Considérées comme un test électoral majeur pour les partis en lice, les élections municipales de février 2024 conduisent à leur tour à la victoire écrasante du PRM, qui arrive en tête dans 30 provinces sur 32 et décroche 122 municipalités, soit environ 70 % d'entre elles[2].
Candidat à sa réélection, Luis Abinader bénéficie d'une importante popularité portée par sa politique d'intransigeance vis-à-vis de l'immigration en provenance d'Haiti, qui amène le gouvernement à construire une barrière de séparation à la frontière en février 2022, et à renvoyer en Haiti plusieurs dizaines de milliers d'immigrés dans le contexte de la Guerre des gangs qui touche le pays. Abinader reçoit également un important soutien en raison des bons résultats de sa gestion de l'économie — qui connait l'une des plus forte croissance de la région — ainsi que des actions de lutte contre la corruption menées par le gouvernement, bien que ces dernières soient accusés de viser principalement des membres de l'opposition[3],[4].
Le président sortant affronte notamment Abel Martínez, candidat du PLD, et surtout l'ancien président Leonel Fernández, ancien membre du PLD qui présente sa candidature sous la bannière de son parti, Force du peuple (FP). Son échec lors de la primaire interne de la précédente présidentielle — émaillée d'accusations de fraudes — l'avait en effet conduit à rejoindre le Parti des travailleurs dominicains, qui le porte à sa tête avant de changer de nom[5],[6].
Mode de scrutin
Le président de la République dominicaine et son vice-président sont élus au scrutin majoritaire à deux tours pour un mandat de 4 ans, renouvelable une seule fois, au sein d'une candidature commune. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, un second est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de suffrages est déclaré élu.
Les candidats à la présidence et leurs colistiers doivent être âgés d'au moins 30 ans, posséder la citoyenneté dominicaine depuis la naissance, être en pleine possession de leurs droits civiques, et ne pas avoir exercé d'activité militaire ou policière dans les 3 ans précédant l'élection[7].
Luis Abinader l'emporte avec une large avance dès le premier tour. Arrivé deuxième, son principal adversaire, Leonel Fernandez, reconnaît sa défaite au soir du scrutin[9]. La victoire d'Abinader est accompagnée de celle de sa formation, le Parti révolutionnaire moderne (PRM), qui remporte la majorité absolue des sièges aux élections parlementaires et lui assure ainsi une confortable majorité pour poursuivre sa politique.