Aux alentours de l'année 888, elle reçoit de son frère, Rodolphe Ier, l'abbaye de Romainmôtier, probablement en dot, selon le Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny[5]. L'année 888 est en effet retenue par l'historien Maurice Chaume (1888-1946) comme l'année de son mariage avec Richard de Bourgogne, alors comte d'Autun, à qui elle apporte, en dot, le comté d'Auxerre[1],[3]. Toutefois une charte de l'année 900 issue du Recueil des actes des rois de Provence, publié par René Poupardin, semble contredire cette possession par la comtesse mais l'attribue à Hugues, très probablement son fils[6]. L'analyse de ces documents permettrait d'indiquer que le mariage s'est déroulé quelques années avant l'année 888, comme le suppose entre autres le médiéviste Steven Robbie dans sa thèse The emergence of regional polities in Burgundy and Alemannia, c. 888-940 (2012)[7].
Richard le Justicier semble mourir en 921. Leur fils, Hugues, donne à sa mère l'année suivante — charte datée à Autun du 7 des calendes de mai 922 (24 avril 922) — le domaine de Poligny (Villam Poligniacum , sitam in Comitatu Varasco), dans le Jura[12],[13],[14]. Elle souhaite en faire donation au chapitre de Saint-Nazaire d'Autun à sa mort. En attendant, elle donne l'édifice de Saint-Hippolyte et ses dépendances[15],[16].
En 928 ou 929, la comtesse (mentionnée sous la forme « dono Dei comitissa ») effectue une donation à l'abbaye de Cluny du monastère de Romainmôtier[5]. La charte, considérée comme son testament, se trouve répertoriée dans le Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny[5] et intégrée au cartulaire de Romainmôtier[17]. Cependant, il semble que cette donation n'ait pas eu d'effet avant la fin du Xe siècle, où elle fut réitérée avec succès, enclenchant la construction de l'abbatiale de Romainmôtier.
Notes et références
↑ ab et cLouis Moreri, Le Grand dictionnaire historique, t. 2, Amsterdam, Brunel, (lire en ligne).
↑Patrick Corbet, Adélaïde de Bourgogne: genèse et représentations d'une sainteté impériale. Actes du colloque international du centre d'études médiévales-UMR 5594, Auxerre, 10 et 11 décembre 1999, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2002, 230 pages, p. 32.
↑(de) Thiele Andreas, Erzählende genealogische Stammtafeln zur europäischen Geschichte, Deutsche Kaiser-, Königs-, Herzogs- und Grafenhäuser : 2e partie, Francfort-sur-le-Main, Fischer, .
↑ ab et cRecueil des chartes de l'abbaye de Cluny, p. 358, document 379 - « Charta qua Adeleydis comitissa.. » (lire en ligne).
↑Recueil des actes des rois de Provence, document 37.
↑(en) Steven Robbie, The emergence of regional polities in Burgundy and Alemannia, c. 888-940: a comparative assessment, PhD thesis, Université de St Andrews, (2012), p. 42, note 78 ([PDF] lire en ligne).
↑Chasot de Nantigny Louis, Les généalogies historiques des rois, ducs, comtes, etc. de Bourgogne, Le Gras, Paris, 1738.
↑Richard Jean (dir.), Histoire de la Bourgogne, Privat, 1988.
↑Settipani Christian, La Préhistoire des Capétiens (481-987). Première partie : Mérovingiens, Carolingiens et Robertiens, Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1, Patrick van Kerrebrouck, Villeneuve d'Ascq, 1993.
↑François Ignace Dunod de Charnage (1679-1752), Histoire des Séquanois et de la province séquanoise, des Bourguignons et du premier royaume de Bourgogne, de l'église de Besançon jusque dans le sixième siècle, et des abbayes nobles du comté de Bourgogne... depuis leur fondation jusqu'à présent, 1735, II, 207 (lire en ligne).
↑Jean-Marie Croizat, Les Jurenses, les Nibelungen : étude sur le royaume, le duché, le comté de Bourgogne aux Xe et XIe siècles, éditions du 47, 2004, 167 pages, p. 26.
↑(en) Steven Robbie, The emergence of regional polities in Burgundy and Alemannia, c. 888-940: a comparative assessment, PhD thesis, Université de St Andrews, (2012), p. 77.
↑Pierre Lacroix, Eglises jurassiennes, romanes & gothiques. Histoire et architecture, Éditions Cêtre, , 315 p., p. 21à.
↑Suzanne Braun, Le Jura Roman. Architecture et sculpture, Éditions Cêtre, , 207 p. (ISBN978-2-87823-132-8), p. 123.
Alexandre Pahud, « Le testament d'Adélaïde », dans Jean-Daniel Morerod (dir.) et al., Romainmôtier. Histoire de l’abbaye, Lausanne, coll. « Bibliothèque historique vaudoise » (no 120), (ISBN2-88454-120-9), p. 65-73.