Il s'agit d'une parodie du Hollywood des années 1950 qui utilise le personnage réel du producteur Eddie Mannix dans une histoire fictive à suspense. Le film contient de nombreux pastiches des principaux genres cinématographiques produits par Hollywood à l'époque, du péplum à la comédie musicale en passant par le western, et parodie également la morale hollywoodienne, l'autocensure, la mise en scène de la vie des stars ainsi que l'obsession anticommuniste de la période maccarthyste.
Le film fait l'ouverture de la Berlinale 2016. Il reçoit des critiques favorables dans la presse et s'avère rentable avec environ 63 millions de dollars de recettes dans le monde.
Synopsis
En 1951, Eddie Mannix (Josh Brolin) est à la tête de la production du célèbre studio américain de Capitol Pictures et travaille également comme fixeur, sa pire activité, afin d'éviter des comportements scandaleux de la part de ses vedettes avant qu'ils ne soient publiés dans la presse. Il doit également gérer en parallèle sa vie de famille mais aussi la société Lockheed qui souhaite l'engager pour un poste plus offrant, cependant il n'est pas sûr de l'accepter. Une journée qui s'annonce mouvementée et pénible pour Eddie Mannix.
La journée commence lorsque DeeAnna Moran (Scarlett Johansson), actrice célibataire de natation synchronisée, tombe enceinte. Mannix s'arrange pour qu'elle mette le bébé en famille d'accueil puis l'adopte sans révéler être la mère. Il doit souvent repousser les demandes de Thora et Thessaly Thacker (toutes deux jouées par Tilda Swinton), des sœurs jumelles et des chroniqueuses de commérages rivales.
La production principale du studio est Hail, Caesar ! Un conte du Christ, une épopée de l'Antiquité romaine et mettant en vedette Baird Whitlock (George Clooney). Pendant le tournage, Whitlock boit dans une coupe de vin qui a été droguée par un des figurants (Wayne Knight) ; il s'évanouit et est enlevé en coulisses. Une demande de rançon arrive bientôt, rédigée par un groupe qui se nomme "The Future", exigeant 100 000 $. Mannix s'arrange pour obtenir l'argent du département de comptabilité du studio.
Whitlock se réveille dans une maison au bord de la plage et se retrouve à une réunion de "The Future", une cellule communiste. Les membres, qui se présentent comme des écrivains pour la plupart dans l'industrie cinématographique, lui expliquent leur doctrine et commencent à le rallier à leur cause. En même temps, Thora menace Mannix en déclarant qu'elle publiera un article sur un scandale qui a donné à Whitlock (son rôle dans “L’Envol Des Aigles”). Mannix négocie avec succès pour qu'elle reporte l'histoire d'un jour en échange d'informations sur la vie romantique de la star de films de western Hobie Doyle (Alden Ehrenreich).
Hobie Doyle est engagé pour une comédie dirigée par le réalisateur chic Laurence Laurentz (Ralph Fiennes). Après la piètre performance de Doyle, Laurentz rend visite à Mannix et lui demande de retirer Doyle du projet afin qu'il puisse préserver sa vision artistique du film. Mannix informe Laurentz que le rôle de Doyle n'est pas négociable et le convainc de coacher le jeune acteur pour qu'il donne une meilleure performance. Doyle vient au bureau de Mannix et admet qu'il pense que la pièce ne lui correspond pas. Mannix le rassure sur ses capacités d'acteur et lui parle de l'enlèvement de Whitlock.
Ce soir-là, Doyle assiste à la première de l'un de ses propres westerns avec la star Carlotta Valdez (Verónica Osorio). Doyle est d'abord déçu que sa scène de chant solitaire soit dépeinte d'une manière comique plutôt que sincère, comme il le souhaitait. Cependant, après avoir vu le public réagir positivement à la scène, Doyle se rassure. Doyle et Valdez visitent une boîte de nuit, où le couple développe une véritable alchimie jusqu'à ce qu'ils soient interrompus par les deux sœurs Thacker, chacune cherchant à obtenir un scoop sur leur relation. Doyle aperçoit soudainement la mallette contenant l'argent de la rançon, la reconnaissant parce qu'il avait prêté sa ceinture à Mannix afin de garder celle-ci fermée. Elle est gardée auprès de Burt Gurney (Channing Tatum), la vedette d'une comédie musicale de marins présentée plus tôt dans une scène de danse élaborée.
