Au début des années 1970, les progrès de la défense sol-air obligent l'Armée de l'air et la Marine nationale à améliorer leurs armements stratégiques et pré-stratégiques, respectivement constitués des binômes suivants pour l'A.A :
Il est donc décidé de remplacer les bombes par des missiles, ce qui permet à l'avion de tirer avec une distance de sécurité.
L'Avion de combat futur
L'État-major de l'Armée de l'air (EMAA) définit le un projet de fiche-programme pour un avion de combat biréacteur, chargé des missions de défense aérienne, de couverture, d'attaque et de reconnaissance, l'Avion de combat futur (ACF)[1]. Deux versions sont ensuite définies, un avion monoplace de défense aérienne et un biplace de pénétration/frappe nucléaire.
La campagne d'essais nucléaires en 1973 au Centre d'expérimentations du Pacifique (CEP) montre la possibilité de réaliser une tête nucléaire miniaturisée et un missile dédié[2].
Ces décisions sont confirmées le par le ministère de la Défense, après le lancement du développement du missile air-sol à tête nucléaire en . La version « Pénétration et Attaque à basse altitude » sera opérationnelle avant le et le missile en 1981.
L'arrêt du programme ACF est décidé le par le Conseil de défense, à la suite des difficultés économiques françaises, l'avion de combat futur étant perçu comme trop ambitieux, trop grand et trop cher pour les prévisions budgétaires[2].
Le programme de missile est suspendu mais les développements techniques sont toutefois conservés.
Poursuite du programme
En 1977, l'Aérospatiale, répondant à un appel d'offres de la Direction technique des engins propose un missile doté d'un statoréacteur à accélérateur intégré. En 1978, l'Aérospatiale est choisie pour développer l'ASMP en vue d'une utilisation sur Mirage 2000. L'année suivante la décision est prise de l'adapter en priorité sur le Mirage IV en vue d'une utilisation stratégique. Et en 1980, il est décidé de doter la Marine nationale d'une capacité pré-stratégique en adaptant l'ASMP sur le Super Étendard. La mise en production de série intervient à la fin de l'année 1983. La mise en service du premier escadron sur Mirage IV intervient le 1er mai 1986, celui sur Mirage 2000 le 1er juillet 1988 et enfin la mise en service sur Super Étendard, le 1er juin 1989.
Description du missile
La grande capacité de pénétration de l'ASMP résulte :
de sa vitesse supérieure à deux fois la vitesse du son ;
Des versions avec une charge conventionnelle sont envisagées mais ne seront pas produites[6] :
ASMP-M : missile antinavire, bénéficie des études pour le programme Aérospatiale/MBB de missile antinavire supersonique (ANS) abandonné en 1992, devait avoir une ogive de 200 kg et une portée de 100 à 200 km ;
Jacques Bonnet (dir.), COMAERO, Comité pour l'histoire de l'aéronautique, Un demi-siècle d'aéronautique en France : Les Avions militaires, t. II, Centre des hautes études de l’armement – Division Histoire de l’armement, , 259 p. (lire en ligne)