Cet article couvre la période préhistorique comprise entre 25 000 et 20 000 ans avant le présent (AP). Cette période correspond au dernier maximum glaciaire, durant lequel les glaciers atteignent leur extension maximale et les mers leur plus bas niveau. Les terres les plus septentrionales sont alors presque entièrement dépeuplées. Seule l'espèce Homo sapiens demeure sur la planète.
Vers 25 000 ansAP : présence humaine attestée dans l'abri de Santa Elina, à Jangada, dans le Mato Grosso, au Brésil. Des objets de pierre retouchés ont été trouvés sur le site, associés à des restes de Glossotherium, un paresseux terrestre géant[5].
De 24 000 à 15 000 ansAP : occupation humaine à la grottes de Bluefish, près de Old Crow, dans le Yukon, au Canada, attestée par la découverte d'ossements d'animaux portant des entailles en forme de V, marque de dépeçage avec des pierres taillées. Les occupants chassaient notamment le caribou et le cheval, bien avant l'extinction de ce dernier en Béringie[6].
Vers 25 000 ansAP : accroissement de la population et intensification des échanges maritimes en Nouvelle-Guinée : l’île de Manus, distante de 230 km, est colonisée. L’obsidienne de Nouvelle-Bretagne est exportée en Nouvelle-Irlande vers 20 000 ans AP. Des animaux sont introduits dans l'archipel Bismarck à partir de la Nouvelle-Guinée (coucous gris à Buang Merabak et Matenbek), et les coquillages sont de plus en plus exploités entre 24 000 et 20 500 ans AP. La création de sites d’altitude s’intensifie à la fin du Pléistocène supérieur (NFX, Batari, Wanlek, Yuku, Kafiavana, Manim et Kiowa)[8].
23 000 ansAP : le site de Longwangchan, au Shaanxi (Chine), sur le cours moyen du Fleuve Jaune, qui serait un camp saisonnier spécialisé dans la production lithique, livre des meules et des outils en pierre polie, dont un qui pouvait servir de pioche, associés à de nombreux microlithes. Les sites voisins de Xiachuan (23 900 à 16 400 ans AP) et Shizitan (21 000 à 8 500 ans AP) livrent également des meules (dalles et broyeurs) contemporaines, utilisées pour broyer le millet sauvage, des racines et des tubercules[10],[11],[12].
22 000 ansAP : gravures pariétales du site de Calvert Range, Kaalpi, dans le désert occidental, en Australie[13].
Moyen-Orient
Entre 23 500 et 22 500 ansAP : le site kébarien d'Ohalo II, sur la rive sud-ouest du lac de Tibériade, en Israël, livre les restes biens conservés d'un camp de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs, pendant le dernier maximum glaciaire, à la faveur de la baisse du niveau du lac en 1989. Il comprend les sols et les bases des murs de six huttes ovales, six foyers en plein air et une tombe. Des restes d'animaux (poisson, tortue, oiseaux, lièvre, renard, gazelle et cerf), des parures de coquillages, des outils de pierre taillés ont été découverts. La submersion a permis une très bonnes conservation des matériaux organiques, ce qui a permis d'identifier près de 140 espèces de plantes sauvages, médicinales ou comestibles, dont un nombre élevé de céréales (blé sauvage, orge, avoine) et de fruits (amande sauvage, olive sauvage, pistache et raisin sauvage). Une meule portant des restes d'amidon indique que les céréales étaient transformées en farine. La présence de faucilles en pierre et de proto-mauvaises herbes associées aux céréales (indicateurs de culture) semble indiquer une tentative de domestication de céréales sauvages, reportant de 11 000 ans les prémices de l'agriculture[14].
gravures et peintures gravettiennes de la grotte du Pech Merle, à Cabrerets, dans le Lot ; un des « chevaux ponctués » est daté de 24 640 ± 390 ans AP[16].
sépulture pavlovienne de Brno II, en Moravie. Elle contient les restes d'un homme d'âge moyen et une riche collection de colliers, d'objets gravés et de figurines d'ivoire, dont une remarquable statuette masculine articulée en ivoire de 13,3 cm[18].
sépulture du site de Lagar Velho, dans la vallée de Lapedo, au Portugal, découverte en 1998. Elle contient le squelette d'un enfant âgé de trois ans et demi à cinq ans, associé à une industrie lithique du Gravettien. Les caractères morphométriques associeraient, selon ses inventeurs, des traits caractéristiques des hommes modernes et des Néandertaliens et en feraient un potentiel hybride entre les deux espèces[21].
hutte en pierre et os de mammouth de Dolní Věstonice, datée de 23 000 ans AP[24].
Le campement de Kostenki 17, en Russie, sur le Don, daté autour de 23 000 à 22 000 ans AP, livre les restes de deux structures ovalaires en ossements de mammouth d'environ 35 m × 15 m[25].
Entre 23 000 et 22 000 ansAP : vénus de Lespugue, sculptée dans une défense de mammouth, découverte en 1922 à Lespugue, datée par contexte archéologique non remanié.
De 23 000 à 19 000 ansAP : repli des populations humaines vers le sud de l’Europe, notamment vers les péninsules méditerranéennes, lié au dernier maximum glaciaire[13].
↑(en) Johanna Laybourn-Parry, Martyn Tranter, Andrew J. Hodson, The Ecology of Snow and Ice Environments, OUP Oxford, , 179 p. (ISBN978-0-19-958308-9, présentation en ligne)
↑(en) Elena A. A. Garcea, South-eastern Mediterranean Peoples Between 130,000 and 10,000 Years Ago, Oxford, Oxbow Books, , 188 p. (ISBN978-1-84217-403-6, présentation en ligne)