Sa famille s'installe au bord de la Méditerranée, à Nice, où le jeune Alain Goraguer fait ses études de piano. Il abandonne sans remords le violon. Il passe son bac, et fait à vingt ans une rencontre décisive : celle du pianiste Jack Diéval, de passage à Nice, qui lui conseille de tout lâcher pour le piano. Dans le même temps, il étudie l'harmonie et le contrepoint avec Julien Falk, se classant second à un tournoi de jazz amateur[2].
Pendant près de dix ans, il est le principal arrangeur des chansons de Boby Lapointe, notamment de quelques-uns de ses plus grands succès, d'Aragon et Castille (1960) jusqu'à La Maman des poissons (1969)[2].
Jean Ferrat recourt à lui pour son répertoire (Potemkine, La Montagne, Deux enfants au soleil, Raconte-moi la mer…). L'intégralité des arrangements de l’œuvre de Ferrat lui sera due[4]. Ferrat étant très proche d'Isabelle Aubret, Goraguer compose et arrange quelques-unes de ses plus belles chansons[2].
En 2005, Bruno Maman fait appel à lui pour les arrangements et la réalisation de son album éponyme et, en 2008, pour les arrangements de son album Faire l'amour.
En 2008, Abd al Malik le sollicite pour les arrangements de son album Dante. Il recourt à l’enregistrement en direct avec « cette idée de faire quelque chose de vivant »[6].
Go Go Goraguer, collection Jazz in Paris, no 74. Trio : Alain Goraguer, piano ; Paul Rovère, contrebasse ; Christian Garros, batterie[2]. Réédition du LP Philips 77 307 (plages 1 à 12) et EP 432 106 (plages 13 à 16). Son seul album en tant que pianiste de jazz.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.
↑ abcdefghi et jBruno Lesprit. Alain Goraguer. Orchestrateur et compositeur. Le Monde, 17 février 2023, p. 19.
↑Son nom de famille vient du breton gwareger et signifie « L'Archer ». Les registres de Quimper et de Pont-Croix contiennent les plus anciennes mentions de ce nom (XVe siècle).
↑Pour des problèmes de contrat, il signe sa participation aux disques de Ferrat chez Decca sous le pseudo de Milton Lewis.
↑Extrait de son interview du par Laurent Le Pape pour Sortiraparis.com. Il ajoute : « le fait de travailler avec ces grands aînés, le fait de travailler avec Juliette Gréco, Gérard Jouannest et Alain Goraguer, c’est dire qu’en France on a un patrimoine artistique et culturel merveilleux. L’idée, c’est de pouvoir préserver le patrimoine et cultiver la modernité. Il y a vraiment cette idée-là. Tous ces grands artistes ne doivent pas finir dans un musée. On doit être capable de se nourrir de l’énergie, de leur dynamique, et pouvoir amener quelque chose d’aujourd’hui, et presque de demain. Si on veut faire quelque chose de pertinent et de riche, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé, comme si on arrivait tout à coup. C’est ça qui est intéressant. »