Aloïs Riegl, né le à Linz et mort le à Vienne, est un historien de l'artautrichien, auteur notamment de Der moderne Denkmalkultus, sein Wesen, seine Entstehung, traduit en français sous le titre Le Culte moderne des monuments, son essence et sa genèse.
1886 - 1897 : conservateur au musée de Vienne.
1897 : professeur à l'université de Vienne.
1903 : publication du Culte moderne des monuments, alors qu'Aloïs Riegl présidait une commission sur les monuments historiques.
Le Culte moderne des monuments
En 1902, il accepte une mission de la commission centrale des monuments historiques autrichiennes sur la protection des monuments historiques. Le rapport qu'il remet est constitué de trois parties :
la première partie est une étude épistémologique sur le monument historique. Cette partie a été publiée en 1903 à part sous le titre Der moderne Denkmalkultus, sein Wesen, seine Entstehung et traduit en français sous le titre Le Culte moderne des monuments ;
la deuxième est législative, c'est l'équivalent de la loi française du sur les monuments historiques, étayé sur la première partie ;
la troisième est technique, elle traite des mesures à prendre.
Ouvrage fondamental en histoire de l'art, mais aussi et surtout en restauration, Le Culte moderne des monuments propose une grille de valeurs et de sous-valeurs permettant d'analyser les monuments. Cette grille est basée sur la notion, nouvelle, de Kunstwollen, « vouloir artistique » ou « intention artistique (de l'artiste) » rattachable au « style »[1] (plutôt que volonté d'art ou volonté artistique[2],[3]).
Aloïs Riegl pose également une distinction importante sur laquelle s'appuient encore aujourd'hui les auteurs qui pensent le patrimoine (Françoise Choay, Jean Davallon...) : il s'agit de la distinction entre « monument » et « monument historique », le premier incarnant l'histoire a priori, le second a posteriori par la lecture qu'on en a[4].
Aloïs Riegl et Ernst Heinrich Zimmermann, L'Industrie d'art de l'époque romaine tardive [« Die spätrömische Kunstindustrie nach den Funden in Österreich-Ungarn dargestellt »], (1re éd. 1901 et 1923)
Aloïs Riegl (trad. de l'allemand par Aurélie Duthoo et Étienne Jollet, préf. Étienne Jollet), Le Portrait de groupe hollandais [« Das Holländische Gruppenportrait »], Paris, Hazan, (1re éd. 1902), 539 p. (ISBN978-2-85025-986-9 et 2-85025-986-1, OCLC269436860, BNF41377124)
Alois Riegl et Jacques Boulet. 1984. Le Culte moderne des monuments. Sa nature, son origine. Paris-Villemin : École d'Architecture (In Extenso, 3). (ISBN2-905222-02-6).
Alois Riegl, Le culte moderne des monuments. Son essence et sa genèse [Alois Riegl. Trad. de l'allemand par Daniel Wieczorek. Avant-propos de Françoise Choay]. Paris : Éditions du Seuil 1984 (Espacements). (ISBN2-02-006821-4).
Alois Riegl, L'industrie d'art romaine tardive (trad. Marielène Weber, Sophie Yersin Legrand, préf. Christopher Wood, postf. Emmanuel Alloa), Paris, Macula, coll. "La littérature artistique", 2014, 476p. (ISBN978-2-86589-075-0)
Zerner, Henri, « L'histoire de l'art d'Aloïs Riegl : un formalisme tactique » in Écrire l'histoire de l'art. Figures d'une discipline, Paris, Gallimard, 1997.
Gabi Dolff-Bonekämper : Gegenwartswerte. Für eine Erneuerung von Alois Riegls Denkmalwerttheorie. Dans : Hans-Rudolf Meier und Ingrid Scheurmann (eds.) DENKmalWERTE. Beiträge zur Theorie und Aktualität der Denkmalpflege. Georg Mörsch zum 70. Geburtstag. Deutscher Kunstverlag, Berlin, München 2010, (ISBN978-3-422-06903-9), p. 27-40.
Céline Trautmann-Waller : Alois Riegl (1858-1905). Dans : Michel Espagne et Bénédicte Savoy (eds.) Dictionnaire des historiens d'art allemands. CNRS Éditions, Paris 2010, (ISBN978-2-271-06714-2), S. 217-228; 405.
Parutions françaises récentes
Grammaire historique des arts plastiques - volonté artistique et vision du monde, Hazan, 2015 (ISBN9782754108218)
Le Culte moderne des monuments (trad. Matthieu Dumont, Arthur Lochmman), Paris, Allia, (1re éd. 2016), 112 p. (ISBN979-10-304-1648-0, lire en ligne)
Notes et références
↑Jean Lacoste, Qu'est-ce que le beau?, Bordas, 2003, p.60.
↑voir la note du traducteur dans : Otto Pächt, Questions de méthode en histoire de l’art, Paris : Macula, 1977, p. 73.
↑Et voir aussi : Erwin Panofsky, « Le concept de Kunstwollen », La perspective comme forme symbolique, Paris : Minuit, 1975, pp.197-221.
↑Jean Davallon écrit à ce propos que le premier est une notion universelle, le second une construction occidentale.