L'agung utilise des gongs gros et lourds. pesant généralement entre 6 et 7 kilos. Il peut néanmoins peser de 2 à 13 kilos en fonction du métal utilisé (bronze, laiton ou fer). Leur diamètre varie généralement de 56 à 61 centimètres pour une profondeur de 33 centimètre bosse comprise.
Ils sont suspendus au-dessus du sol par des cordes accrochées à des structures de bois, des poutres ou au plafond.
Le plus petit est appelé « panentekan » chez les Maguindanaos et « p'malsan » ou « pumalsan » chez les Maranaos. Il est généralement situé à gauche de l'instrumentiste.
Origines
L'origine de l'agung serait en Indonésie, le mot « agong » ou « agung » en malais dériverait de « agong » en indonésien ou « ageng » en javanais[1].
L'explorateur Thomas Forrest, a décrit l'instrument en 1770 statuant que les Philippins était « amateurs de gongs musicaux provenant de Cheribon sur Java et sur lesquels on peut voir une bosse »[2].
Technique
L'instrumentiste est généralement situé derrière l'agung. Il tient généralement la bride avec sa main gauche et frappe sur la bosse des gongs avec un maillet à l'aide de sa main gauche. Ces maillets appelés « balu » mesurent environ 15 centimètres.
Utilisations
L'agung est utilisé chez les Maguindanaos et les Maranaos dans les ensembles de kulintang. Chez les Maguindanaos, il existe des compétitions de solo d'agung[3]. Des ensembles d'agung existent notamment chez les Bidayuhs et les Ibans à Sarawak, chez les Subanons (où ces ensembles y sont nommés gagung sua) et les Tirurays (où on les appelle kelo-agung, kalatong ou karatung) aux Philippines.
Secondairement, il était également utilisé par les jeunes hommes pour attirer l'attention des jeunes femmes dans une société de tradition musulmane dans laquelle les rendez-vous galants ou les conversations entre jeunes célibataires étaient réprouvés[4]. Traditionnellement, chez les Maguindanaos, ils avaient aussi la réputation d'avoir le pouvoir d'atténuer la force des tremblements de terre[3].
Notes et références
↑(en) Usopay Hamdag Cadar, The Maranao Kolintang Music: An Analysis of the Instruments, Musical Organization, Ethmologies, and Historical Documents, 1971, Seattle : University of Washington.
↑(en) Thomas Forrest, A Voyage to New Guinea and the Moluccas: 1774-1776, 1969, Kuala Lumpur : Oxford University Press.
↑(en) Yoshitaka Terada, Variational and Improvisational Techniques of Gandingan Playing in the Maguindanaon Kulintang Ensemble, Asian Music XXVII.2, 1996, pages 53–79.