Mannix et Moran rencontrent un agent de cautionnement, Joseph Silverman (Jonah Hill), un homme que le studio a utilisé pour résoudre des problèmes publics ; il a une solide réputation de fiabilité et de discrétion. Il acceptera de prendre en charge l'enfant de Moran tout en préservant son image. Moran, qui a exprimé sa frustration face à ses deux mariages précédents avec un gangster et un type hollywoodien, se trouve fortement attirée par Silverman.
Doyle suit Burt Gurney jusqu'à la maison en bord de plage de Malibu mais, après avoir franchi la porte d'entrée, il ne trouve que Whitlock à l'intérieur. Les autres membres de "The Future" ont embarqué sur un bateau amenant Gurney au large pour qu'il puisse rejoindre un sous-marin soviétique et se rendre en Russie. Les membres de "The Future" lui donnent l'argent pour la cause communiste. Alors que Gurney monte à bord du sous-marin, son chien saute dans ses bras, ce qui l'amène à lâcher la mallette qui coule dans l'océan. Doyle ramène Whitlock au studio juste avant que la police n'arrive à la maison en bord de plage.
Whitlock exprime ses nouvelles idées communistes à Mannix, qui le coupe brusquement, le gifle à plusieurs reprises, et lui ordonne de finir son rôle dans Hail, Caesar !
Mannix est informé le lendemain matin que Moran a épousé Silverman et qu'il adoptera l'enfant à naître. Mannix annonce qu'il a décidé de rejeter l'offre de Lockheed et de continuer à travailler chez Capitol. Thora rencontre ensuite Mannix et l'informe que la chronique qu'elle prévoit de publier sur On Wings As Eagles (un film du studio) révélera que Whitlock a obtenu son rôle principal dans le film en acceptant une sodomie de Laurentz. Cependant, Mannix a déduit que Gurney est sa source pour l'article et la persuade de ne pas publier l'histoire puisque Gurney est un communiste en fuite – ce qui porterait atteinte à sa propre réputation par association. Mannix retourne alors dans son bureau.
Dolph Lundgren : le commandant du sous-marin soviétique (non crédité)
Source et légende : version française (VF) sur le site d’AlterEgo (la société de doublage[5]) et selon le carton du doublage français.
Production
Développement
Le film est évoqué par les frères Coen dès juillet 2004[6],[7]. L'histoire de cette comédie est centrée sur une troupe d'acteurs dans les années 1920 qui jouent une pièce de théâtre sur la Rome antique[7]. George Clooney était déjà pressenti pour tenir le rôle principal[6],[8]. En février 2008, les Coen expliquent qu'ils n'ont pas encore de script, seulement une idée. Ce film pourrait être le troisième film de la "Trilogie des idiots" ("Numskull Trilogy") avec George Clooney, après O'Brother (2000) et Intolérable Cruauté (2003)[7],[9].
En décembre 2013, le projet est mentionné en interview pour la sortie de Inside Llewyn Davis. Joel Coen révèle qu'ils vont travailler sur le film, qui sera leur prochain projet[7],[10]. Les Coen confirment le développement du film en mai 2014, et précisent que l'intrigue tourne finalement autour d'un fixer(en) travaillant à Hollywood dans les années 1950 pour le compte des grands studios de cinéma[11].
Le film reçoit globalement de bonnes critiques. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, qui recense 205 avis, le film obtient 82 % d'opinions favorables[20]. Sur Metacritic, il décroche une moyenne de 72/100, pour 50 critiques[21].
