Le vainqueur de l'état est Barry Goldwater, une première pour un candidat présidentiel républicain depuis Ulysses S. Grant en 1872. Lyndon B. Johnson n'était même pas présent sur les bulletins de vote de l'état à la suite d'une fronde du parti démocrate local[1],[2].
Contexte
L'Alabama fut un état clé dans le mouvement des droits civiques au cours des années 1960[5] et, depuis les années 1950, le mouvement avait mis la pression sur les deux partis politique pour mettre un terme à la ségrégation[6].
Le support pour la ségrégation raciale était particulièrement fort parmi les électeurs de l'état, qui étaient majoritairement blancs.
Cette idée est partagée par Barry Goldwater qui, bien qu'opposé à la ségrégation, s'oppose à cette loi qu'il considère comme une des « menaces pour notre grand système de gouvernement et perte de nos libertés données par Dieu »[10].
Primaires démocrates
Refusant d'obéir aux consignes données par le parti démocrate, George Wallace se présente comme candidat aux primaires démocrates présidentielles américaines en , qu'il remporte avec 34 % des voix, en compagnie de 38 délégués[7],[11], dont 10 en Alabama[12].
Sous la direction de Wallace, le Parti démocrate de l'Alabama place cette liste de grands électeurs libres sur le bulletin de vote, ce qui voulait dire que Johnson ne serait pas sur les bulletins de votes en Alabama cette année[1],[13],[14],[15],[16].
Wallace revient sur sa décision et se retire de l'élection en juillet — faisant de ses délégués des grands électeurs libres(en)[17] — après la victoire de Barry Goldwater aux primaires républicaines[18]. Il était attendu que cette liste — la seule option pour les démocrates en Alabama, Lyndon B. Johnson n'étant pas présent sur les bulletins démocrates — s'engage à voter pour Wallace lui-même, mais il les a libérés de cet engagement s’ils étaient élus[19].
Campagne
En se retirant, Wallace laisse le choix aux électeurs de l'Alabama entre ses 10 électeurs libres et le candidat républicain[14]. Ce faisant, il est considéré comme étant celui qui a le plus aidé Goldwater à gagner les élections[7]. Goldwater gagna beaucoup de supporters parmi les ségrégationnistes sudistes en votant contre le Civil Rights Act de 1964, étant personnellement opposé à la régulation d'entreprises privées qu'impliquerait ce texte[2],[10],[20],[7].
Une fois la campagne lancée, Wallace a soutenu le candidat républicain Barry Goldwater plutôt que la liste non engagée bien qu'il ait fait campagne pour les candidats démocrates aux postes d'État et locaux[21],[22],[23]. En septembre, Wallace demanda à ces grands électeurs libres de laisser place à une liste de grands électeurs pro-Johnson afin de fournir un contraste plus fort pour la campagne locale de Goldwater, mais ceux-ci refusèrent[24].
Goldwater reçut 77 % des votes des électeurs blancs de l'Alabama. A la date de l'élection présidentielle de 2020, ce fut la dernière fois que les comtés de Sumter, de Greene, de Wilcox, de Lowndes et de Bullock ont voté pour un candidat républicain, ainsi que la dernière fois que le comté de Macon n'a pas voté pour le candidat démocrate national[30].
Johnson fut le troisième président ayant gagné l'élection au niveau national à ne pas avoir été présent sur un bulletin de vote en Alabama après Abraham Lincoln en 1860 et Harry S. Truman en 1948[1].
L'Alabama utilisait le scrutin majoritaire plurinominal ; le nombre de voix obtenues par chaque candidat est le nombre le plus élevé obtenu par un membre de chaque liste.
↑(en) Stokely Carmichael et Michael Thelwell, Ready for Revolution: The Life and Struggles of Stokely Carmichael (Kwame Ture), Simon and Schuster, (ISBN978-0-684-85003-0, lire en ligne), p. 463
↑(en) « Alabama Democratic Party Strikes 'White Supremacy' From Its Motto », Ocala Star-Banner, , p. 1 (lire en ligne)
↑Charles S. Bullock et Ronald Keith Gaddie, The Triumph of Voting Rights in the South, 41–42 p. (ISBN0806185309)
↑Chalmers Roberts, « Goldwater Splits The South: Civil Rights Act Already Has Cost LBJ at Least Four States », The Boston Globe, , A-3
↑Joseph W. Sullivan, « The GOP in Dixie: Civil Rights Stand Gives Goldwater a Wide Lead In Most of the South Survey Finds Senator Ahead Everywhere but in Texas; Other Republicans Benefit But Margin Has Narrowed », The Wall Street Journal, , p. 1
↑Chely Manly, « Johnson Gains in South but Dixie Is Still Strong for Barry: Goldwater Keeps Loyal Army of Backers », The Chicago Tribune, , p. 5
↑David Kraslow, « How South Will Vote Remains Big Question: Goldwater "Fairly Safe" in Three States, Johnson in One, Rest Considered Toss-ups », Los Angeles Times, Los Angeles, Californie, , (17