Élection présidentielle américaine de 1964 en Alabama

Élection présidentielle américaine de 1964 en Alabama
Grands électeurs libres (en) – Parti démocrate
Voix 210 732
30,55 %
Grands électeurs 0
Barry Goldwater – Parti républicain
Colistier : William E. Miller
Voix 479 085
69,45 %
Grands électeurs 10
Résultats par comtés
Carte
  • Goldwater—>90%
  • Goldwater—80-90%
  • Goldwater—70-80%
  • Goldwater—60-70%
  • Goldwater—50-60%
  • Électeurs libres—50-60%
  • Électeurs libres—60-70%
Président des États-Unis
Sortant Élu
Lyndon B. Johnson
Parti démocrate
Lyndon B. Johnson
Parti démocrate

L'élection présidentielle américaine de 1964 en Alabama a eu lieu le 3 novembre 1964.

Le corps électoral de l'Alabama a envoyé dix grands électeurs au Collège électoral des États-Unis pour qu'ils votent pour le président et le vice-président.

Le vainqueur de l'état est Barry Goldwater, une première pour un candidat présidentiel républicain depuis Ulysses S. Grant en 1872. Lyndon B. Johnson n'était même pas présent sur les bulletins de vote de l'état à la suite d'une fronde du parti démocrate local[1],[2].

Contexte

Jusqu'en 1966, le logo du parti démocrate de l'Alabama comportait la devise "White supremacy, for the right" ("Suprématie blanche, pour ce qui est juste")[3],[4].

L'Alabama fut un état clé dans le mouvement des droits civiques au cours des années 1960[5] et, depuis les années 1950, le mouvement avait mis la pression sur les deux partis politique pour mettre un terme à la ségrégation[6].

Le support pour la ségrégation raciale était particulièrement fort parmi les électeurs de l'état, qui étaient majoritairement blancs.

L'état avait été pro-démocrate depuis la guerre de Sécession et l'élection présidentielle américaine de 1872[7], mais en raison du Civil Rights Act de 1964 mettant fin à la ségrégation, peu d'hommes politiques d'Alabama soutenaient le duo Johnson-Humphrey à la présidence[8].

Le gouverneur de l'Alabama George Wallace était fortement opposé au Civil Rights Act de 1964, qui était considéré comme signant une atteinte aux droits des États[7],[9].

Cette idée est partagée par Barry Goldwater qui, bien qu'opposé à la ségrégation, s'oppose à cette loi qu'il considère comme une des « menaces pour notre grand système de gouvernement et perte de nos libertés données par Dieu »[10].

Primaires démocrates

Refusant d'obéir aux consignes données par le parti démocrate, George Wallace se présente comme candidat aux primaires démocrates présidentielles américaines en , qu'il remporte avec 34 % des voix, en compagnie de 38 délégués[7],[11], dont 10 en Alabama[12].

Sous la direction de Wallace, le Parti démocrate de l'Alabama place cette liste de grands électeurs libres sur le bulletin de vote, ce qui voulait dire que Johnson ne serait pas sur les bulletins de votes en Alabama cette année[1],[13],[14],[15],[16].

Wallace revient sur sa décision et se retire de l'élection en juillet — faisant de ses délégués des grands électeurs libres (en)[17] — après la victoire de Barry Goldwater aux primaires républicaines[18]. Il était attendu que cette liste — la seule option pour les démocrates en Alabama, Lyndon B. Johnson n'étant pas présent sur les bulletins démocrates — s'engage à voter pour Wallace lui-même, mais il les a libérés de cet engagement s’ils étaient élus[19].

Campagne

En se retirant, Wallace laisse le choix aux électeurs de l'Alabama entre ses 10 électeurs libres et le candidat républicain[14]. Ce faisant, il est considéré comme étant celui qui a le plus aidé Goldwater à gagner les élections[7]. Goldwater gagna beaucoup de supporters parmi les ségrégationnistes sudistes en votant contre le Civil Rights Act de 1964, étant personnellement opposé à la régulation d'entreprises privées qu'impliquerait ce texte[2],[10],[20],[7].

Une fois la campagne lancée, Wallace a soutenu le candidat républicain Barry Goldwater plutôt que la liste non engagée bien qu'il ait fait campagne pour les candidats démocrates aux postes d'État et locaux[21],[22],[23]. En septembre, Wallace demanda à ces grands électeurs libres de laisser place à une liste de grands électeurs pro-Johnson afin de fournir un contraste plus fort pour la campagne locale de Goldwater, mais ceux-ci refusèrent[24].

Sondages

Plusieurs sondages ont été effectués en amont de l'élection. Ils prédisent tous Barry Goldwater comme vainqueur. Le premier est publié le par The Boston Globe[25], suivi du journal The Wall Street Journal le [26]. Quelques jours avant l'élection, The Christian Science Monitor ()[27], Los Angeles Times ()[28] et Los Angeles Times ()[29] prévoient également la victoire de Goldwater.

Résultats

Goldwater reçut 77 % des votes des électeurs blancs de l'Alabama. A la date de l'élection présidentielle de 2020, ce fut la dernière fois que les comtés de Sumter, de Greene, de Wilcox, de Lowndes et de Bullock ont voté pour un candidat républicain, ainsi que la dernière fois que le comté de Macon n'a pas voté pour le candidat démocrate national[30].

