Il entre en 1878 à l’École nationale supérieure d'Arts et Métiers d'Angers, où il fait de brillantes études qui le mènent à un diplôme d'ingénieur-mécanicien[2]. Il s'installe ensuite à Paris, où il rencontre Julie Roux avec qui il aura un enfant. Par principe libertaire, ils ne se marient pas. Elle reste sa compagne jusqu'à son décès en 1918.
Syndicalisme et politique
Arthur Groussier s'intéresse aux problèmes sociaux et à l'amélioration de la condition ouvrière. De 1890 à 1893, il est secrétaire général de la Fédération nationale des ouvriers métallurgistes, qui deviendra par la suite la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT[2].
Arthur Groussier obtient plusieurs mandats à l'Assemblée nationale : 1893-1898, 1898-1902, 1906-1910, 1910-1914, 1914-1919, 1919-1924. Battu en 1902, il se représente en 1906 au nom de la SFIO. Battu de nouveau en 1924 et 1928, il se retire de la vie politique active[2],[3].
Durant ses mandats, il est artisan de l'évolution sociale et s'implique dans l'élaboration de nombreuses lois de progrès social : conventions collectives, accidents du travail, hygiène et sécurité, organisation syndicale, contrats de travail, conseil des prud'hommes. Sa grande réalisation est la mise en œuvre du Code du travail qu’institue la loi du 28 décembre 1910[4]. Il a été président de la Commission du travail et vice-président de la Chambre en 1917[3].
Arthur Groussier est initié en 1885 à la loge L'Émancipation du Grand Orient de France. Il s'affilie aussi à la loge Bienfaisance et Progrès. En 1907, il est élu au conseil de l'ordre. Il ne quittera pour ainsi dire pas cette instance jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Ayant abandonné la vie politique, il devient en 1925 le président du Conseil de l'ordre du Grand Orient de France. Le 7 août 1940, en tant que Grand Maître du Grand Orient de France, il adresse une lettre au « maréchal Pétain, Chef de l'État français »[6] et reconnaît la nouvelle autorité de Philippe Pétain. Le 13 août 1940, son mandat est interrompu par la promulgation de loi qui interdit les sociétés secrètes du Gouvernement de Vichy. Néanmoins, son mandat est renouvelé en 1944-45. Il a alors 82 ans et devient presque aveugle. Il reste encore très actif au sein de l'obédience[7].
Son œuvre comme maçon a été considérable. C'est lui qui dans l'Entre-deux-guerres plaidera pour un retour aux sources symboliques du Rite français. Le texte établi sous la direction d'Arthur Groussier et adopté en 1938, puis 1955 et marque un début de retour du symbolisme dans le rituel de référence du Grand Orient sous le nom de « Rite français dit Groussier »[8].
Postérité
Le plus grand des temples du Grand Orient de France installés au siège de l'obédience, rue Cadet, à Paris porte son nom. Il sert en particulier aux conférences publiques et aux tenues exceptionnelles.
Une rue du 10e arrondissement de Paris, à proximité de l'hôpital Saint-Louis, porte son nom. Une autre rue à proximité de l'hôpital Jean-Verdier à Bondy porte son nom.
↑Gilles Candar et Edouard Vaillant, Le socialisme républicain, Fondation Jean Jaurès, , p. 36.
↑Marc-Olivier Baruch (dir.) et Borel, Serviteurs de l'État, Paris, La Découverte, (lire en ligne), chap. 9 (« La « République maçonne » ? »), p. 155-165
↑Denis Lefevre, « L'Homme qui n'a jamais menti », La Chaîne d'union, no 38, , p. 23-33.