En France, Ave, César ! obtient une moyenne de 3,6/5, pour 26 titres de presse compilés par le site Allociné[22]. Du côté des avis positifs, on peut lire dans Direct Matin : « À la fois satire et hommage à Hollywood, cette comédie grinçante montre les coulisses de l’industrie du 7eart en un panaché de tableaux parodiques jouissifs. La distribution éclatante fait office de cerise sur le gâteau »[22]. Christophe Narbonne du magazine Première remarque que « malgré la luxure et la médiocrité, indépendamment des rivalités et des pressions extérieures, Hollywood incarne à jamais le cinéma dans toute sa noblesse artistique et populaire que les Coen perpétuent à leur manière »[22]. Pour Jean Serroy du Dauphiné Libéré, le film est « l’occasion pour les frères Coen de laisser parler leur amour du cinéma, dans un film qui cultive avec autant de bonheur le parfum de la nostalgie que le sourire irrésistible de la parodie »[22]. Philippe Lagouche de La Voix du Nord admet que si le film n'égale pas les précédents « Barton Fink, Fargo et The Big Lebowski, figures phares du tandem, cet Ave César n’en constitue pas moins un spectacle d’une espèce rare. Sacrément jubilatoire »[22]. Dans La Croix, Marie Soyeux écrit notamment « Un très bon film, mais pas à un grand cru des frères Coen (...). On ne boudera pas son plaisir pour autant[22] ! »
Du côté des avis plutôt négatifs, on peut lire dans Paris Match« On attendait mieux des réalisateurs de The Big Lebowski, plus de mordant dans la satire et moins de grimaces face caméra. C’est le propre des génies, quand ils s’amusent beaucoup, on s’ennuie un peu »[22]. Mehdi Omaïs de Metro regrette quant à lui « les frangins cinéastes échouent dans leur estimable ambition de bâtir une grande comédie sur le cinéma, l’argent, le sexe et la foi »[22]. Dans Les Inrockuptibles, Jean-Marc Lalanne souligne que parfois « le récit se disloque un peu en succession de sketches inégalement inspirés et l’enchaînement s’essouffle » et décrit le film comme « un Coen mineur (...) mais au charme tenace, qui réussit à combiner la satire acide et la nostalgie aimante, sans jamais sacrifier l’une pour l’autre »[22].
Le magazine américain Slate fait une comparaison et indique les véritables personnes d'Hollywood et de l'Amérique ayant inspiré les personnages du film[26].
Eddie Mannix(en) a vraiment existé, il fut fixeur de la MGM et s'aida d'Howard Strickling(en), directeur de la publicité du studio. Néanmoins dans le film, les combines de Strickling furent fusionnés avec le Mannix du long-métrage, devenant un personnage-valise(en). Il remania la biographie de plusieurs stars et fut impliqué dans de nombreux scandales même si leur authenticité est à prouver.
Baird Whitlock est fictif mais s'inspirerait de Robert Taylor, héros de Quo vadis, dont l'introduction est pastichée dans le film. Même si le péplum biblique dans lequel il joue, Ave César: une histoire du Christ, s'inspire énormément de Ben-Hur, utilisant le même sous-titre du roman dont il est adapté. De plus la scène de discussion entre religieux pour l'apparition divine est inspirée de la réalité où William Wyler, le réalisateur de Ben-Hur, fait appel à ces gens-là pour discuter de l'apparition du Christ dans le film.
Joseph Silverman est fictif, mais la combine de dissimulation d'accidents de la route aurait été utilisée pour couvrir Clark Gable même s'il n'existe pas de preuves sérieuses.
Le personnage de C. C. Calhoun, la cheffe monteuse qu'interprète Frances McDormand, n’est pas sans évoquer Leni Riefenstahl, la réalisatrice allemande qui filma les Jeux Olympiques de Berlin 1936 (Les Dieux du stade), qui effectuait elle-même le montage de ses films[27].