Johnson fut le troisième président ayant gagné l'élection au niveau national à ne pas avoir été présent sur un bulletin de vote en Alabama après Abraham Lincoln en 1860 et Harry S. Truman en 1948[1].

L'Alabama utilisait le scrutin majoritaire plurinominal ; le nombre de voix obtenues par chaque candidat est le nombre le plus élevé obtenu par un membre de chaque liste.

Résultats des élections[31]
Candidat Parti Premier tour
Voix %
Barry Goldwater Parti républicain 479 085 69,45
Grands électeurs libres (en) Parti démocrate 210 732 30,55
Total des votes 689,817

Voir aussi

Bibliographie

  • Earl Black et Merle Black, The vital South: how presidents are elected, Harvard university press, (ISBN 978-0-674-94130-4)

Notes et références

  1. a b et c (en) John Sharp, « Will Alabama ‘moon the nation’ by booting presidential candidate from ballot? Wouldn’t be first time », sur al, (consulté le )
  2. a et b (en) B. Ramesh Babu, « The Centre Versus the Fringe: the 1964 American Presidential Election », International Studies, vol. 6, no 4,‎ , p. 367–420 (ISSN 0020-8817 et 0973-0702, DOI 10.1177/002088176400600402, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Stokely Carmichael et Michael Thelwell, Ready for Revolution: The Life and Struggles of Stokely Carmichael (Kwame Ture), Simon and Schuster, (ISBN 978-0-684-85003-0, lire en ligne), p. 463
  4. (en) « Alabama Democratic Party Strikes 'White Supremacy' From Its Motto », Ocala Star-Banner,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  5. Charles S. Bullock et Ronald Keith Gaddie, The Triumph of Voting Rights in the South, 41–42 p. (ISBN 0806185309)
  6. (en) « Democratic Party in Alabama », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le ).
  7. a b c d et e Elections en Alabama : "Johnson connais pas" | INA [Production de télévision], dans Cinq colonnes à la une (, 10:30 minutes), ORTF, consulté le
  8. (en) Herbert H. Denton, « Flowers Attacks Wallace Democrats », sur The Harvard Crimson, (consulté le ).
  9. Jeff Frederick, Stand Up for Alabama: Governor George Wallace, 96–99 p. (ISBN 0817315748)
  10. a et b (en) Barry Goldwater, « Text of Goldwater Speech on Rights », The New York Times, (consulté le ).
  11. (en) « George Wallace on segregation, 1964 », sur The Gilder Lehrman Institute of American History (consulté le ).
  12. (en-US) « Unpledged Votes Are Held Illegal », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en-US) « Alabama Expected To Choose Electors Backed by Wallace », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b (en) « Unpledged Slate Wins in Alabama », The New York Times, (consulté le ).
  15. (en) CQ Congressional Quarterly Weekly Report (rapport), Congressional Quarterly, Incorporated, p. 1121
  16. (en) Alexander Hopkins McDannald Yearbook of the Encyclopedia Americana (rapport), p. 63
  17. (en) « Democrats Face Sitting Battles », The New York Times, (consulté le ).
  18. « Le gouverneur Wallace retire sa candidature », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Jody Carlson, George C. Wallace and the Politics of Powerlessness: The Wallace Campaigns for the Presidency, 1964-76 (ISBN 1412824494), p. 41.
  20. (en) Ken Rudin, « Flashback Friday: This Day In 1964, Goldwater Says No To Civil Rights Bill », sur NPR, (consulté le ).
  21. Roy Grimes, « Look Away, Look Away... », The Victoria Advocate,‎ , p. 4A
  22. (en) Cleghorn, « Aftermath in Alabama », The Reporter, Olympia, Washington,‎ , p. 34
  23. « LE GOUVERNEUR SÉGRÉGATIONNISTE WALLACE VA FAIRE CAMPAGNE POUR LE SÉNATEUR GOLDWATER », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. (en) « Wallace Defied on Elector Plea », The New York Times, (consulté le ).
  25. Chalmers Roberts, « Goldwater Splits The South: Civil Rights Act Already Has Cost LBJ at Least Four States », The Boston Globe,‎ , A-3
  26. Joseph W. Sullivan, « The GOP in Dixie: Civil Rights Stand Gives Goldwater a Wide Lead In Most of the South Survey Finds Senator Ahead Everywhere but in Texas; Other Republicans Benefit But Margin Has Narrowed », The Wall Street Journal,‎ , p. 1
  27. Bicknell Eubanks, « Republicans Battle in Dixie: Likely Breakthrough », The Christian Science Monitor,‎ , p. 4
  28. Chely Manly, « Johnson Gains in South but Dixie Is Still Strong for Barry: Goldwater Keeps Loyal Army of Backers », The Chicago Tribune,‎ , p. 5
  29. David Kraslow, « How South Will Vote Remains Big Question: Goldwater "Fairly Safe" in Three States, Johnson in One, Rest Considered Toss-ups », Los Angeles Times, Los Angeles, Californie,‎ , (17
  30. Sullivan, Robert David; ‘How the Red and Blue Map Evolved Over the Past Century’; America Magazine in The National Catholic Review; June 29, 2016
  31. « 1964 Presidential General Election Results - Alabama », Dave Leip's Atlas of U.S. Presidential Elections (consulté le )

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