L'église Saint-Symphorien-les-Carmes est une église qui a été successivement conventuelle, puis paroissiale, et située à Avignon sur la place des Carmes.
Les Grands Carmes s'installèrent ici, en dehors de l'enceinte de la Commune, dès 1267, et y élevèrent leur couvent et leur église. Une reconstruction fut entreprise par Jean XXII en 1320 mais les travaux étaient toujours en cours sous Clément VI, qui en poursuivit le financement. L'église conventuelle fut consacrée définitivement le 10 avril 1520 : c'était alors une des plus vastes de la ville.
Un effondrement important se produisit le 20 mai 1672, ne laissant debout que la façade, le chœur et les chapelles latérales. La reconstruction fut aussitôt entreprise et dura plus de six ans, l'édifice étant à nouveau béni le 9 juillet 1678[1].
La Révolution chassa les Grands Carmes en 1791, puis le bâtiment devint un lieu de réunions publiques, et ensuite le siège du Club des Jacobins avignonnais. Il échappa ainsi à la démolition, contrairement à son voisin le couvent des Grands Augustins.
En 1803, lors du rétablissement du culte, l'édifice connut une nouvelle affectation, puisqu'on lui transféra les fonctions et vocable de l'église paroissiale Saint-Symphorien qui venait d'être rasée. Cette primitive église Saint-Symphorien d'Avignon, qui était située entre les actuelles place Henri Manguin et rue de Pontmartin, n'avait rien de remarquable, sinon que vers 1572, le roi Charles IX nomma Antoine Subiet, ancien enfant de chœur de cette église et musicien ecclésiastique réputé à la Chapelle royale, évêque de Montpellier. En cette qualité, Subiet créa une importante fondation pour les enfants de chœur de Saint-Symphorien[2].
Une partie du cloître du couvent des Carmes comprenant quinze travées situées entre l'église Saint-Symphorien et en bordure de la place des Carmes a été classée au titre des monuments historiques le 8 juin 1928, une autre partie du cloître comprenant huit travées le 11 décembre 1928. L'église Saint-Symphorien des Carmes a été inscrite au titre des monuments historique le 7 novembre 1932[3].
La façade sur la place des Carmes est d’une grande simplicité, comme il sied à l'église d’un ordre mendiant. La porte principale, en tiers-point, est amortie en un gâble accosté de pinacles, qui porte une croix sur fond d’arcature aveugle. Au-dessus, une rosace de faibles dimensions est surmontée d’une fenêtre ogivale murée. Les deux portes latérales sont modernes.
L’église des Carmes est, par son plan, caractéristique du gothique méridional, à l'instar des édifices voisins de Saint-Didier ou de Notre-Dame de Bon Repos à Montfavet. Sans bas-côtés, ni transept, ni déambulatoire, elle est surtout remarquable par sa vaste nef, large et lumineuse, bordée de chapelles latérales non communicantes.
Ce sont les travaux de 1672-1678, sans doute dirigés par Louis-François de la Valfenière[1], qui ont donné à l'ordonnance interne son aspect actuel noble mais un peu raide. Avec ses travées rythmées de hauts pilastres doriques, et ses grandes arcades en plein cintre où s'ouvrent les chapelles latérales, elle rappelle l'église de Bédarrides, contemporaine et due au même artiste [1]. Cette campagne de reconstruction, qui avait épuisé les ressources financières des Carmes, laissa la charpente apparente dans le vaisseau jusqu'en 1836, époque où l'on construisit en briques la voûte en plein cintre à lunettes actuelle.
La nef est entourée de 17 chapelles : Chapelle du Calvaire Chapelle Saint Antoine de Padoue Chapelle Notre Dame des Anges Chapelle Notre Dame de Pitié Chapelle des Saintes Thérèse d'Avila et de Lisieux Chapelle Notre Dame du Mont Carmel Chapelle des Ames du Purgatoires Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Croix Chapelle Saint Joseph Chapelle des Saints Missionnaires Chapelle de l'Enfant Jésus de Prague et Chapelle Notre Dame de Lourdes Chapelle du Sacré Cœur Chapelle Saint Philomène Chapelle Saint Pierre de Luxembourg et Chapelle Saint Louis de Gonzague
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