Augusta Gillabert

Augusta Gillabert
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LausanneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Augusta Gillabert-Randin, née le à Orbe (originaire de Chavornay) et morte le à Lausanne, est une agricultrice suisse, pionnière dans la valorisation du travail des femmes dans l'agriculture et militante en faveur du suffrage féminin.

Biographie

Augusta Randin naît le à Orbe, dans le canton de Vaud. Sa famille, de confession protestante, est originaire de la commune voisine de Chavornay. Son père, Auguste Randin, est un marchand ; sa mère est née Jenny Fontannaz[1].

Après l'école secondaire, elle suit une formation d'économie ménagère, puis travaille dans le commerce de son père. Elle épouse en 1893, à l'âge de 14 ans, Jules Gillabert, un agriculteur[1],[2].

À la mort de son mari en 1914, elle prend la tête du domaine agricole à Moudon[1]. Opposée à un projet de la Municipalité d'abaisser le prix des œufs[2], elle fonde en 1918 l’Association des productrices de Moudon, première association de ce type en Suisse[1] permettant aux agricultrices de défendre leurs intérêts[2]. Surnommée le Soviet par la presse locale, cette association devient plus tard l'association agricole des femmes vaudoises, puis les Paysannes vaudoises[3]. Elle en est présidente d'honneur en 1930[1],[4].

Tout en élevant seule ses cinq enfants, elle n'a de cesse de militer sur le terrain ou grâce à sa plume pour la formation des filles et des femmes d'agriculteur et pour la reconnaissance du travail des femmes dans l'agriculture et la réduction des marges des intermédiaires[2],[5]. En , le Conseil fédéral la nomme conseillère technique de la délégation suisse à la IIIe Conférence internationale du travail[6]. Elle fonde en 1929 la Société romande pour la vente des œufs et des volailles[3].

Rédactrice régulière dans le Sillon Romand, actuel Terre & Nature[7], où elle a une page mensuelle, elle publie au total plus de 300 articles entre 1918 et l'année de sa mort[3]. Elle participe aussi activement au mouvement féministe suisse en revendiquant l'égalité civique pour les femmes[8]. Elle s'engage par ailleurs contre l'alcoolisme à travers la ligue Suisse des femmes abstinentes. Elle porte ses combats, à la fois traditionnel pour l'agriculture et progressiste avec les droits des femmes, avec une détermination sans faille, mais décède dans la pauvreté le à Lausanne sans avoir vu le droit de vote accordé aux femmes[1],[4],[9].

Hommage posthume

Fin 2022, la Municipalité de Moudon décide de renommer la place du Forum en place Augusta Gillabert-Randin[2].

Références

  1. a b c d e et f Regula Ludi (trad. Laurent Auberson), « Augusta Gillabert-Randin » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a b c d et e Sébastien Galliker, « Féminisation des noms de rues – Deux pionnières moudonnoises auront leur place au centre-ville » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le ), p. 6
  3. a b et c Catherine Cossy, « Paysanne et suffragette: écrits d'une forte tête », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Claudia Wirz, « Augusta Gillabert-Randin: pionnière du sillon patriotique », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  5. « Augusta Gillabert-Randin a donné voix au chapitre aux paysannes », sur Terre & Nature (consulté le )
  6. « En Suisse », Gazette de Lausanne,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  7. Peter Moser, Une paysanne entre ferme, marché et association. Textes d’Augusta Gillabert-Randin (1918-1940), Études et sources de l’histoire rurale 1, Baden, Hier+Jetzt,
  8. Archives cantonales vaudoises, Dossier ATS GILLABERT-RANDIN (Augusta), coupures de presse
  9. Gillabert-Randin, Augusta., Une paysanne entre ferme, marché et associations, Hier+jetzt, (ISBN 3-03919-012-1 et 978-3-03919-012-6, OCLC 718043767, lire en ligne)

Liens externes

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