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Émile Van Balberghe est un libraire[1], éditeur et chercheur en sciences humaines belge né à Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles) le 29 septembre 1941. Il est décédé à Ixelles le 29 février 2024[2].
Après des études d’histoire médiévale aux Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles et à l'Université catholique de Louvain, il obtient pendant six ans un poste d'assistant à la Faculté internationale de Droit canonique, au sein de l'Université. Il est membre du conseil d'administration du « Centre international de Codicologie » de 1974 à 1988.
Il devient libraire dès 1977 et éditeur en 1981. Il édite trente volumes dans sa collection « Documenta et opuscula », dont trois « Travaux du Laboratoire européen pour l’étude de la filiation » réunis sous la direction de l’historien du droit et psychanalyste français Pierre Legendre.
Il est membre correspondant de la Société royale des bibliophiles et iconophiles de Belgique depuis 1994, membre du groupe de contact « Documents rares et précieux » du Fonds national de la recherche scientifique[3] et collaborateur scientifique à l’Université libre de Bruxelles (1998-2000).
Émile Van Balberghe est en particulier un spécialiste des bibliothèques médiévales, du début de la colonisation de l’État indépendant du Congo et de la fin de siècle, notamment en Belgique. Il est également connu pour ses nombreuses publications et recherches sur l'écrivain Léon Bloy. Sur ce dernier, on lui doit, entre autres, un inventaire de la correspondance, préfacé par Catherine Gravet[4], et un inventaire des envois[5], préfacé par Michel Brix. Il a aussi publié en collaboration un important ouvrage sur le libraire belge de Mallarmé, Edmond Deman[6].
S'il est peu connu du grand public, son travail est néanmoins particulièrement reconnu par ses pairs. Ainsi, Paul Aron dit de son ouvrage sur l'éditeur Deman : « Trop peu connu, ce formidable travail recense toutes les versions, les tirages et les propriétaires des œuvres tirées à petit nombre par Deman. » [7] Pierre Halen (Université de Lorraine, Centre de recherches Ecritures) montre aussi l'importance de son travail sur le Congo belge[8] et notamment de la méthodologie employée : « Mais, si la barre de l’érudition et de la rigueur a été ainsi placée assez haut, le présent ouvrage apporte aussi une solide aide à ceux qui tenteront à l’avenir de semblables entreprises : d’une part, en constituant un véritable modèle auquel on se réfèrera utilement, d’autre part, en ayant fameusement déblayé le terrain historique par ses enquêtes. »[9]
Concernant son ouvrage La Belgique même s’en est mêlée, justes cieux ! (préfacé par Pierre Glaudes), Jeanne Paque en dit notamment : « L’intérêt de cette réunion de textes est multiple. Outre le fait que l’activité critique belge à l’égard de Bloy a fait le pendant à la fameuse « Conspiration du silence » en France, qu’elle compensait, d’une certaine manière, c’est un pan entier de l’histoire littéraire de la fin du XIXe siècle qu’elle met au jour et elle nous permet de renouer avec l’effervescence des revues d’avant-garde en Belgique. L’approche de cette copieuse documentation est aisée tant son organisation est minutieusement réglée[10]. »
Son travail d'édition l'amena à travailler avec le philologue Frédéric Duval avec qui il coéditera Jean Tinctor.
Il ne cessa de travailler à ses articles et à ses collaborations à diverses revues et mourut le 29 février 2024 à Ixelles.