Alexandre Men est né en 1935 d'un père ingénieur, juif non croyant. Sa mère, juive également, se convertit au christianisme et est baptisée dans l'Église orthodoxe en même temps que son fils, quelques mois après la naissance de celui-ci. Après avoir terminé ses études secondaires à Moscou en 1953, il entre à l'Institut de la fourrure, qui de Moscou est transféré à Irkoutsk. Renvoyé de l'institut en fin de dernière année parce qu'il est croyant, il est ordonné diacre puis prêtre dans la tradition orthodoxe.
Bien avant d’accéder à la renommée nationale, Alexandre Men apparaît dans Aimer, un film réalisé par Mikhaïl Kalik et Inna Toumanian en 1968.
Alexandre Men est le premier prêtre autorisé à enseigner la religion dans un lycée de l'Union soviétique. Il compose dans la clandestinité des manuels de catéchèse pour un monde déchristianisé.
Le , il est tué à coups de hache[3] par des inconnus alors qu'il se rend à son église[4],[5].
Œuvre
Alexandre Men commence dans les années 1960 à rédiger une histoire des religions en plusieurs volumes. Puis il dirige la réalisation d'une encyclopédie biblique et écrit divers livres de vulgarisation sur l’Écriture sainte, ainsi que des textes sur l’Église et la liturgie orthodoxes. Enfin il compose une biographie de Jésus, Jésus, le Maître de Nazareth, qui ramène à la foi chrétienne des milliers de Soviétiques. Avec plus de quatre millions d'exemplaires vendus en Union soviétique jusqu'en 1999, ce livre fut le premier ouvrage d'évangélisation à grand tirage.
Il tente également de réconcilier la foi chrétienne et les sciences naturelles[2].
À l'aube de la perestroïka, il est le premier prêtre orthodoxe à franchir le seuil d'un lycée d'État pour y donner des cours de religion. En dialogue avec le monde laïc et athée, il est invité de plus en plus souvent par l'Union des cinéastes, des artistes, des écrivains, etc., à participer à des conférences et des débats ou simplement à « parler de Dieu ». Au cours des dernières années de sa vie, il intervient plusieurs fois par semaine dans des cinémas, des écoles, des universités, à Moscou et dans tout le pays, et même à la télévision d'État.
De 1970 à sa mort, il dessert la paroisse de Novaya Dérévnia, près de Serguiev Possad, dans l'oblast de Moscou. Son travail pastoral, qualifié par le patriarche Cyrille de Moscou de « véritable exploit spirituel, plein de courage », le mène à un apostolat grandissant qui inquiète le KGB, ce qui l'oblige à travailler dans une semi-clandestinité. Pour rendre accessible le message chrétien, Alexandre Men brave les autorités. Se sentant menacé, il continue pourtant jusqu'au bout.
Christ est ressuscité !, éd. Le Livre ouvert, coll. « Paroles de vie », , 61 p. (ISBN978-2-907429-21-4)
Jésus, le Maître de Nazareth, éd. Nouvelle Cité, coll. « Spiritualité », , 396 p. (ISBN978-2-85313-600-6)
Dire le Christ en temps de persécution : catéchèses familiales (URSS : 1985-1990), éd. Lessius, coll. « Au singulier », , 208 p. (ISBN978-2-87299-297-3)
Les Sources de la religion, Desclée, coll. « Divers Doctrine », , 274 p. (ISBN978-2-7189-0557-0)
Manuel pratique de prières, Cerf, coll. « Épiphanie », , 147 p. (ISBN978-2-204-06025-7)
À la recherche de la voie, de la vérité et de la vie (7 volumes), inédit en France.
Au fil de l'Apocalypse, Cerf, coll. « Spiritualité », , 213 p. (ISBN978-2-204-07346-2)
Le christianisme ne fait que commencer, Cerf, coll. « Spiritualité », , 284 p. (ISBN978-2-204-07666-1)
Yves Hamant, Vie d'Alexandre Men, Nouvelle Cité, coll. « Historiques », , 222 p. (ISBN978-2-85313-376-0)
Bénédicte Jeancourt-Galignani et Benoît Marchon, Dom Helder Camara, Alexandre Men, Père Jacques, Kim Phuc, en BD, Bayard Jeunesse, coll. « Filotéo BD », , 42 p. (ISBN978-2-7470-3226-1)
Alexandre Men, prêtre orthodoxe écrivain : actes du colloque, Nouvelle Cité, coll. « Racines », (ISBN978-2-85313-394-4)