Les élections générales maltaises de 2013 (Elezzjonijiet Ġenerali 2013 en maltais et Maltese general election, 2013, en anglais) se sont tenues le , afin d'élire les 65 députés de la 24e législature de la Chambre des représentants, pour un mandat de cinq ans.
Du fait de cette courte défaite (mais néanmoins la troisième consécutive), Sant renonce à la direction du PL, qu'il dirigeait depuis 1992. À l'occasion du vote organisé pour sa succession, le député européen Joseph Muscat, 34 ans, est élu avec plus de 66 % des voix au second tour, contre George Abela, ancien chef adjoint du parti. En 2009, la Chambre élit ce dernier président de la République à l'unanimité, une première depuis l'indépendance.
Le , le gouvernement perd un vote de confiance sur le budget à la Chambre des représentants, par 35 voix contre 34, un parlementaire de la majorité, Franco Debono, ayant rejoint, comme annoncé, l'opposition. Gonzi remet sa démission dès le lendemain au président de la République, George Abela. Le Parlement est dissous après les fêtes, le . Malgré les demandes de Joseph Muscat, chef de l'opposition travailliste, qui voulait des élections rapidement, les élections générales anticipées se tiendront le suivant.
Au Parti nationaliste, il faut noter que trois députés-ministres sortants, Joe Cassar (Tourisme, Culture et Environnement), Dolores Cristina (Éducation et Emploi) et Austin Gatt (Transport et Communication) ne se représentent pas pour cette nouvelle législature. Austin Gatt était à l'origine de l'opposition de Franco Debono, qui n'est pas non plus sur la liste des candidats, comme d'ailleurs John Dalli qui paye sa démission forcée de sa fonction de commissaire de l'Union européenne. Pour le Parti travailliste, seule l'absence d'Alfred Sant est notable.
Chaque parti politique a fait campagne sur les sujets qui lui sont propres à mobiliser ses électeurs et à attirer éventuellement des électeurs indécis. Les programmes politiques n'ont pas manqué de promesses électorales[1].
Sondages d’opinion
Plusieurs sondages d'opinion ont été réalisés depuis le début de l'année 2013, ils montrent tous, de façon variable mais toujours significative, une avance du Parti travailliste, sans que le Parti nationaliste, qui détenait le pouvoir, ne puisse faire son retard dans l'opinion publique[2]. Malte n'a pas l'air de vouloir déroger à la tendance qui veut que, depuis la crise mondiale, les partis au pouvoir sont systématiquement battus.
Système électoral
Le système électoral maltais appelé single transferable vote (STV) en français vote unique transférable (VUT) est le système adopté dans les années 1920 par Malte et l'Irlande. Les procédures sont simples pour les électeurs, compliquées pour le dépouillement, les comptages et les transferts de voix pour la commission électorale. Elle assure aux électeurs de choisir les candidats qu'ils désirent dans l'ordre qu'ils désirent sans possibilité pour les partis politiques de les influencer. Elle assure aux partis politiques une représentation strictement proportionnelle avec, depuis les réformes constitutionnelles, l'assurance pour le parti majoritaire en voix de l'être également en siège par affectation de sièges supplémentaires.
Le territoire maltais est divisé en treize districts de vote regroupant environ 25 000 électeurs. Chacun de ces districts permet l'élection à cinq sièges de la chambre des députés. Les partis politiques présentent dans chaque district une liste de candidats sans ordre préférentiel, des candidats indépendants peuvent aussi se présenter. Un candidat peut se présenter dans un maximum de deux districts différents.
Les électeurs inscrits sur les listes électorales de leur district doivent se présenter à partir de samedi 7 heures, avec le document de vote remis précédemment à leur domicile par la police ou doivent le retirer auprès de la commission électorale en cas de non remise. Contre ce document de vote leur est remis un bulletin de vote comprenant tous les candidats du district classés alphabétiquement par parti politique. En face de chaque nom, une case dans laquelle l'électeur doit indiquer son ordre de préférence avec les chiffres 1, 2, 3, 4, etc. Toute autre information annule le bulletin de vote. L'ordre peut être panaché entre les partis politiques, bien que ceux-ci disent le contraire (il n'y a jamais plus de 2 % de panachage).
À la clôture du vote, le samedi à 22 heures, les urnes sont scellées et emmenées sous escorte policière à la salle de comptage qui se trouve à In-Naxxar. Toute la nuit de samedi à dimanche, les commissaires de la commission électorales auront ouvert les urnes et disposés les bulletin à l'envers sur les tables de tri. Le décompte commence le dimanche à 10 heures. À partir de ce moment, les représentants des partis politiques ont le droit de faire des prélèvements afin de faire des estimations de résultats.
