Kluyver est le fils d'un professeur de mathématiques, Kluijver Jan Cornelis, et de Marie Honigh. Sa sœur, Albertina Clasina Kluijver, est la première femme déléguée des Pays-Bas à la Société des Nations. Le , 1916, il épouse Helena Johanna Lutsenburg Maas, avec qui il a trois filles et deux fils.
Il obtient son doctorat en génie chimique à l'âge en 1914. De 1916 à 1919, il est consultant dans l'industrie à Java, alors colonie néerlandaise. Il réalise ensuite une étude sur la production de fibres de noix de coco en Malaisie et à Ceylan et dirige un laboratoire à Bandung.
En 1926, Albert Kluyver et Hendrick Jean Louis Donker publient l'article Die Einheit in der Biochemie (L'Unité en Biochimie)[5], qui promeut la vision que la biologie de tous les organismes est identique au niveau biochimique. Kluyver illustre cette idée par l'aphorisme : « De l'éléphant à la bactérie butyrique - tout est identique »[6]. Cet article, ainsi que les autres travaux de Kluyver, supportent l'idée d'une unité biochimique des êtres vivants ainsi que la possibilité de créer une discipline de « biochimie comparée », semblable à « l'anatomie comparée ». Ce concept a permis l'établissement d'une base théorique pour l'étude des processus biochimique chez les bactéries, et, par extension, chez les autres organismes[7]. Il le démontre notamment en montrant la similitude des processus impliqués dans la photosynthèse chez les cyanobactéries, les algues et les plantes terrestres.
L'étudiant le plus célèbre de Kluyver, Cornelis B. Van Niel note qu'au milieu du XXe siècle, le travail de Kluyver sur l'unité biochimique n'était plus cité, En revanche, il est suffisamment influent pour qu'en 1954 François Jacob et Jacques Monod le paraphrasent sans le mentionner sous la forme « Tout ce qui est vrai pour Escherichia coli doit aussi être vrai pour l'éléphant », à propos de l'universalité du code génétique[8],[9].
↑D. D. Woods, Albert Jan Kluyver 1888-1956, Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society, 3, 1957, 109–126. doi:10.1098/rsbm.1957.0008.
↑Susan B. Spath, C.B. Van Niel and the Culture of Microbiology, 1920–1965 (PhD), University of California, Berkeley, 1999, 308t, 385.
↑(en) J. Singleton, « From bacteriology to biochemistry: Albert Jan Kluyver and Chester Werkman at Iowa State », Journal of the History of Biology, vol. 33, no 1, , p. 141–180 (PMID11624416, DOI10.1023/A:1004775817881)
↑ a et b(en) B. Theunissen, « The beginnings of the ?Delft Tradition? Revisited: Martinus . Beijerinck and the genetics of microorganisms », Journal of the History of Biology, vol. 29, no 2, , p. 197–228 (PMID11613330, DOI10.1007/BF00571082)
↑(en) Albert J. Kluyver et H.J.L. Donker, « Die Einheit in der Biochemie », Chem. Zelle Gewebe, vol. 13, , p. 134–190 (lire en ligne)
↑(en) A.F. Kamp, J.W.M. La Rivière et W. Verhoeven, Albert Jan Kluyver: his life and work, Interscience Publishers, (lire en ligne), p. 20
↑(en) Albert Jan Kluyver, The chemical activities of micro-organizms, University of London Press, (lire en ligne), p. 5
↑(en) Jacques Monod et François Jacob, « General Conclusions: Teleonomic Mechanisms in Cellular Metabolism, Growth, and Differentiation », Cold Spring Harb Symp Quant Biol, vol. 26, , p. 389–401 (DOI10.1101/SQB.1961.026.01.048, lire en ligne)
↑Dworkin, Martin. et Falkow, Stanley., The prokaryotes. Vol. 1. Symbiotic associations, biotechnology, applied microbiology : a handbook on the biology of bacteria, Springer, , 959 p. (ISBN9780387254760, OCLC262687428, lire en ligne), p.6
↑(en) « Genus Kluyvera », sur LPSN - List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature (consulté le )