Au début du XIXe siècle la mécanisation et le développement de l'Industrie textile provoque la création d'entreprises de constructions mécaniques pour fournir aux industriels du textile les équipements nécessaires à l'amélioration de leur production[2]. André Koechlin, industriel et homme d'affaires mulhousien qui a de l'expérience dans la production textile et des moyens financiers importants, semble avoir estimé qu'il y avait encore une place à prendre sur ce marché à condition d'être rapidement performant. Il commence à préparer son affaire, sans doute, vers 1825[3], année où il achète un terrain de neuf hectares, contigu au canal du Rhône au Rhin à proximité de la « porte du Miroir » à Mulhouse[4].
Koechlin va ensuite aller en Angleterre, qui est alors en pointe dans les technologies d'avant-garde, chercher les compétences techniques qui lui manquent. Par l'intermédiaire d'un agent commercial, il contacte Richard Roberts qui vient, en 1822, de déposer un brevet pour un métier à tisser mécanique et dépose en le premier brevet de la self-acting-mule (renvideur automatique). Les négociations aboutissent par la signature d'un contrat le [3]. Cet accord prévoit, « en participation » avec la société Sharp, Roberts and Company de Manchester, dont Roberts est un associé, la construction d'une usine de constructions mécaniques, clé en main, sur le terrain acheté à Mulhouse. Koechlin finance notamment tout ce qui concerne la construction et les Anglais apportent leur savoir-faire, les plans, les machines et une assistance avec l'envoi en France de techniciens et d'ouvriers. L'accord financier entre Koechlin et la société anglaise n'est pas connu[4].
L'usine est mise en marche en , ce qui permet d'effectuer les premières livraisons dès la fin de cette même année. Au début de l'année 1829, la société réussit à fabriquer et à livrer, pour un chiffre d'affaires de 213 000 francs, l'ensemble du matériel nécessaire, hormis les machines à vapeur, à l'entreprise Boucart père & fils qui vient de se construire une usine textile à proximité[3].
Nicolas Stoskopf, André Koechlin & Cie, SACM, Wärtsilä, histoire de la Fonderie (D’Giesserei) à Mulhouse (1826-2007) : Extrait de l’ouvrage, paru en 2007 sous le titre SACM, quelle belle histoire !, HAL archives ouvertes, , 73 p. (lire en ligne), chap. I (« André Koechlin & Cie (1826-1872), une société, un patron, une usine… »), p. 2-33.