Le candidat annoté 1 désigne le vote de premier choix et c'est l’addition de ces votes de premier choix, parti par parti, qui détermine le parti majoritaire pour celui qui obtient le plus grand nombre de voix, le ou les autres partis sont dits d'opposition. C'est le chef du parti majoritaire, s'il est élu, qui est nommé par le Président de la République Premier ministre, charge à lui de nommer ses ministres parmi les députés élus qui gardent leurs fonctions de députés.
Pour être élu, un candidat doit recueillir un nombre de voix supérieur à un quota. Ce quota est égal au nombre de voix exprimées dans le district, divisé par six (le nombre de sièges du district + 1), plus une voix. Si un ou plusieurs candidats atteignent ou dépassent ce quota, il est ou ils sont déclarés élus au premier décompte. Les voix dépassant le quota de ce ou ces candidats sont redistribuées aux autres candidats proportionnellement au deuxième choix. Si aucun candidat n'atteint le quota, c'est le candidat ayant obtenu le moins de voix qui est éliminé et l'ensemble de ses voix est réparti suivant le deuxième choix. Et ainsi de suite par élection ou par élimination, se poursuivent les décomptes jusqu'à la désignation de tous les sièges du district. Les décomptes dépassent peu souvent le nombre de 20.
Si le parti majoritaire en voix n'est pas majoritaire en siège, les avenants à la constitution lui permettent d'obtenir des sièges supplémentaires afin qu'il obtienne un siège de plus que le ou les partis minoritaires.
Si un candidat est élu dans deux districts, il devra déclarer le siège qu'il abandonne pour permettre à la commission électorales de faire un nouveau décompte pour désigner le candidat de son parti qui le remplacera.
Nota : les voix indiquées pour chaque candidat élu sont les voix de premier choix. Les candidats élus dans deux districts devront encore choisir leur district d'élection pour permettre à la commission électorale de déterminer les candidats remplaçants.
Analyse
Dans le 13e district Fredrick Azzopardi, député sortant PN, a perdu son siège (1 389 voix de premier choix) de 9 voix au profit de Justyne Caruana - PL (2 757 voix de premier choix) grâce à des transferts de voix en provenance de candidats PN, mathématiquement la somme des seules voix PL ne permettait pas de devancer le PN[5]. Justine Caruana avait obtenu 3 169 voix de premier choix en 2008. Les deux ministres sortants PN, Giovana Debono (5 633 voix en 2008) et Christopher Said (2 573 voix en 2008) ont été facilement élus avec une perte de voix pour Debono, mais un gain pour Said.
Le , le Parti nationaliste a rendu public un communiqué annonçant qu'il déposait un recours auprès de la Cour constitutionnelle afin d'obtenir un recomptage des votes du treizième district. Paul Buttigieg n'aurait pas bénéficié d'un report de dix voix, dix voix manquant finalement à Frederick Azzopardi[6]. Un autre recours a été déposé pour le huitième district. Les juges constitutionnels devraient prendre une décision rapidement. Cette situation bloque l'officialisation des résultats, par la même occasion, les décisions de désistement pour les députés élus dans deux districts, la nomination des remplaçants et la formation du gouvernement[7].
Un amendement constitutionnel de 2007 prévoit d'attribuer des sièges supplémentaires pour respecter la proportionnalité au niveau national en voix de premier choix et en siège. Il est possible que les travaillistes obtiennent 39 sièges pour 167 533 voix soit 4 295 voix/siège. Les nationalistes avec 132 426 voix et 26 sièges ont 5093 voix/sièges, pour aligner au plus près la moyenne des nationalistes sur celle des travaillistes, il faudrait donner 4,8 sièges à ceux-ci, mais pour garder un nombre impair de sièges, ils n'en obtiendraient donc que 4, portant leur nombre à 30[8]. Parallèlement à cela, une polémique est en train de se développer au sujet des 5 506 voix d'Alternative démocratique qui devrait pouvoir bénéficier d'un siège en vertu de l'interprétation d'autres amendements constitutionnels qui essayent de couvrir tous les cas de figures sans y parvenir vraiment. Les travaillistes se montrent assez sensibles à ce problème. Après une prise de position très claire du député PL Evariste Bartolo[9], qui avait pour but de calmer les esprits, lors de la conférence de presse qui a suivi la première réunion de son groupe parlementaire, Joseph Muscat a déclaré qu'il était prêt à discuter de ce problème lors d'une prochaine réforme constitutionnelle annoncée pendant la campagne[10].
Conséquences
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