité d'Apollonie du Pont, que Marcus Lucullus emporte à Rome[10].
Sa statue d'Aphrodite Sosandra (salvatrice des hommes), consacrée par Callias sur l'acropole d'Athènes[11], est très admirée par Lucien de Samosate, qui vante son « sourire serein et discret », sa légèreté et son élégance[12]. Elle représente probablement Elpinikè, sœur de Cimon et femme de Callias[13]. On a probablement[14] retrouvé sa base, qui porte l'inscription : « Consécration de Callias. Œuvre de Calamis » ([Καλ]λίας [ἀνέ]θηκε [Κάλ]αμις [ἐπόε])[15] », mais pas la statue elle-même. Elle a été identifiée dans le type dit « d'Aspasie ».
Calamis dit « le Jeune » est un sculpteur grec du IVe siècle av. J.-C.[20], probablement originaire d'Athènes. Ses œuvres ne sont pas parvenues. Il est seulement mentionné par le voyageur grec Pausanias le Périégète qui déclare avoir vu certaines de ses œuvres lors de sa visite à Delphes, avec celles de son élève le sculpteur athénien Praxias, qui a vécu au IVe siècle av. J.-C.[21],[22],[20],[23]. Il s'ensuit que ce second Calamis, actif au IVe siècle av. J.-C., ne peut être la même personne que le sculpteur Calamis de la première moitié du IVe siècle av. J.-C.[24].
↑Bernard Holtzmann, La sculpture grecque : Une introduction, Paris, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de Poche », , 446 p., 18 cm (ISBN978-2-253-90599-8, SUDOC147449987)
↑Dont le nom est devenu Aleméné par les traductions des différents éditeurs. Le professeur Jan Six de l'université d'Amsterdam pense qu'il faut lire ce nom comme étant Algoumén, signifiant en grec la Douloureuse. Cette douloureuse était l'original de la statue dite de Pénélope au Vatican qui offre des analogies frappantes avec les trônes sculptés de l'ancienne collection Ludovisi ainsi qu'avec l'Aurige de Delphes, œuvres ayant déjà été rapportées à Calamis (in Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1914, 58-3, p. 217).
↑Copie d'une œuvre de Calamis découverte dans le secteur de Sosandra des Thermes de Baïes et conservée au musée archéologique de Naples.
↑Hermès et Dionysos de Tanagra furent reproduites sur les monnaies de la cité, (cf. Léon Lacroix, Les reproductions de statues sur les monnaies grecques, 1949, Librairie Droz, bibliothèque de la faculté de philosophie et Belles-Lettres, Université de Liège, fasc. CXVI, chapitre II., p. 245).
Léon Lacroix, Les reproductions de statues sur les monnaies grecques, Librairie Droz, Bibliothèque de la Faculté de Philosophie de Liège, fasc. CXVI, 1949.
John Boardman (trad. Florence Lévy-Paoloni), La Sculpture grecque classique [« Greek Sculpture: The Classical Sculpture »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'Univers de l'art », 1995 (1re édition 1985) (ISBN2-87811-086-2), p. 79-80.
Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN2-84056-087-9), nos 683 à 705 (Calamis I) et nos 1624 à 1630 (Calamis II).
(de) J. Overbeck, Schrift qu…, no 508 ss.
(de) H. Brunn, Ges.d. Griech Künstler, I, p. 125 ss.
(de) E. Reisch, Kalamis Gestrr Jahresh…, 9, 1906, p. 199 ss.
(de) F. Stuniczaka, Kalamis Abhandp, d. sa. ges. d. wiss, Philo, hist, Cl. 25,4, 1907.
(de) Bieber in Thieme-Becker, Allgem Lex der bild Künstler, 1926, p. 453 ss.
(en) G. M. Richter, Sculpture and sculptors, p. 201 ss.
Calamis le Jeune
Pausanias, Voyage en Grèce
Inscriptiones Graecae , IG II³ 496
Michael Scott, Delphes et Olympie, p. 137
Karl Julius Sillig, « Pline l'Ancien », Dictionnaire des artistes de l'Antiquité, p. 34