Yaïr Golan est né et a grandi à Rishon LeZion. Son père, Gershon Goldner, a fui l'Allemagne nazie avec ses parents pour la Palestine mandataire en 1935[7]. Son père a servi dans l'armée israélienne et son dernier rôle était celui d'assistant technique principal du chef des communications et de l'électronique au grade de lieutenant-colonel (Sgan Aluf)[8]. Sa mère, Rachel, est née à Tel Aviv[9] d'Aryeh Rapoport, qui a immigré d'Ukraine en 1921[10] et de Hana, née à Nachelat Yehuda[11]. Son frère aîné est professeur à l'Université de Haïfa[12] et sa sœur cadette est enseignante spécialisée au centre médical Shamir[13].
Golan a étudié à l'école primaire Haviv et à l'école « Yadlin » de Rishon LeZion et à l'école Ort Singalovsky à Tel Aviv[14].
Golan entre dans l’armée israélienne en 1980. Après avoir réussi les tests du cours de pilotage, il décide de suivre les traces de son frère et se porte volontaire pour la brigade de parachutistes[16]. Il sert comme simple soldat et comme chef d'escouade. Il combat lors de la guerre du Liban en 1982. Après avoir terminé l'école des élèves-officiers, il devient officier d'infanterie et retourne dans la brigade des parachutistes en tant que chef de peloton[17]. Golan a servi comme commandant de la compagnie antichar de la brigade et a dirigé le 890e bataillon de parachutistes dans des opérations de contre-guérilla dans le conflit du Sud-Liban et lors de la première Intifada[18]. En 1993, il a servi comme commandant de bataillon à l'école des officiers de Tsahal, puis comme officier au sein de la division de Judée et Samarie. En 1996 et 1997, il commande la brigade orientale de l'unité de liaison du Liban et est blessé lors d'un affrontement avec une escouade de militants du Hezbollah[19]. Il a ensuite occupé le poste de chef de la section des opérations au sein de la direction des opérations[19]. Durant la seconde intifada, Golan commande la Brigade du Nahal[20]. Par la suite, il commande la 91e division et la division de Judée et Samarie[19]. De 2008 à 2011, Golan a été commandant du commandement du Front intérieur, qu'il a dirigé dans le cadre de la guerre de Gaza de 2008-2009[5]. En juillet 2011, il est commandant du Commandement régional du Nord[6] et en décembre 2014 chef d'état-major adjoint. Golan a été remplacé par AlufAviv Kochavi en mai 2017[4] et a pris sa retraite du service actif en mars 2018[21].
Lors de l'attaque du Hamas contre Israël de 2023, il se rend de sa propre initiative sur place pour combattre le Hamas et secourir des civils[22].
Ses prises de position le font critiquer la direction de Meretz en 2022. Ses opinions et son arrivée tardive en politique lui donnent une image d'« outsider »[30].
Militant pour « rétablir la gauche sioniste en Israël », il est élu président du parti travailliste israélien le 28 mai 2024 et succède à Merav Michaeli. Il s'engage à « unifier tous les partis de gauche en Israël » en un seul bloc[31].
Opinions politiques
Yair Golan se définit comme un sioniste de gauche. Lorsqu'on lui a demandé quel événement l'avait poussé à envisager de rejoindre la vie politique israélienne, il a répondu : « lors de la vague de violence et de terreur de 2015-2016, j'ai vu de nombreux incidents au cours desquels des soldats ont eu recours à la force meurtrière et ont tué dans des incidents qui sont... pas dramatiques. Des choses que j’ai personnellement beaucoup vécues pendant mon service militaire. J’ai donc demandé à obtenir des données sur chaque Palestinien tué par Tsahal, et j’ai vu chaque incident et j’ai dit : "Attendez, ce n’est pas ainsi qu’agit un soldat !" Et tout cela m’a donné le sentiment que quelque chose ne va pas pour nous (la société israélienne). Tout d’abord, quelque chose s’est mal passé chez les dirigeants israéliens, ce qui perturbe l’esprit de la société israélienne. Et ce processus d’extrémisme, sans capacité de voir l’autre côté, même l’ennemi, en tant qu’être humain, est une chose dangereuse et destructrice, même pour les soldats. »
Golan estime que le Meretz et le Parti travailliste israélien devraient fusionner en un seul grand parti sioniste de gauche et que leurs divisions sont le fait du passé, qu'ils doivent changer de nom pour être sauvés.
Le , il déclare à l'occasion du Yom HaShoah : « La Shoah doit nous conduire à réfléchir sur notre vie publique et, plus encore, elle doit conduire tous ceux qui le peuvent — et pas seulement ceux qui le veulent —, à prendre des responsabilités publiques. Car s’il est quelque chose qui nous fait frémir dans le souvenir de la Shoah, c’est de discerner les processus nauséabonds intervenus en Europe en général et en Allemagne en particulier, il y a 70, 80, 90 ans, et de trouver la trace de leur présence ici parmi nous, aujourd’hui, en 2016. Car il n’est rien de plus facile que de haïr l’étranger; rien de plus facile que de semer la peur; rien de plus facile que la bestialité, le cynisme et l’auto-satisfaction. »[35].
Dans une interview accordée à Kan 11 en 2022, Golan déclare : « Nous devons aller à la base. Pour revenir à (la voie de) Ben Gourion, Rabin, Begin et Sharon. Nous devons nous désengager, nous devons dire : Oui, nous aurions aimé tout Eretz Israël, car c'est la terre de nos ancêtres, mais nous n'avons pas le choix. Pour garder l'unité de la nation, nous devons renoncer à l'unité de la terre. Je ne vois pas d'autre chance pour l'État d'Israël.
Golan soutient les incitations économiques afin de stabiliser les hostilités à Gaza et de recourir à la force militaire si nécessaire. Il soutient encore aujourd’hui le désengagement israélien de Gaza en 2005.
Bien qu'il y ait des déclarations contradictoires, dans les dernières interviews, Golan a déclaré que Tsahal est une « armée d'occupation », mais estime que cela est justifié jusqu'à ce que la paix soit rétablie.
Yaïr Golan a fait des déclarations contre le mouvement BDS et, à son avis, celui-ci a des connotations antisémites et Israël doit « le combattre jusqu'au bout »[39].
Sa feuille de route concernant la guerre Israël-Hamas de 2023 est la suivante : « Tout d'abord, couper tout approvisionnement à Gaza. Je pense que dans cette campagne aucun effort humanitaire ne devrait être autorisé. Il faut leur dire : écoutez, tant qu'ils ne sont pas libérés, en ce qui nous concerne, vous pouvez mourir de faim. C'est tout à fait légitime. »[40].