Si les territoires du centre-est des républiques soviétiques restent inchangés, les régions les plus occidentales des RSS d'Ukraine et de Biélorussie connaissent une expansion spectaculaire au détriment de la deuxième République de Pologne. Le prétendu rapatriement concerne autant les populations rurales que les habitants des capitales provinciales dépouillées de leurs bassins économiques d'avant-guerre (Grodno, Brest, Lviv, Przemyśl). Environ 480 000 habitants de Zakerzonia (à l'ouest de la ligne Curzon) sont déplacés sur des territoires faisant désormais partie de l'Ukraine et de la Biélorussie soviétique.
L'accord prévoit que chaque individu doit se faire recenser en fonction de son appartenance ethnique et non en fonction de sa nationalité (comprendre citoyenneté). Les Ukrainiens résidant à l'ouest de la frontière doivent s'enregistrer auprès des autorités polonaises, tandis que les Polonais vivant à l'est de la frontière doivent s'enregistrer auprès du NKVD soviétique. Afin de garantir l'efficacité et d'éviter le roulage à vide, ce sont les mêmes trains qui doivent faire l'aller et le retour chargés des réfugiés de chaque camp.
Catherine Gousseff, Échanger les peuples : le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques, 1944-1947, Paris, Fayard, , 414 p. (ISBN978-2-213-67189-5)