Le pays est plongé depuis plusieurs années dans une grave dépression économique, marquée par des prix bas, un chômage élevé et des grèves brutales. La campagne est principalement axée autour de la question du bimétallisme et celle des tarifs douaniers. McKinley, candidat du Parti républicain, réunit autour de lui les hommes d'affaires, les ouvriers qualifiés et les agriculteurs prospères autour d'un programme conservateur. Le soutien des industriels à sa campagne lui assure des ressources financières nettement supérieures à celles de son adversaire. Face à lui, Bryan, candidat du Parti démocrate, du Parti populiste et des Silver Republicans, se présente comme le champion des travailleurs face aux classes aisées et milite en faveur du bimétallisme et de l'inflation. Sa rhétorique moralisante lui aliène une partie importante de l'électorat conservateur, en particulier chez les Germano-Américains.
La participation est élevée. McKinley réussit ses meilleurs scores dans le Nord-Est, dans la moitié nord du Midwest et sur la côte ouest des États-Unis, ainsi que dans les grandes villes. À l'inverse, Bryan est plébiscité dans le Sud et dans les États des montagnes, mais cela ne suffit pas : il ne rassemble que six millions et demi de voix, contre plus de sept millions pour son adversaire, ce qui se traduit par une victoire écrasante de McKinley au sein du collège électoral (271 contre 176).
La victoire de McKinley, en grande partie le fruit d'une campagne particulièrement onéreuse menée par l'homme d'affaires Mark Hanna, marque le début d'une nouvelle période dans l'histoire politique des États-Unis, le « quatrième système de partis ». Jusqu'en 1932, les Républicains sont systématiquement au pouvoir, à l'exception de la période 1912-1920.