Aziz Meliani est l’arrière-petit-fils d'un militaire venu volontairement d’Algérie, avec soixante-dix-sept membres de sa tribu combattre à Wœrth pour défendre la France et l’Alsace pendant la guerre franco-prussienne de 1870, et qui n’a ramené que sept hommes dans son douar[2].
Au cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie, il est nommé dans une unité de la force locale de l'ordre algérienne sur Orléansville. Ces unités sont composées de 10 % de militaires européens et de 90 % de militaires algériens, qui devaient être au service de l'Exécutif provisoire algérien, pendant la période transitoire jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.
Retraité de l’armée, il s'installe à Strasbourg où il avait effectué sa préparation à Saint-Cyr à l'École militaire de Strasbourg (EMS)[2]. Il fonde le Conseil national des Français musulmans, et devient gérant de société.
Parcours politique
Aziz Meliani exerce à partir de 1987 diverses fonctions exécutives, représentatives ou de réflexion dans le domaine de la Défense nationale, des anciens combattants et des rapatriés :
En 2008, il est de nouveau élu conseiller municipal de Strasbourg (groupe des élus socialistes et républicains[11]), il est désigné correspondant Défense[12] et élu vice-président de la communauté urbaine de Strasbourg, chargé des relations avec les armées, poste qu’il occupe jusqu’en avril 2014[13]. Il est réélu en avril 2014.
Désireux d’apaiser les relations entre les collectivités territoriales et la pratique de l’islam[16], il obtient en 2009 le vote unanime du conseil municipal pour la poursuite du financement de la construction de la grande mosquée de Strasbourg[17].
Partisan de la laïcité, il affirme que les idéaux de la France peuvent être incarnés par des communautés religieuses, composantes de la Nation unies par une même histoire et une même volonté[18]. Selon lui, il est nécessaire « qu’à côté de la représentation cultuelle (de l'islam), soit soutenue (…) une représentation laïque dont l’action s’exerce dans le champ sociétal »[19].
La France honteuse. Le drame des Harkis, Perrin, 1993 (réédition 2001), (ISBN978-2-262-01035-5). Aziz Meliani y décrit l’histoire des « bâtards de l’histoire », les 225 000 musulmans enrôlés sous le drapeau français dont seule une partie fut rapatriée en France et dont 150 000 disparurent selon lui[24].
Articles
Plusieurs articles dans Islam de France, Les Volontaires, La Cohorte…
Collaborations
Dans : Thomas Schreiber, J'ai choisi la France : l'odyssée d'un journaliste qui a traversé trois quarts de siècle, Chaintreaux, Éditions France-Empire Monde, , 332 p. (ISBN978-2-7048-1091-8) Entretien avec le colonel Aziz Meliani par Daniel Bermond (p. 291–294).
Documentaire
Éric Beauducel, Algérie, mémoires meurtries.ECPAD, 2010. Témoignage du colonel Aziz Meliani.
↑Bernard Godard et Sylvie Taussig, Les musulmans en France : Courants, institutions, communautés : un état des lieux, Paris, Robert Laffont, , 454 p. (ISBN978-2-221-10473-6, lire en ligne), p. 305.
↑ a et bClaude Liauzu, Histoire des migrations en Méditerranée occidentale, Bruxelles, Éd. Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 83), , 274 p. (ISBN978-2-87027-608-2, présentation en ligne)