Alva Erskine Belmont ou Alva Vanderbilt, née Alva Erskine Smith le et morte le , est une multimillionnaire américaine et l'une des figures de proue du mouvement de défense de droit de vote des femmes.
Pendant la période dite de l'Âge d'or (Gilded Age), Alva Belmont fait construire des propriétés fastueuses et organise un événement mondain spectaculaire pour faire entrer la famille Vanderbilt parmi la haute société.
À la mort de son second mari, elle engage ses fonds, son énergie et son influence pour le droit de vote des femmes. Elle participe, dirige ou anime des associations ; elle préside le National Woman's Party (NWP) et finance son siège social à New York.
En 1857, la famille Smith va s'installer à Madison Square (New York), puis voyage en Europe après la Guerre de Sécession[1]. Alva Belmont, sa mère et ses sœurs s'installent à Paris. Ils reviennent à New York pour les débuts dans le monde d'Alva Belmont[2].
La Haute société de l'Âge d'or
Pendant la période dite de l'Âge d'or (Gilded Age), la famille Vanderbilt est mal vue des Astor et des MacAllister[1], qui sont à la tête de la société mondaine new-yorkaise[3]. Afin d'être acceptée parmi les « 400 familles » Alva Vanderbilt organise une somptueuse soirée costumée le 26 mars 1883 à laquelle sont conviées 1 200 personnes et qui aura coûté l'équivalent de 6 millions de dollars de 2021. Ceci marque un tournant dans cette haute société, où la fortune prime désormais sur le nom de famille[4].
À la mort de son mari Olivier Belmont en 1908[6], elle s'engage pour le droit de vote des femmes[3].
En 1909, elle assiste à une conférence d'Ida Husted Harper qui marque le début de son engagement. Elle soutient la grève des ouvrières de la confection à New York à laquelle participent environ 20 000 grévistes (1909-1910)[5]. Elle paye la caution des piquets de grève qui ont été arrêtés et un rassemblement à l'hippodrome de la ville[7] avec Anna Howard Shaw, présidente de la NAWSA[2]. En 1909, elle rejoint l'organisation et participe à la conférence de l'Alliance internationale pour le suffrage des femmes à Londres comme déléguée de New York[2]. Elle s'inspire du militantisme radical d'Emmeline Pankhurst[8] et, à son retour à New York, elle finance l'installation des bureaux de la NAWSA sur Fifth Avenue[5] et fonde le National Press Bureau de l'organisation dirigé par Ida Husted Harper[8].
En 1911, elle déclare au magazine World Today : « Les hommes et les femmes sont égaux seulement quand leurs opportunités de faire le bien sont égales »[2]. Elle publie des articles sur le suffrage dans Harper's Bazaar, Collier's, Forum, North American Review, Ladie's Home Journal[5].
Alva Belmont prononce aussi cette phrase : « Pray to God, She will Help You. » (« Priez Dieu, Elle vous aidera. »)[9].
Elle fonde également la Political Equity League, qu'elle préside[5]. Elle soutient le Congressional Union for Women Suffrage (CU), organisé par Alice Paul et Crystal Eastman, lorsque l'organisation se sépare de la NAWSA en 1913. La Political Equity League d'Alva Belmont rejoint alors la CU.
En 1915, elle aide le Woman's Party of Voters à s'implanter dans douze États. En mars 1917, cette association fusionne avec le CU pour former le National Woman's Party (NWP). Alva Belmont en est la présidente jusqu'à la fin de sa vie[1],[10].
En 1916, elle écrit avec Elsa Maxwell une opérette sur le suffrage, Melinda and Her Sisters[9].
Elle achète un immeuble à proximité du Capitole à Washington et en fait don à la NWP pour son siège social. Sewall-Belmont House and Museum abrite toujours l'association et est ouvert au public[10].
Son fils William Kissam Vanderbilt II fait baptiser Alva le yacht de 80 m qu'il fait construire, en son honneur. Transformé en canonnière, il est coulé en 1943.
Dans les années 1920, Alva Belmont réside la plupart du temps en France[12]. En 1932, elle souffre d'une maladie pulmonaire qui la laisse à moitié paralysée. Elle meurt à Paris et elle est enterrée aux côtés de son mari Oliver Belmont au Woodlawn Cemetery, à New York[13]. Des personnalités engagées pour les droits civiques assistent à ses funérailles[10].
La correspondance d'Alva Belmont est éditée par Adam Matthew Digital, Marlborough, Wiltshire.
[Rector 1992] (en) Margaret Hayden Rector, Alva, that Vanderbilt-Belmont woman : her story as she might have told it, Wickford, R.I., Dutch Island Press, (OCLC1024176503).
[Viens 1999] (en-US) Katheryn P. Viens, « Belmont, Alva Erskine Smith Vanderbilt », dans John Arthur Garraty et Mark C. Carnes, American national biography, New York, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 532-533.
[Stuart 2005] (en-US) Amanda Mackenzie Stuart, Consuelo and Alva : love, power and suffrage in the gilded age, London, HarperCollins, , 579 p. (ISBN9780007127306, lire en ligne)
(en-US) Sylvia D. Hoffert, Alva Vanderbilt Belmont : unlikely champion of women's rights, Bloomington, Indiana University Press, , 272 p. (ISBN9780253356611)
[Wayne et Banner 2015] (en-US) Tiffany K. Wayne et Lois W. Banner, Women's rights in the United States : a comprehensive encyclopedia of issues, events, and people, vol. 2, Santa Barbara, California, ABC-CLIO, LLC, (ISBN9781610692151, lire en ligne), p. 24-25.
(en-US) Tiffany K. Wayne (dir.), Women's suffrage : the complete guide to the 19th amendment, Santa Barbara, California, ABC-CLIO, , 347 p. (ISBN9781440871993)