Anciennement chauffée au bois, la plaque est à présent chauffée au gaz ou à l'électricité. Elle s'utilise avec un rozell (petit râteau plat) et une spatule.
La plaque et ses accessoires portent de nombreux noms suivant les langues et les lieux de Bretagne.
Étymologie et autres appellations
En Basse-Bretagne
En Basse-Bretagne, on parle de pillig, nom féminin en breton[1],[2]; billig (bilig) étant la forme mutée (lénifiée) après l'article défini « ar » : « ar billig ». Billig est aussi le nom d'un modèle de crêpière commercialisé par la société française Krampouz[3], et qui est entrée par antonomase dans le langage courant pour désigner une crêpière. Le nom billig est utilisé dans le langage commun régional breton et adopté pour le modèle de crêpière à destination familiale de la marque Krampouz[3].
En français billig est utilisé au masculin[4] ou au féminin[5], le déterminant ar en breton signifiant indifféremment « le » ou « la » sans distinction de genre.
Le mot pillig étant féminin, une mutation (de p en b) s'applique naturellement sur la première lettre lorsque le mot est employé au singulier : on dit donc ar billig ; et ar pilligoù au pluriel.
En breton, on utilise aussi le mot kleurc'h[6],[7].
Le terme « krampouz billig » est une marque commerciale de la marque Krampouz[3].
Les différents termes ont une racine probablement commune : jalet en gallo et bili en breton, tous deux signifiant « galet »[10].
Description
La plaque, d'un diamètre variant généralement entre 33 et 60 centimètres, est posée sur un trépied métallique.
À l'origine une pierre ronde, donnant son étymologie à l'appareil, ou une plaque en terre cuite, la plaque de cuisson est en fonte depuis le XVe siècle[10].
Avant l'apparition de l'électricité ou du gaz dans les campagnes bretonnes, la cuisson se faisait au feu de bois. Le trépied permet d'enserrer de petits fagots de bois secs enflammés suivant une méthode particulière[11] ; pour cuisiner à l'extérieur, la plaque est posée sur un fourneau cylindrique[11].
Au courant du XXe siècle, le bois est progressivement remplacé par l'électricité ou le gaz[11],[4], le trépied étant conservé afin d'isoler la source de chaleur du mobilier supportant la plaque de fonte.
Les plaques modernes sont en fonte usinée, ce qui nécessite une opération de culottage pour en préparer la surface, à l'aide d'huile[12] ou de « lardiguel » (mélange d'œuf et de matière grasse — saindoux[13] ou huile[12]).
Ustensiles
La pâte à crêpe est étalée à l'aide d'un petit râteau plat, nommé rozell[8] en Basse-Bretagne, ou parfois askeldenn[8]. En Haute-Bretagne, on dit un rouable[14] ou une raclette[8].
La spanell est en buis ou en frêne, maintenant on en fabrique en peuplier, et des spatules métalliques sont même parfois utilisées ; autrefois, elles constituaient des objets d'art avec des variations locales, et un manche souvent sculpté. Quant à la forme, les tournettes de la région de Rennes présentaient une pointe carrée ; celles de Redon étaient assez larges pour retourner une galette entière[8].
En Haute-Bretagne, les galettes fraîches sont placées sur une « hèche »[15] (aussi nommée « cliae »[15] ou un « hec »[15]).
Une terrine contenant la pâte complète l'ensemble[15].
↑Michel Nassiet, « La diffusion du blé noir en France à l’époque moderne », Histoire & Sociétés Rurales, vol. 9, no 1, , p. 63 (DOI10.3406/hsr.1998.1052, lire en ligne, consulté le )