Durant sa brève carrière, il expose à six salons triennaux belges et à une exposition à Amsterdam des œuvres marquées par la richesse de la lumière.
Biographie
Famille
Alexandre Louis (Alexander Ludovicus) Lion, né à Anvers section 4, no 869, le , est le fils de Joachim Louis Lion (1784), employé aux droits intérieurs et accises (1823), puis fabricant de lainages (1834), natif d'Arendonk, et d'Anne Catherine Van Vaerenbergh (1802-1883), native d'Anvers, où ils se sont mariés le . Son frère Alois Stanislas (1834-1857) est également artiste peintre[1].
Durant sa courte carrière, il participe à six salons triennaux belges de 1842 à 1851. Son premier envoi est une scène de genre intitulée Le Vieux cordonnier amoureux au Salon de Bruxelles de 1842. En 1848, il quitte Anvers avec son frère afin de s'installer à Bruxelles[2].
Alexandre Louis Lion meurt, célibataire, après une longue et pénible maladie, à l'âge de 29 ans, rue de Malines, no 11, dans sa demeure à Bruxelles, le . Cinq jours plus tard, un service funèbre est célébré dans l'église de église Notre-Dame du Finistère, en présence de l'élite des peintres belges, avant son inhumation à Saint-Josse-ten-Noode[4],[5].
Œuvre
Réception critique
Selon Max Rooses, la carrière d'Alexandre Louis Lion s'avérait très prometteuse. Sa famille conserve deux œuvres de l'artiste. Vieille femme dans un intérieur, l'une de ses premières toiles, réalisée en 1843, et Conférence entre les comtes d'Egmont et de Hornes dans une salle de l'hôtel de ville d'Audenarde, datée de 1851 et que le peintre avait fait graver et publier sous le titre de Le Droit et la force, scène du XVIe siècle dans la ville d'Audenarde. Ces deux tableaux sont remarquables. Le premier d'un ton plus doré, d'une lumière plus chaude et plus franche. Le second est dans un jour plus tempéré et d'une grande finesse de tons et d'harmonie. Alexandre Lion se préoccupe de la lumière qu'il parvient à nuancer à l'infini. Dans le coloris, il recherche surtout les tons mitigés et rares, séduisant l'œil par leur délicatesse et leur distinction. Comme facture, il se rapproche de la seconde manière de Leys, dont il n'a pas les tons flamboyants, mais ses rares tableaux en rappellent la gamme assourdie, les œuvres harmonieuses de couleur et saturées de lumière. Outre la gravure citée plus haut, on connaît de Lion deux eaux-fortes[2].
En publiant, en 1852, sa nécrologie, le Journal de la Belgique souligne le talent de ce jeune peintre plein de cœur et de dévouement dont il avait fait preuve aux derniers salons d'Anvers et de Bruxelles et qui lui avait assuré un rang distingué parmi les peintres de genre. Sa dernière œuvre, Une gilde au Franc de Bruges a été acquise l'an dernier, avant l'ouverture même de l'exposition par la commission directrice comme une des productions les plus franches et les plus originales de l'école d'Anvers. Les amis du peintre ont eu l'idée de faire graver ce tableau à l'eau-forte, au profit d'une souscription spontanément ouverte par eux, chez M. Vanderkoolk, aux galeries Saint-Hubert, à l'effet de couvrir les frais de la longue et pénible maladie qui a enlevé l'artiste au début de sa carrière, et d'aider sa famille, dont il était le soutien, à supporter les frais des funérailles[5].
Lors de la vente publique organisée par la galerie Saint-Luc à Bruxelles du 25 au , les dix-huit œuvres suivantes d'Alexandre Louis Lion figurent dans le catalogue[13] :
Conférence entre les comtes d'Egmont et de Hornes dans une salle de l'hôtel de ville d'Audenarde, trois personnages ; à gauche portrait en pied de Charles-Quint, format 68 × 54 cm.
Le Jour des servantes au Dam à Anvers ; épisode de carnaval avec char burlesque, format 40 × 53 cm.
Cour d'habitation rustique, étude, format 32 × 46 cm.
Une noce sortant de l'église Saint-Paul ; le garde-champêtre est au bas des degrés, format 32 × 42 cm
Intérieur d'habitation, étude, format 28 × 35 cm.
Intérieur d'habitation rustique, étude, format 32 × 39 cm.
La Gardienne d'un manoir surprenant une conversation amoureuse par une fenêtre ouverte, format 46 × 37 cm.
Intérieur d'une maison, étude, format 31 × 44 cm.
Une enfilade d'appartements, format 18 × 15 cm.
Intérieur d'habitation rustique, format 24 × 30 cm.
Chaumière au bord d'une route sablonneuse, format 28 × 39 cm.
Les Faneuses ramenant la dernière charretée de foin, format 16 × 22 cm.
Intérieur de ferme, format 36 × 29 cm.
Château de Gallifort : paysans et étang aux cygnes, format 29 × 39 cm.
Étude de la conférence des comtes d'Egmont et de Hornes, format 22 × 19 cm.
Paysage aux environs de Ganshoren ; dans le lointain les tours de Sainte-Gudule et le beffroi de Bruxelles, sur le devant deux moulins à vent, étude, format 29 × 36 cm.
Intérieur d'une chambre à coucher dans une ferme, étude, format 24 × 35 cm.
↑ a et bRédaction, « Nécrologie », Journal de la Belgique, no 69, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1842, Bruxelles, Demortier frères, , 107 p. (lire en ligne), p. 59.
↑Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1845, Bruxelles, Demortier frères, , 136 p. (lire en ligne), p. 81.
↑Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 85 p. (lire en ligne), p. 85.
↑Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1848, Bruxelles, J-B-J De Mortier, , 120 p. (lire en ligne), p. 65.
↑Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 103 p. (lire en ligne), p. 70.
↑Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts de 1851, catalogue explicatif, Bruxelles, G. Stapleaux, , 145 p. (lire en ligne), p. 90.
↑(nl) Catalogue, Teentoonstelling van schilder en beeldhoutkunst, Amsterdam, , 32 p. (lire en ligne), p. 14.
↑Galerie Saint-Luc, Catalogue d'une belle et nombreuse collection de tableaux modernes et anciens, aquarelles, objets d'art de diverses provenances, Bruxelles, Imprimerie Huysmans, , 47 p. (lire en ligne), p. 18-20.