En cétologie, l'évent correspond à la narine simple ou double des cétacés. Il s'agit de l'orifice situé sur la tête de l'animal, et qui lui permet d'expulser l'air inspiré. C'est l'organehomologue des narines de tous les mammifères. La position des évents au sommet du crâne permet à ces animaux de ne pas sortir complètement la tête de l'eau pour respirer, les premières vertèbres de ce fait peuvent être rigide sans pénaliser ces animaux, qui, sans quoi, devraient redresser la tête comme les phoques.
C'est par cet organe que les baleines expulsent leur fameux jet d'eau, gaz issu de leur respiration mêlé de gouttelettes d'eau. L'évent permet également à certains cétacés, avec l'aide d'un autre organe, le « museau de singe » (ou lèvres phoniques), constitué d'une poche d'air située sous celui-ci, d'émettre des sons et donc de communiquer ainsi que d'utiliser l'écholocalisation pour les espèces qui en sont capables[1],[2].
Les cétacés à fanons ont deux évents en forme de V tandis que les cétacés à dents disposent d'un seul évent. Le grand cachalot, un cétacé à dents, a également un évent unique, cependant, contrairement aux autres cétacés à dents, il dispose d'un double conduit d'air qui le précède, situé à gauche de son crâne.
La trachée se connecte directement à l'évent et il n'y a pas de connexion à l'œsophage comme chez la plupart des autres mammifères dont les humains. Pour cette raison, il n'y a pas de risque que de l'eau pénètre accidentellement dans les poumons, par contre ces animaux ne peuvent pas respirer par la bouche.
Coupe sagittale de la tête d'un grand cachalot. L'air qui entre dans le conduit nasal droit obstrué (9) provoque le mouvement d'épaisses membranes, appelées lèvres phoniques (12) qui génèrent des clics. L'air chaud qui entre dans le conduit nasal gauche (5) est expulsé par l'évent (10) et se condense au contact de l'air froid, formant le souffle qui prend l'aspect d'un nuage blanchâtre plus ou moins visible selon les espèces et la fraîcheur de l'atmosphère[4].
Notes et références
↑(en) Annalisa Berta, Eric G. Ekdale et Ted W. Cranford, « Review of the Cetacean Nose: Form, Function, and Evolution », The Anatomical Record, vol. 297, no 11, , p. 2205–2215 (ISSN1932-8486 et 1932-8494, DOI10.1002/ar.23034, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Peter T. Madsen, Ursula Siebert et Coen P. H. Elemans, « Toothed whales use distinct vocal registers for echolocation and communication », Science, vol. 379, no 6635, , p. 928–933 (ISSN0036-8075 et 1095-9203, DOI10.1126/science.adc9570, lire en ligne, consulté le )
↑(en) K. Acevedo-Whitehouse, A. Rocha-Gosselin, D. Gendron, « A novel non-invasive tool for disease surveillance of free-ranging whales and its relevance to conservation programs », Animal Conservation, vol. 13, no 2, , p. 217-225 (DOI10.1111/j.1469-1795.2009.00326.x).
↑Ce souffle n'est pas un jet d'eau, comme le veut une idée reçue, mais un jet de vapeur
humide et chaude, provenant du poumon, et qui se condense lorsque la température est basse (comme l'haleine de tous les mammifères et la buée). L'air chaud et humide venant des voies respiratoires contient aussi du mucus, des bactéries du microbiote pulmonaire(en), et des gouttelettes d'huile qui servent de lubrifiant pour protéger l'évent du jet puisant, mais aussi de noyaux de condensation. Ces gouttelettes expliquent la présence de flaques d'huile autour de l'évent de grands cétacés au repos. Cf (en) William Nigel Bonner, Whales, Blandford Press, , p. 87.