Comme aucun des candidats n'a obtenu la majorité absolue des voix, le Congrès national devait procéder à l'élection de l'équipe présidentielle parmi les candidats qui avait obtenu les meilleurs résultats. Gonzalo Sánchez de Lozada est donc élu président avec 84 votes au Congrès contre 43 votes pour Evo Morales.
Les élections générales de 2002 sont marquées d'abord par un nombre important de voix remporté par un parti de gauche, chose inédite depuis les élections générales de 1980. D'autant plus qu'entre 1985 et 2002, la distinction entre la gauche et la droite n'avait qu'un sens limité et pouvait être en réalité factice. Les partis principaux souscrivaient en fait habituellement aux mêmes principes économiques et politiques et une fois au pouvoir, se limitaient à approfondir ce modèle avec notamment des réformes de l'administration publique, des privatisations et des décentralisations[1].
Ces élections ont également été les premières depuis 1985 où de nouveaux partis politiques ont fait leur entrée sur la scène politique bolivienne. En effet, au cours des dernières décennies, le paysage politique était constitué sensiblement des mêmes partis principaux et marginaux. Les partis principaux se disputaient la première place aux élections générales et établissaient des pactes entre eux ou avec des partis tiers afin d'assurer la gouvernabilité de leur gouvernement, et ce, sans que de nouveaux partis émergent ou obtiennent un nombre de voix considérable[1]. En 2002, deux nouveaux partis, le Mouvement vers le socialisme et Nouvelle force républicaine, obtiennent respectivement les 2e et 3e places[2].
Résultats des élections générales boliviennes de 2002
Le 4 août, les membres élus du Congrès national doivent voter pour le président et le vice-président qu'ils désirent voir à la tête du pays, parmi les deux équipes arrivées en tête. Cette procédure est nécessaire, vu l'absence de majorité absolue qui s'est dégagée pour l'un des candidats lors du vote populaire. Les membres du Congrès doivent donc choisir entre Gonzalo Sánchez de Lozada et Evo Morales à titre de président de la République.
Les membres de Nouvelle force républicaine (NFR) votent symboliquement pour Manfred Reyes Villa comme candidat, ce qui occasionne un rejet automatique des votes dans le processus[3],[4].
↑ a et b(es) Mario Torrico Terán, ¿Qué ocurrió realmente en Bolivia?, vol. 28 Julio–Diciembre 2006, Mexico, coll. « Perfiles Latinoamericanos », , 30 p. (lire en ligne), p. 234-235
↑(en) Willem Assies et Ton Salman, Crisis in Bolivia : The Elections of 2002 and Their Aftermath, Londres, Institute of Latin American Studies - University of London, , 75 p. (ISBN1-900039-60-5, lire en ligne), p. 2, 10-13
↑(es) Mabel Azcui, « El Congreso confirma a Sánchez de Lozada como nuevo jefe de Estado de Bolivia », El País, (ISSN1134-6582, lire en ligne, consulté le )