Andrea Doria, né le à Oneglia et mort le à Gênes, est un condottiere et amiral de Gênes. Il est l'auteur de la réforme politique de la république de Gênes qui restaure la liberté de la cité, un des plus grands généraux et un des meilleurs marins de son siècle.
Lors de l'invasion du royaume de Naples par Charles VIII, Doria resta fidèle à Alphonse tant qu'il y eut espoir de salut, mais il s'attacha quelque temps après à Jean della Rovere, qui tenait pour Charles VIII à Naples, et lutta glorieusement contre Gonzalve de Cordoue.
Ayant ensuite quitté le service de terre pour celui de mer, il arma huit galères à ses frais, attaqua les corsairesMaures et les Turcs qui sillonnaient alors la mer Méditerranée, et les défit partout où il les rencontra, notamment à Pianosa[1] en 1519.
L'Italie est devenue à cette époque le théâtre d'une nouvelle guerre entre la France et l'Autriche. Doria embrassa d'abord le parti de la France[1]. Il fut nommé par François Ier au commandement des galères françaises et battit la flotte de Charles Quint sur les côtes de Provence, en 1524, mais, s'apercevant qu'il était l'objet de la jalousie des ministres français et que François Ier tardait à ratifier les promesses qu'il avait faites en faveur de Gênes, il se tourna vers Charles Quint[1] (1528), en revendiquant la restauration de la liberté de Gênes. Il chassa les Français de cette ville avec l'aide de la flotte impériale.
Il mit un terme aux querelles des factions dans Gênes, et fit adopter une forme du gouvernement oligarchique en instituant l'exclusivité de 28 maisons, les Albergo, sur les charges de gouvernement, faisant de ces rassemblements de familles des divisions politiques de droit public. Doria fit décréter que les doges qui, auparavant, étaient nommés à vie, seraient élus pour deux ans seulement ; quant à lui, il refusa la dignité de doge (mais accepta celle de censeur à vie).
Il continua à servir l'empereur, affrontant plusieurs fois les Turcs dont Khayr ad-Din Barberousse, notamment à la bataille de Préveza, où il a été vaincu. J. J. Norwich, dans son Histoire de la Méditerranée, est beaucoup plus critique, l'accusant de double jeu et de félonie lors d'expéditions conjointes avec les Espagnols et les Vénitiens contre la flotte de la Sublime Porte.
Dans sa patrie, quelques conjurations éclatèrent contre lui (Voir : Gian Luigi Fieschi) qu'il réprima avec sévérité.
Gênes lui érigea une statue avec cette inscription : Au père de la patrie.
Lorenzo Capelloni, Vita del principe Andrea Doria, Venise, 1565.
Adrien Richer, Vie d’André Doria, prince de Melfi, général des armées navales de France sous François Ier, ensuite de celles de l'empereur Charles Quint, Paris, Belin, 1783.
Pierre Gilles Cézembre, « Andrea Doria : Le condottière des mers », La grande histoire des armées, no 18 « Les grands amiraux combats navals légendaires », , p. 40-41