Classée MH (1983, église en totalité, façades et toitures de l'aile du cloître subsistante, sol de l'ancienne abbaye, fontaine Saint-Nivard)[1] Inscrit MH (1983, portail d'entrée, façades et toitures du bâtiment de l'ancienne cuisine, ainsi que les deux travées voutées d'ogives qu'il renferme)[1]
Saint Rieul y embrassa la vie monastique en 662 avant de succéder à saint Nivard en 669. Le monastère possédait la relique du corps de sainte Hélène volée à Rome en 841 par un prêtre de Reims, ce qui développa un important pèlerinage et des revenus qui lui permirent d'acquérir des terres et des vignobles de champagne (40 hectares)[5]. Cette abbaye était florissante jusqu'à la baisse à six religieux en 1634. Ce nombre remontait à vingt-quatre en 1689.
Cette abbaye accueillit Dom Pérignon dont la vie est étroitement associée à la création du vin de Champagne.
Actuellement
L'abbaye est la propriété de la maison de ChampagneMoët & Chandon, du groupe LVMH. En 2012, le cloître de l'abbaye est restauré et la porte Saint-Hélène, disparue, est reconstruite à l'identique par Moët & Chandon en association avec les architectes des bâtiments de France. Le site de l'abbaye d'Hautvillers est aujourd'hui utilisé par la maison de champagne pour accueillir ses invités les plus importants[2].
L'église Saint-Sindulphe
L'église Saint-Sindulphe de cette abbaye abrite les tombes de Dom Pérignon et de Dom Royer. Elle est la propriété de la commune et abrite un riche patrimoine mobilier :
Un orgue de tribune[6] est l’œuvre de Louis Gorlidot, Matthieu Wyskirclum, Nicolas Augustin Hubert et Augustin Brisset ; il date du deuxième quart du XVIIe siècle et du troisième quart du XVIIIe siècle[7]. Un premier orgue a été construit en 1630 par deux facteurs d'origine germanique puis reconstruit à partir de jeux anciens par Louis Gordilot et Mathieu Wyskirclum vers 1769. L'instrument est modifié par Nicolas Augustin Hubert en 1847 puis, à la fin du siècle, par Augustin Brisset. Pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie des tuyaux a été dispersée (438 tuyaux). L’orgue actuel comporte trois claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes.
Henri Jadart, L'abbaye d'Hautvillers (Marne), ses sépultures, la tombe de D. Thierry Ruinart, Bulletin Monumental, 1886, 52, p. 241-256. [lire en ligne]