Cependant, avec la nomination de Koki Hirota en tant que ministre des Affaires étrangères du Japon, le gouvernement civil japonais a tenté d'améliorer les relations sino-japonaises et, le , annonce sa nouvelle politique de non-agression envers la Chine. En réponse, Wang Jingwei fait suspendre le boycott par les Chinois des marchandises japonaises. Puis, les deux pays sont convenus du rétablissement des relations diplomatiques par le biais de contacts entre ambassadeurs. Toutefois, cette politique du gouvernement japonais heurte de front les intérêts de sa puissante et influente armée du Guandong. Elle désire, au contraire, poursuivre l'expansion territoriale en annexant davantage de territoires chinois.
Le , le général Takashi Sakai, chef d'état-major de l'armée japonaise de la garnison de Chine basée à Tianjin, remet une protestation officielle au général chinois He Yingqin, président du Conseil militaire national de Pékin. Cette protestation est la conséquence de l'assassinat de deux chefs locaux pro-japonais. Takashi Sakai exige dès lors que :
le président de la province du Hebei, le général Yu Xuezhong, soit démis de ses fonctions ;
le Kuomintang cesse toutes ses activités politiques dans le Hebei, y compris dans les villes de Tianjin et de Pékin.
Le , des forces blindées japonaises organisent une opération de démonstration de force et défilent devant les bureaux du gouvernement chinois de la province. Le , Sakai renouvelle ses exigences et menace de prendre des mesures radicales si celles-ci ne sont pas intégralement acceptées. Il émet ensuite dès le des exigences supplémentaires :
les démissions du maire de Tianjin, Zhang Tingpo, de son chef de police, Li Chun-hsiang, du commandant du 3e régiment de la police militaire, Chiang Hsiao-hsien, et du directeur du Département de la Formation Politique, Tseng Kuang-ching ;
le Kuomintang retire toutes les forces militaires de la province du Hebei ;
les meurtriers qui ont tué les deux chefs locaux pro-japonais soient arrêtés et jugés, et qu'une indemnisation soit versée aux familles des victimes.
Le , des unités japonaises de l'armée du Guandong font mouvement vers la ligne démilitarisée près de la Grande Muraille. Un nouvel ultimatum oral est émis le avec un délai de mise en conformité au .
N'étant pas préparé pour organiser à temps la défense de la Chine contre une possible offensive japonaise à cette date, Tchang Kaï-chek, qui est en pleine campagne militaire visant à détruire le Parti communiste chinois, se résout à céder à l'ultimatum.
Ainsi, l'accord secret est finalement signé par le général japonais Yoshijiro Umezu, commandant en chef de l'armée du Guandong, et par le général chinois He Yingqin.
Conséquences
Les termes de cet accord donnaient au Japon le contrôle effectif sur toute la province du Hebei, dorénavant administrée par le Conseil Autonome du Hebei Oriental.
[1] The He–Umezu Agreement sur www.republicanchina.org
(en) Madeleine Yue Dong, Republican Beijing: The City and Its Histories, University of California Press, (ISBN978-0-520-92763-6, lire en ligne), p. 79
(en) Long-hsuen Hsu et Ming-kai Zhang, History of the Sino-Japanese war (1937-1945), Taipei, Taiwan, Chung Wu Publishing Co., , 161–162 p. (lire en ligne)
Barrett, David P.; Shyu., Larry N., eds. (2001). Chinese collaboration with Japan, 1932-1945. Stanford University Press. (ISBN9780804737685).
Chor, So Wai (2002). «The Making of the Guomindang's Japan Policy, 1932-1937: The Roles of Chiang Kai-Shek and Wang Jingwei». Modern China 28 (2): 213-252.
Morley, James W. (1983). James W. Morley, ed. The China Quagmire: Japan's Expansion on the Asian Continent, 1933-1941 (Japan's Road to the Pacific War. Columbia University Press. p. 503. (ISBN9780231055222).