Ébal ou Iblet Ier de Challant (également italianisé en Ebalo I di Challant) surnommé Ébal le Grand (Magno ou le Gran Viscomte) (mort à Challant en 1323). Noble valdôtain de la Maison de Challant qui fut le dernier vicomte d’Aoste.
L’activité d’Ébal le Grand couvre une cinquantaine d’années. Bien qu’il serve fidèlement le comte Amédée V de Savoie, il demeure toutefois proche des marquis de Montferrat qui sont les grands rivaux de la Maison de Savoie en Piémont. C’est ainsi qu’en 1280, il intervient pour obtenir la libération de Guillaume VII de Montferrat. Il gardera toujours des contacts amicaux avec cette seigneurie rivale des comtes de Savoie en Piémont. En 1297, Jean Ier de Montferrat le créera même Lieutenant-Général du Montferrat. Ce dernier n'hésite pas à le nommer « carissimum consanguineum meum » [1]
En 1281, il conclut un accord de défense avec les nobles et les bourgeois de la Ville d’Aoste et en 1300 il fait de larges concessions au couvent de Verrès. En 1310 il accorde des franchises aux habitants de Saint-Vincent.
Le il renonce avec son fils aîné à la charge de vicomte d’Aoste, possédée par sa famille depuis le début du XIe siècle, en faveur de la Maison de Savoie. Il reçoit en échange les terres de la seigneurie de Montjovet qu’il ne contrôlait pas encore. Depuis cette époque la Maison de Savoie exerça exclusivement la souveraineté dans la Vallée d'Aoste, mais comme le comte de Savoie n’y résidait pas, il la fait administrer par son représentant désigné sous le titre de bailli ou podestat.
Après la mort d’Ébal le Grand une querelle éclate entre ses héritiers. Par son testament du il avait en effet divisé ses possessions entre ses fils : Pierre, Jean, Boniface et Jacques et ses deux petits-fils : Ébal II et Aymon, nés de son aîné Godefroi II, mort quelques années auparavant.
Le conflit dure jusqu’en 1337 et ne se termine que lorsque les fils d’Ébal concèdent aux deux petits-fils les fiefs d’Ussel et de Saint-Marcel à Ébal II et le fief de Fénis à Aymon.
Unions et postérité
Alasia de Montjovet, fille de Philippe de Montjovet
(fr) Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d’Aoste. Imprimerie Marguerettaz, Aoste (1929) réédition en 1967 , p. 147-148.