Albert-Henri-Alphonse Sartiaux (1845-1921), polytechnicien et ingénieur des ponts et chaussées, il devient directeur de l'exploitation de la compagnie des chemins de fer du Nord. Il est reconnu[1] comme une personnalité des chemins de fer de son époque. On lui doit notamment la mise en pratique de l'utilisation de l'électricité, et des propositions pour réactiver le projet de tunnel sous la Manche.
Biographie
Albert Sartiaux est né le 23 juillet1845 au Cateau-Cambrésis dans le département du Nord. Élève à l'École polytechnique, il est premier de sa promotion. Il entre ensuite à l'école des Ponts et Chaussées avant de devenir ingénieur en chef et commencer sa carrière à la compagnie des chemins de fer du Nord.
Devenu directeur d'exploitation de la compagnie il développera notamment un programme d'application de l'électricité[2], concernant la signalétique, les appareils de voie et les locomotives.
En 1906, associé à un Anglais, Sir Francis Fox, et conseillé par le géologue Ludovic Breton, il propose un nouveau projet pour le tunnel sous la Manche[3]. Ils reprennent la solution antérieure, présentée comme pertinente, du double tunnel avec des galeries transversales[4], mais ils innovent en proposant l'utilisation de l'électricité comme énergie pour le matériel roulant moteur en remplacement de la vapeur. Afin de convaincre l'Angleterre, ils imaginent, côté français, un accès au tunnel par l'intermédiaire d'un viaduc pouvant être facilement détruit de la mer en cas de conflit et de menace d'invasion. Mais dès 1907 l'opposition au tunnel reprend de la virulence repoussant à plus tard sa réalisation.
« Le tunnel sous la Manche », dans Revue Politique et Parlementaire, , (article de 68 p.)
Le Tunnel sous-marin entre la France et l'Angleterre, conférence faite à la Société industrielle du Nord de la France dans sa séance solennelle du , impr. de L. Danel, 1907, 59 p.
Quelques réflexions sur l'emploi de l'énergie électrique pour la mise en action des engins mécaniques dans les gares, les dépôts, les ateliers, etc, H. Dunod et E. Pinat, 1912, 13 p.
« Le tunnel sous-marin entre la France et l'Angleterre », dans la Revue des deux Mondes, , p. 54
« Le tunnel sous la Manche pendant la guerre, après la guerre », dans la Revue des deux Mondes, , p. 365
L'électrification de Paris, avec au verso le portrait d'Albert Sartiaux[8], par Alexandre Charpentier, 1908, plaquette en bronze 11,1x11,1 cm (collection privée).
Notice nécrologique, mémoire de la Société Historique de Pontoise, tome XXXVIII, 1924 (disponible sur papier[9])
Notes et références
↑Société d'économie politique of Paris, Société de statistique de Paris, Journal des économistes, Guillaumin et C. Libraires, 1921. p. 224-225 biographie nécrologique : « M. Albert Sartiaux était considéré comme un des hommes les plus éminents dans la grande industrie des chemins de fer. »extrait en ligne (consulté le 14 mai 2010).
↑Pierre Dauzet, Le siècle des chemins de fer en France, 1821-1938, Pierre Dauzet, 1948. p. 235 Albert Sartiaux extrait en ligne (consulté le 14 mai 2010).
↑Jean-Pierre Navailles, Le tunnel sous la Manche: deux siècles pour sauter le pas, 1802-1987, éditions Champ Vallon, 1987 (ISBN978-2-903528-98-0). p. 158 : 2 - avant et pendant la grande guerre partisans et adversaires du tunnel ne désarment pas extrait en ligne (consulté le 14 mai 2010).
↑Site bâtisseurs de tunnel, « En 1906, l’ingénieur de la Compagnie du Chemin de Fer du Nord, Albert Sartiaux, propose un tunnel ferroviaire comportant deux galeries indépendantes. », avec schéma lire en ligne (consulté le 14 mai 2010).
↑Ministère des Travaux Publics, Ingénieurs des Ponts-et-Chaussées (1748-1932), Archives nationales, Inventaire-index par Marthe Felletin complété par Martine Illaire conservateur en chef du patrimoine à la section du XIXe siècle en 1993 et mis en forme par Danis Habib en 2008, Paris 1993, 2008. p. 133, ref F/14/11612 (document pdf).
↑Site arches et culture, les Grand'Croix de la Légion d'honneur de 1805 à nos jours lire en ligne (consulté le 14 mai 2010).
↑(en) Site National Gallery of Art, Press images for Alexandre-Louis-Marie Charpentier : File Name: 250-038 lire et voir en ligne (consulté le 14 mai 2010)., citation ou lien
↑Sommaires des Mémoires de la Société Historique de Pontoise depuis 1877 lire en ligne (consulté le 14 mai 2010).
Bibliographie
Aurélien Prévot, Des innovations électriques dans les chemins de fer à Albert Sartiaux : itinéraire d’une recherche, Revue d’histoire des chemins de fer no 39, 2008/2.