Docteur en droit, il se forme à Paris, jusqu'à la licence, puis à Bonn, jusqu'au doctorat. Il passe également par les universités de Berlin et de Munich.
Nommé par Léon Gambetta, comme ambassadeur à Berlin, à la suite du comte de Saint-Vallier, en 1881, il y obtient une grande position et dirige virtuellement les débats lors de la Conférence de Berlin (1884-1885), au grand avantage des intérêts de la France dans les diverses parties du monde, et particulièrement en Afrique. La réputation qu'il se fait lors de ces négociation conduit le roi des Belges et le roi du Portugal à recourir à sa médiation au sujet de litiges relatifs à leurs possessions d'Afrique qui avait fait surgir entre elles la fondation de l'État libre du Congo.
À sa demande, il est mis en disponibilité en septembre 1886, avant de refuser le portefeuille de ministre des Affaires étrangères en 1887 et en 1888. Le 10 janvier 1892, il est élu sénateur de Seine-et-Oise, en remplacement d'Hippolyte Maze.
Il est désigné pour présider le tribunal arbitral chargé de régler le différend entre l'Angleterre et les États-Unis au sujet des pêcheries de phoques de la mer de Behring en 1893. L'année suivante, il préside le Congrès olympique de 1894 à la Sorbonne qui rétablit les Jeux olympiques. Au mois d'octobre de cette même année, à la suite du bombardement de Bangkok par l'amiral Humann, il est nommé à l'ambassade de Londres. Durant son ambassade, il est confronté à la crise de Fachoda.
Il obtient sa mise disponibilité en 1898, afin de pouvoir se consacrer à son mandat à la Chambre haute. Réélu sénateur en 1900 et 1909, il y siège jusqu'à sa mort. Membre de plusieurs commissions spéciales, il intervient à plusieurs occasions à la tribune et est chargé de rapporter plusieurs projets de loi concernant : l'approbation de l'arrangement conclu à Berlin pour la délimitation des colonies du Congo français et du Cameroun et des sphères d'influence française et allemande dans la région du Tchad (1894), l'organisation de l'armée coloniale (1900), la modification de la loi du 17 décembre 1892 relative à l'augmentation du nombre des décorations accordées aux armées de terre et de mer (1902), les conditions d'application de l'article 12 de la Convention franco-siamoise du 13 février 1904 (1906), la réquisition des établissements industriels et des marchandises déposées dans les entrepôts de douane et dans les magasins généraux, ou en cours de transport par voie ferrée (1910).
↑La famille Chodron a été autorisée par décret du 7 août 1852 à s'appeler Chodron-Courcel transformé par la suite en Chodron de Courcel Bulletin des lois décret 4407 du 7 août 1852.
« Alphonse Chodron de Courcel », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]