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Éthique et culture religieuse (ECR) est un programme scolaire obligatoire dans le système éducatif primaire et secondaire au Québec[1]. Enseigné dès 2008 en remplacement des cours de morale ou de religion, il est réformé après une décennie d'existence et devient Culture et citoyenneté québécoise à partir de 2022. Il disparaîtra complètement en 2024.
Enseigné à tous les niveaux du primaire et du secondaire à l’exception du troisième secondaire, ce programme remplace l’ancien régime d’option entre les programmes d’enseignement religieux catholique ou protestant et le programme d’enseignement moral. Il est obligatoire dans toutes les écoles privées et publiques du Québec (sauf celles relevant de la Commission scolaire Kativik[2],[3]) sans possibilité d’exemption.
Éthique et culture religieuse est progressivement remplacé par le programme Culture et citoyenneté québécoise (CCQ) à partir de la rentrée 2022, dans le but de s'y substituer dans toutes les écoles en 2024. Le CCQ n'est pas un cours d'introduction au droit québécois, mais plutôt un cours d'introduction aux valeurs sociales et politiques québécoises, lequel vise une compétence « ancrée dans la sociologie » [4],[5]. Le nouveau cours comporte un volet « pensée critique de la religion », ce qui porte certains juristes (par ailleurs favorables au cours) à craindre une contestation judiciaire au motif que l'État veuille influencer les croyances ou pratiques religieuses des jeunes[6].
Le programme d’ECR s’inscrit dans l’approche par compétences, une conception de l’enseignement qui repose en priorité sur le développement de savoir, savoir-faire et savoir-être. Dans le programme d’ECR, ces trois compétences sont : réfléchir sur des questions éthiques (volet éthique), manifester une compréhension du phénomène religieux (volet culture religieuse) et pratiquer le dialogue (volet dialogue). Le programme est entièrement construit autour de ces trois compétences, dont il précise le sens, les composantes, les critères d’évaluation, ainsi que de thèmes et éléments de contenu correspondant à chaque cycle du parcours scolaire des enfants et ados. Ces compétences elles-mêmes découlent des deux grandes finalités du programme, qui constituent l’horizon ultime du programme d’ECR. Ces finalités sont la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun.
Parmi les partisans du programme d'éthique et de culture religieuse, on peut citer :
Plusieurs enseignants revendiquent aujourd'hui l'instauration d'un cours d'ECR 2.0. S'ils considèrent que l’enseignement des phénomènes religieux a sa place à l'école, ces derniers considèrent que le cours comporte des lacunes qui doivent être corrigées[16].
Selon le MELS, le programme d'Éthique et culture religieuse a plusieurs avantages pour l'individu vivant dans une société multiculturelle. Le volet éthique amène l'enfant à réfléchir avec rigueur sur des aspects de certaines réalités sociales et sur des sujets tels que la justice, le bonheur, les lois et les règlements. Il vise également à se poser des questions telles que : Quelle valeur devrait guider les gens dans leurs relations en société? Qu'est-ce qu'un un comportement acceptable et un comportement inacceptable? Qu'est-ce qui caractérise ces comportements? Ces réflexions lui permettent de s'exprimer avec sa propre opinion devant des situations auxquelles il fera face. Le volet de culture religieuse, quant à lui, permet à l'élève de comprendre certaines réalités que peuvent vivre ses confrères en lui transmettant des informations concernant leurs mœurs, leurs coutumes, leurs traditions, etc. Touchant à toutes les grandes religions, du début de leur histoire jusqu'à aujourd'hui. Ce programme permet à l'élève d'élargir ses connaissances et ses horizons à l'égard des individus qui l'entourent.
Les critiques quant à ce programme proviennent de plusieurs secteurs :
Deux procès ont été intentés contre, d'une part, une commission scolaire dans la région de Drummondville qui refusait à des parents d'exempter leurs enfants conformément à l'article 222 de la Loi sur l'instruction publique du Québec[28] et, d'autre part, le ministère de l'Éducation qui refusait à une école secondaire privée de Notre-Dame-de-Grâce, la Loyola High school, la possibilité de substituer au programme ECR son propre programme, pour qu'il se conforme à sa vocation de collège catholique.
L'affaire S.L. c. Commission scolaire des Chênes a été entendue le mercredi 18 mai 2011 par le plus haut tribunal du Canada. La Cour suprême a publié sur son site un résumé des questions de droit en jeu[29] selon elle. Le mémoire des parents se retrouve ici[30]. La Cour suprême a conclu que le cours ECR ne violait pas la liberté de religion car exposer les enfants au pluralisme et à différentes croyances religieuses n'est pas attentatoire à cette liberté.
Le procès de Loyola a duré cinq jours, on trouvera le compte-rendu du procès, la requête du collège, lettre à la ministre, plaidoirie des deux parties[31].
La cour suprême en est venue à la conclusion que la seule réponse à la demande d’exemption de Loyola qui soit conforme à la Constitution consiste à lui donner une suite favorable[32].