Le bassin minier de Provence correspond à un territoire exploité pour son gisement de lignite pendant près de trois siècles (industriellement depuis le début du XIXe siècle). Le gisement est situé dans les Bouches-du-Rhône en régionPACA dans le Sud-Est de la France, principalement autour de Gardanne entre Aix-en-Provence et Marseille. L'exploitation minière a cessé totalement le .
Le charbon s'est formé au Crétacé supérieur et tertiaire. Ce gisement a produit plus de 80 millions de tonnes de charbon. Les ressources qui comportent du lignite noir (charbons sub-bitumineux) et des matières intermédiaires entre houille et lignite sont supérieures à 50 millions de tonnes[2].
Il est difficile de dater précisément et avec certitude le début de l'exploitation de lignite dans le bassin[3]. Les premières traces d'intérêt pour les mines, et plus particulièrement pour les mines de « charbon de pierre », apparaissent au milieu du XVe siècle avec une autorisation de prospection dans le « bassin de Fuveau » en octobre 1443 (Saint-Savournin)[4]. L'une des plus anciennes mentions d'exploitation de lignite date du 30 mars 1584 à Saint-Zacharie (Var)[5]. À cette époque l'extraction est faite de manière anarchique, les procédés sont rudimentaires et les conditions de travail archaïques[4]. Avec une extraction limitée aux affleurements visibles et ce malgré les avantages que les propriétaires avaient pour mettre en place une exploitation, la production reste insignifiante pendant près de deux siècles[5].
Période industrielle
Les mines s'industrialisent au début du XIXe siècle avec le creusement de puits verticaux et l'amélioration des techniques pour la remontée[6]. Le premier puits vertical[n 1], d'une profondeur de 70 mètres, est foncé en 1820[7]. Mais il faut attendre la fin des années 1830 et l'augmentation de l'installation de machines à vapeur, qui servent à pomper les eaux souterraines et remonter le lignite, pour voir prendre forme l'industrialisation du bassin[6]. 35 charbonnages sont ainsi foncés de 1839 à 1945 et sont accompagnés de descenderies (galeries légèrement inclinées)[8]. Malgré ces premiers signes de développement au début des années 1840, l'envahissement des chantiers par les eaux reste un problème majeur. Cet obstacle renforce l'idée de la mise en place d'une galerie en liaison avec la mer Méditerranée[9]. Plusieurs possibilités sont étudiées et après plusieurs projets présentés la Société Anonyme de Charbonnages des Bouches-du-Rhône reçoit, le 21 mars 1889, la notification du décret d'utilité publique pour les travaux de la galerie de la Mer[10].
L'activité est relancée dans les années 1980 avec le creusement du puits Yvon Morandat d'un diamètre de 10 mètres et d'une profondeur de 1 109 mètres et le puits Z qui atteint 879 mètres de fond. Le charbon est utilisé par la centrale de Gardanne[8].
L'exploitation minière a cessé totalement le au puits Yvon Morandat[8].
Vestiges
La plupart des installations sont démantelées lors de l'après-mine, mais l'exploitation minière a laissé plusieurs vestiges au début du XXIe siècle tels que des terrils, des entrées de mines, les chevalements des puits Yvon Morandat, Z, Hély d'Oissel et Gérard[8] ainsi que des ruines et des entrées de mines sécurisées datées du XIXe siècle[11] ainsi que des bâtiments industriels. Des monuments rendent hommage au passé minier.
Jacques Autran, Thierry Lochard et Raymond Montreaux, L'exploitation dans le bassin minier de Provence : quartiers, puits et galeries (lire en ligne [PDF]).
P. Dominique et JL. Nédellec, Bassin houiller de Provence 13 : Premiers résultats issues du dispositif de surveillance complémentaire, BRGM, (lire en ligne [PDF])