La campagne électorale est entièrement occupée par les conséquences du procès Kastner dans le débat public : les uns réclament que Kastner soit jugé au titre de la loi de 1950 réprimant les Nazis et leurs collaborateurs, les autres considérant que le juge de première instance a été victime de la rhétorique de l’avocat de droite[1]. Le 29 juin, le parti Hérout[2], soutenu par le parti communiste[1], avait déjà proposé une motion de censure et un vote de défiance qui conduit Moshé Sharett à présenter la démission de son gouvernement[2], les sionistes généraux ayant refusé de le soutenir[1]. Sharett forme un gouvernement intérimaire, sans les centristes du sionisme général[1].
La campagne électorale est très violente : le Hérout utilise des affiches où Kastner est représenté sous les traits du Diable, et d’autres appelant à ne pas voter pour le parti du « kastnérisme »[1], assimilé aux membres du Yichouv qui ont abandonné les Juifs d’Europe à leur sort[3]. À gauche, les anciens partisans membres de la résistance juive dénoncent aussi Kastner comme représentant du Judenrat[1]. Deux jours avant le vote, une bombe explose devant le domicile de l’ancien ministre de l'IntérieurIsraël Rokah (sioniste général) qui s’était opposé à l’appel[4].
Cette campagne est un succès pour la droite : la gauche perd des sièges pendant que le Hérout (ancêtre du Likoud) progressent[5],[6].