Saint André Bobola, né le à Strachocina (Pologne) et mort (assassiné) le à Janow Polesski (Belarus), était un prêtrejésuite polonais. Travaillant au rapprochement entre orthodoxes et catholiques, il fut torturé et assassiné en haine de la foi catholique. Il est un des saints patrons de la Pologne[1].
Né dans une famille distinguée de petite noblesse, André Bobola, fit ses études jusqu'en 1611 au collège jésuite de Braniewo et entra ensuite au noviciat des Jésuites, à Wilno, aujourd'hui Vilnius. Deux ans plus tard, le il prononça ses premiers vœux religieux (pauvreté, chasteté, obéissance)[1].
Toujours à Vilnius, il étudie la philosophie pendant trois ans. Il effectue alors deux ans d'expérience apostolique et pédagogique (Régence) au collège de Braniewo où il enseigne la grammaire, puis à celui de Polotsk, avant d'entamer des études de théologie (1618-1622). En mai 1621 il est diplômé mais abandonne son projet de thèse[1].
À la fin de l'été 1622, André Bobola commence son Troisième An, dernière année de formation jésuite. Il le fait sous la direction de Philippe Frisius, docteur en théologie. Il est finalement appelé à la profession solennelle. Le , la célébration a lieu, dans l'église Saint-Casimir à Vilnius.
En 1630 André devient supérieur de la maison de Bobrujsk puis commença une carrière de prédicateur itinérant qui le conduira à se rendre à Bobrouïsk, Rock, Varsovie, puis Plock, Lomza, Pinsk, Wilno, avant de retourner à Pinsk en 1652 où il finira sa vie[1].
Son martyre
Au XVIIe siècle, sur la partie orientale de la Pologne, se croisaient les influences à la fois de Rome et de Moscou. Les chrétiens orthodoxes étaient divisés, certains souhaitaient un rapprochement avec Rome, d'autres le refusaient. Les Cosaques, avec à leur tête Bogdan Chmielnicki, entreprirent de mener une sorte de croisade contre les catholiques. Leur but était certainement plus politique que religieux. Il entra en guerre contre la Pologne, les motivations politiques, sociales et enfin religieuses se mêlant pour susciter encore plus de violence.
Des monastères et des églises sont détruits, les terres de Dniepr sont dévastées, il y a des milliers de morts. André Bobola est considéré comme un prédicateur catholique très influent. Les Cosaques réussissent à le faire prisonnier, dans les environs de Janow Podlaski.
Là, André est attaché, dénudé, battu, frappé, écartelé par des chevaux, piqué avec des lances pour qu'il reste conscient, son corps martyrisé est traîné dans toute la ville. Enfin mort, sa dépouille est enterrée dans le sous-sol de l'église des jésuites, à Pinsk, et oubliée. C'était le [1].
Le partage de la Pologne a retardé le procès de béatification d'André. En 1853 toutefois, il était regardé comme celui qui avait prédit l'indépendance du pays. Après la Première Guerre mondiale, la vénération pour André Bobola prit de l'importance[3].
Enfin, le , elles sont ramenées à Varsovie. Déjà, André Bobola était considéré comme le saint patron de la Pologne, mais il fallut attendre le pour que ce titre lui soit attribué officiellement[3].
À cette occasion, les évêques polonais écrivirent : « La vie de Saint André Bobola, qui se termina par un martyre, fut comme un grain tombé dans la terre dans la période difficile de la Pologne, pour donner après des siècles, du fruit dans la renaissance de la Pologne, d'abord après la Première Guerre mondiale, et ensuite après la chute du communisme. Saint André est patron d'évangélisation dans les temps de difficultés. La liberté politique et sociale aujourd'hui retrouvée est pour nous toujours un défi qui exige un renouveau religieux et moral. Nous avons besoin d'un esprit de renaissance aussi bien en face des divisions qui se sont montrées après la chute du communisme, que dans la perspective de la nouvelle évangélisation de l'Europe qui s'unit.»
En 1994, à l’occasion du premier congrès (de l’ère post-communiste) des organisations et mouvements catholiques du pays, les services postaux de Pologne émettent un timbre à l’effigie d'André Bobola.
↑ a et b(pl) « Nasza Parafia liczy 60 lat! » [« Notre paroisse fête ses 60 ans ! »], Sanktuarium św. Andrzeja Boboli, Varsovie, nos 276-277, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ) : « Na zebraniu plenarnym Episkopatu Polski w 2007 roku został zatwierdzony Statut Sanktuarium św. Andrzeja Boboli. W 2011 roku Konferencja Episkopatu Polski zatwierdziła ten Statut na czas nieokreślony. Zgodnie z nim nasze Sanktuarium ma charakter sanktuarium narodowego i szerzy kult. » (« Lors de la réunion plénière de l’épiscopat polonais en 2007, le statut du sanctuaire Saint-André-Bobola a été approuvé. En 2011, la Conférence épiscopale polonaise a approuvé ce statut pour une durée indéterminée. Selon lui, notre Sanctuaire a le caractère d’un sanctuaire national et propage le culte. »)
↑(pl) « Warszawski kościół św. Andrzeja Boboli sanktuarium narodowym » [« L’église Saint-André-Bobola de Varsovie est un sanctuaire national »], sur piotrskarga.pl, (consulté le ) : « Warszawski kościół pw. św. Andrzeja Boboli został 16 maja oficjalnie ogłoszony narodowym sanktuarium. » (« L’église Saint-André-Bobola de Varsovie a été officiellement déclarée sanctuaire national le . »)